38% des Français de l’étranger sont installés dans l’Union européenne. C’est dans ces pays que la croissance du nombre d’inscrits est la plus intense mais surtout la plus stable alors qu’hors de l’espace commun, la volatilité des installations est forte et liée aux résultats économiques du pays cible ou à la géopolitique. Grâce aux accords de Schengen, les Français peuvent s’installer et travailler sans restrictions dans les 24 pays signataires soit en plus de la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, le Suède. C’est pour cela que votre site, Lesfrancais.press, avec son partenaire Euractiv, fait une large place à l’actualité européenne. Retour sur les faits marquants de la saison 2022/2023.
Nous avons décidé de classer cette compilation en 5 thèmes, la politique économique, migratoire, le volet militaire, le Brexit puis nous finirons par les élections qui auront lieu au premier trimestre 2024.
Mais on commence par un petit rappel des facilités mises en place par l’UE pour faciliter la mobilité européenne. Pour cela, on vous invite à lire un article publié le 09 mai à l’occasion de la « Journée de l’Europe ».
Lutte contre l’inflation et rigueur budgétaire
On a retrouvé, tout au long de ces derniers mois, au coeur des discutions des 27 chefs d’Etat, la lutte contre l’inflation et le retour des règles budgétaires, mises en pause en 2021 et 2022 du fait de la pandémie.
États-Unis et zone euro, pas égaux face aux crises
En provoquant une hausse des cours de l’énergie, des matières premières et des produits agricoles, la guerre en Ukraine conduit à un transfert de revenus au profit des pays exportateurs de ces produits. Elle influe donc sur le partage des revenus que ce soit pour les États, les ménages ou les entreprises. Tous les pays occidentaux ne sont pas dans la même situation. Etats-Unis et zone euro marquent leur différence.
Vers la fin de l’objectif des 2 % pour la BCE ?
Après une période de faible inflation, les pays occidentaux et tout particulièrement ceux de la zone euro sont confrontés à sa résurgence. Les pouvoirs publics veulent croire en son caractère éphémère et à son retour rapide dans la zone cible des 2 % retenue par les autorités monétaires. De nombreux facteurs structurels sont néanmoins susceptibles de maintenir l’inflation au-delà des 2 %. Par ailleurs, les États ont peut-être intérêt à accepter une inflation plus forte que dans le passé afin de financer le surcroît de dépenses publiques ou pour élimer de manière plus ou moins indolore les pensions de retraite par exemple.
Les points clés de la réforme du marché européen de l’électricité
Premier facteur d’inflation, la flambée de l’énergie ! La Commission européenne a publié sa proposition de réforme du marché de l’électricité de l’UE ce mardi (14 mars). Cette dernière se concentre sur les moyens de faire face à la volatilité des prix du gaz en offrant davantage de protection aux consommateurs, en stimulant le développement des énergies renouvelables et en soutenant les mesures agissant sur la demande.
« Buy European Act » : une réponse efficace face à l’IRA américain ?
Alors que le principe d’un Plan industriel vert européen (« Green Deal Industrial Plan ») a été acté lors d’un Conseil européen, un débat s’ouvre autour d’une préférence européenne dans les marchés publics. Le « Buy European Act« , une nouvelle forme de protectionnisme vert qui est loin de faire l’unanimité.
Un nouveau round de dette commune pour l’UE
Alors que l’attention des dirigeants européens, réunis à Bruxelles lors d’un Conseil européen extraordinaire, s’éloigne des questions purement économiques pour se pencher sur la réforme du pacte migratoire, des références à la « solidarité » économique au sein de l’UE, et la possibilité d’un nouveau round de dette commune ont été retirées du projet de déclaration commune.
Face au Inflation Reduction Act américain, un plan d’investissement massif pour soutenir le développement d’une économie verte outre-Atlantique, qui met en péril la compétitivité de l’industrie européenne, la Commission européenne a présenté le 1er février dernier, en guise de réponse, un ambitieux Plan industriel vert (Green Deal Industrial Plan).
Dette publique : la nouvelle proposition de la Commission sur les règles budgétaires européennes
La Commission européenne a présenté mercredi 9 novembre ses propositions de réforme sur les règles budgétaires européennes. La dette et les dépenses des gouvernements nationaux seront désormais gérées sous la forme de plans individuels pour chaque pays de l’UE, négociés entre les gouvernements nationaux et la Commission.
Une crise des dettes souveraines est-elle possible en Europe ?
Avec la hausse des taux d’intérêt, la crainte d’un retour du risque souverain se fait jour en Europe. Depuis la crise grecque de 2011, la situation économique et financière en zone euro a évolué. Les pays dits périphériques sont moins exposés à ce risque. Les investisseurs seraient-ils donc exagérément pessimistes sur ce sujet ?
2023 et la soutenabilité des dettes publiques
Après quelques hésitations, la Banque Centrale Européenne s’est engagée dans la bataille contre l’inflation. Depuis le mois de juillet 2022, l’augmentation cumulée des taux directeurs s’élève à 250 points de base. Cette progression est la plus forte constatée depuis la création de l’euro en 1999 sur une période aussi courte. Ce processus devrait se poursuivre durant le premier semestre 2023.
Cette hausse de taux pourrait poser la question de la soutenabilité des dettes publiques pour certains États membres. À la fin du mois de décembre 2022, la BCE a clairement indiqué sa volonté de lutter contre l’inflation, provoquant un rebond des taux des obligations d’État. Ce choix est justifié par le maintien d’un taux d’inflation au-dessus de 10 % et par la progression de l’inflation sous-jacente qui dépasse désormais 6 %. Les taux des obligations d’État à dix ans qui ont été en territoire négatif de 2010 à 2021 sont remontés à plus de 2,5 % en 2022.
Accord sur la directive renouvelable : la France est enfin satisfaite
L’UE est parvenue à un accord définitif sur 42,5 % de renouvelable dans la consommation finale d’énergie d’ici à 2030 à travers la révision de la directive sur les énergies renouvelables (RED).
La France, soutenue par d’autres États membres favorables au nucléaire, avait bloqué mi-mai la validation de l’accord politique sur RED avec le Parlement européen. Le motif ? Les modalités de mise en œuvre des objectifs de production d’hydrogène renouvelable contenus dans la directive étaient insatisfaisantes.
En régulant les cryptoactifs, l’Europe prend une longueur d’avance sur les États-Unis
Le monde des cryptoactifs a longtemps été allergique à toute forme de contrôle. Pourtant, les règles fixées récemment par l’UE sont aujourd’hui saluées par certains de ses acteurs comme « un argument de vente pour l’Europe », qui a pris une longueur d’avance sur les États-Unis.
Locations de courte durée : l’offensive transpartisane d’élus français
Un appel transpartisan a été lancé mardi 2 mai pour un encadrement plus strict des locations de courte durée. L’initiative s’ancre dans une réflexion européenne plus profonde, dont l’objectif est de faciliter la collecte de données émanant des plateformes en ligne. Une proposition de loi est à l’étude.
Co-signée par trois députés et un sénateur, chacun membre d’un groupe parlementaire différent, l’initiative « encadrons Airbnb » vise avant tout à lutter contre le « surtourisme » et le mal-logement, auxquels contribueraient des plateformes de location en ligne comme Airbnb, Booking.com ou encore Abritel.
Plus de contrôles aux frontières extérieures et unification de la politique des visas
Alors que le réchauffement climatique comme les tensions géopolitiques sont des moteurs à l’émigration, l’Union européenne et en particulier les Etats membres de l’espace Schengen cherchent une réponse commune à ces défis. Non sans difficultés.
La réforme du permis de longue durée pour les ressortissants non européens rejetée ?
La proposition présentée par la Commission européenne a pour objectif d’attirer des travailleurs « qualifiés et talentueux » dans l’Union. Le Parlement européen a adopté sa position sur la question en avril dernier, proposant différentes mesures qui faciliteraient la demande de permis de longue durée. Mais les gouvernements des États membres sont sur le point de rejeter les plans visant à faciliter l’octroi de permis de longue durée pour les ressortissants non européens, selon un projet de position que le Conseil va adopter, obtenu par Statewatch et EURACTIV.
Numérisation des visas Schengen
Le Parlement européen et les Etats membres de l’UE ont trouvé un accord sur la numérisation de la procédure de visa pour les pays de l’espace Schengen au cours du mois de juin. Le secrétariat du Conseil des chefs d’Etats vient d’annoncer que ces derniers ne devraient pas s’y opposer.
UE : que retenir de l’accord des 27 sur la réforme de la politique migratoire ?
Au terme d’une journée de difficiles négociations, les ministres européens de l’Intérieur ont trouvé un accord ce jeudi 8 juin sur deux volets clés d’une réforme de la politique migratoire. Une décision qualifiée d’« historique » par la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser. Mais que contient ce texte qui a mis d’accord l’Italie, la Grèce et la Hongrie, malgré leurs réticences ?
Schengen : la Commission européenne menace l’Autriche de poursuites judiciaires pour des contrôles aux frontières intérieures
La Commission européenne a menacé l’Autriche de poursuites judiciaires pour la prolongation des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen et a lancé une procédure de consultation formelle avec tous les États membres ayant rétabli ou étant concernés par de tels contrôles.
Le Parlement européen face à la difficile réforme de l’asile
La question migratoire est revenue en haut de l’agenda européen : les demandes d’asile sont reparties à la hausse dans l’UE et des migrants meurent régulièrement en tentant de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune.
La Commission européenne a présenté en septembre 2020 un « Pacte sur la migration et l’asile » afin d’assurer une meilleure répartition des demandeurs d’asile au sein du bloc, une nouvelle tentative de réforme après l’échec des quotas obligatoires décidés dans la foulée de la crise des réfugiés de 2015.
Migrations, un durcissement progressif et mondial
Le dernier sommet de l’UE a été consacré en partie aux migrations. Les divergences ont souvent divisé les pays, les uns seraient trop ouverts, les autres trop fermés, les quotas et les critères de Schengen peu respectés. La dernière crise entre l’Italie et la France a montré que les invectives venaient vite, sur un sujet souvent manipulé à des fins intérieurs, et très difficile à traiter puisqu’il s’agit aussi de pauvreté, d’exil, de misère et de morts.
Vers la fin des visas dorés en Europe ?
Préoccupé de voir la citoyenneté européenne mise en vente, le Parlement Européen a adopté, en mars 2022, des règles communes pour résoudre les problèmes liés aux programmes de « citoyenneté/résidence par investissement ». Les premières conséquences se font ressentir comme au Portugal qui vient d’annoncer la fin de son programme.
ETIAS : Patte blanche pour l’Europe
Si pour les Français de l’étranger, il n’y aura évidemment jamais besoin de demander l’autorisation pour rejoindre son sol national (rappelez-vous les annulations du Conseil d’Etat lors des tentatives de restriction de voyager par Olivier Véran, alors ministre de la Santé), il n’en est pas de même pour les étrangers. Si de nombreuses nationalités n’ont pas besoin de visa pour rejoindre la France ou l’Europe, il faudra pour tous à partir de mai 2023 se plier à la procédure ETIAS pour « système européen d’autorisation et d’information concernant les voyages ». Une disposition qui s’appliquera donc aux non-Européens qui vous accompagneront lors de vos voyages en France.
L’UE face aux conflits armés
Alors que le continent pensait s’être installé dans une longue ère de paix, la crise ukrainienne a rappelé aux peuples européens que la guerre peut de nouveau prendre pied en Europe. Sous l’impulsion de notre pays, l’UE cherche à créer une défense commune.
L’Europe a eu tort de réduire ses capacités de défense, selon le Premier ministre néerlandais
L’Europe a eu tort de réduire ses capacités de défense dans les années et les décennies qui ont précédé la guerre en Ukraine, a déclaré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte du parti libéral VVD (Renew) lors d’un discours prononcé samedi 24 juin à l’occasion de la Journée des anciens combattants.
M. Rutte a prononcé son discours devant des anciens combattants néerlandais, des soldats en poste, des hommes politiques et des acteurs de la société civile au Théâtre royal de La Haye, où il a également évoqué la guerre en Ukraine.
A Bruxelles, l’adhésion de l’Ukraine à l’UE en question
Les 27 pays membres de l’Union Européenne se sont réunis à Bruxelles. Le soutien à l’Ukraine était une nouvelle fois au coeur des discussions.
OTAN : l’adhésion ukrainienne encore loin
Alors que la Turquie a donné son feu vert à l’adhésion de la Suède dans l’OTAN, le cas de l’Ukraine divise les alliés. Plus de précisions avec Richard Werly, en direct de Vilnius.
L’OTAN et l’UE coopèrent pour protéger les infrastructures critiques
Mercredi 11 janvier, l’Union européenne et l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ont annoncé la création d’une « task force conjointe » visant à renforcer la protection des infrastructures critiques face aux potentielles menaces hybrides de la Russie.
Cette initiative découle du sabotage des gazoducs sous-marins Nord Stream en septembre 2022, alors que les deux organisations cherchaient à renforcer leur coopération en matière de sécurité suite à l’invasion russe en Ukraine.
Brexit : l’onde de choc frappe encore le Royaume-Uni
Les échanges avec l’Union européenne se sont ralentis. Les exportations britanniques vers l’Europe sont passées de 70 000 à 42 000 types de produits, selon un article de chercheurs de l’Aston Business School. L’ensemble de l’économie britannique pâtit de la réduction du commerce avec le continent. Selon l’économiste John Springford, du Center for European Reform, le Brexit aurait réduit le PIB du Royaume-Uni de 5,5 % et entraîné une baisse de l’investissement de 11 %.
Le Brexit a accentué les faiblesses du pays contrairement à ce qu’avaient espéré ses partisans. La désindustrialisation s’est accentuée tout comme le déficit commercial. Les accords commerciaux signés avec la Nouvelle-Zélande ou l’Australie ne changent pas la donne, les échanges avec ces deux pays étant réduits. Les États-Unis qui avaient promis monts et merveilles sous la présidence de Donald Trump se montrent avares en soutien, la priorité de l’administration de Joe Biden étant d’entretenir de bonnes relations économiques avec l’Union européenne.
Dans un fief pro-Brexit, l’heure des regrets est arrivée
Lors du référendum en juin 2016, 72,3% des électeurs ont voté en faveur du Brexit dans la circonscription locale de Thurrock, dont Grays est la plus grande ville avec environ 75.000 habitants, contre 52% à l’échelle du Royaume-Uni.
A la City, le Brexit est mal digéré
Trois ans après la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, la City de Londres a vu quelques départs de traders et de banquiers et s’est vue dépassée par ses rivaux européens en courtage d’actions. Malgré les allers et départs, le quartier de Canary Wharf reste la première place financière en Europe.
Brexit : la CJUE confirme que les Britanniques ne peuvent pas garder leurs droits de citoyens de l’UE
Les ressortissants britanniques ne peuvent pas automatiquement conserver leurs droits en tant que citoyens de l’UE après le Brexit, a confirmé jeudi 15 juin la plus haute juridiction de l’UE.
Le recours avait été introduit par des citoyens britanniques vivant au Royaume-Uni et dans une poignée d’États membres de l’UE, contestant l’accord de retrait du Brexit au motif qu’il les avait privés de droits qu’ils avaient exercés et acquis en tant que citoyens de l’UE.
2024 : élections des 705 députés européens
Du 6 au 9 juin 2024, les citoyens européens seront appelés aux urnes pour désigner les 705 membres du Parlement européen. Nous avons lancé une série de rencontres avec les députés actuels et un conseiller politique pour mieux comprendre les enjeux. (Re)découvrez-les !
Des listes transnationales pour les Européennes 2024 ?
La réforme de la loi électorale de l’UE, qui est restée inchangée depuis l’introduction des élections directes en 1979, a été votée par le Parlement européen en mai 2022. Le texte adopté par le Parlement propose la création de listes transnationales qui permettraient d’élire 27 eurodéputés à travers le bloc, ainsi que de donner la possibilité aux citoyens de l’UE d’indiquer leur candidat favori pour la présidence de la Commission européenne.
Pourtant la plupart des États membres hésitent ou s’opposent à certaines des propositions clés de la réforme de la loi électorale de l’Union européenne, selon les résultats d’une enquête menée par la présidence suédoise consultés par EURACTIV, notre partenaire.
Sondage : les projections pour les élections européennes de 2024
Un an avant les élections européennes, les projections d’Europe Elects montrent que la coalition informelle du Parti populaire européen (PPE) de centre droit, du groupe des Socialistes et Démocrates (S&D) de centre gauche et du parti libéral Renew Europe devrait conserver la majorité au Parlement européen.
Toutefois, cette majorité est appelée à se réduire : selon les projections actuelles, le PPE de centre droit devrait remporter 161 des 705 sièges, contre les 177 qu’il détient en ce moment. Le groupe S&D devrait obtenir 144 sièges, soit un de plus qu’actuellement. Renew devrait pour sa part passer de 101 à 90 sièges.
À droite de l’échiquier politique, le groupe national-conservateur des Conservateurs et réformistes européens (CRE) devrait passer de 66 à 82 sièges, tandis que le groupe d’extrême droite Identité et Démocratie (ID) devrait passer de 62 à 66 sièges.
Le groupe des Verts/ALE devrait pour sa part obtenir 48 sièges, contre 72 auparavant.
Toutefois, les partis écologistes et régionalistes de ce groupe dépassent généralement les résultats des sondages lors des élections européennes. Par ailleurs, l’inverse est généralement vrai pour le groupe de la gauche, qui devrait remporter 53 sièges, soit 16 de plus que ce qu’il détient actuellement.