A la City, le Brexit est mal digéré

A la City, le Brexit est mal digéré

Trois ans après la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, la City de Londres a vu quelques départs de traders et de banquiers et s’est vue dépassée par ses rivaux européens en courtage d’actions. Malgré les allers et départs, le quartier de Canary Wharf reste la première place financière en Europe

Paris devant Londres ?

On a lu récemment que Paris aurait « détrôné » Londres comme place financière mais ce n’est pas encore totalement fait. Pour autant, les ministres britanniques sont sur le banc des accusés pour avoir laissé un « record d’échecs et de promesses non tenues » alors que les prévisions internes montrent que la Grande-Bretagne aura 15 ans de retard dans la réalisation de son objectif d’exportation annuelle de £1000 milliard de livres sterling suite au Brexit.

Les projections du Département du commerce international (DIT) montrent que la valeur des exportations britanniques n’atteindra pas 1000 milliards de livres sterling avant 2035, sur la base des tendances actuelles, le total devant tomber à 707 milliards de livres sterling l’année prochaine.

Le rapport souligne à quel point les ministres britanniques ont eu du mal à répondre aux nobles prédictions que les Brexiters avaient faites sur le commerce international après avoir quitté l’UE.

En ricochet et du fait de la sortie de l’espace bancaire commun, on constate que la City est la première victime du Brexit. Tous ces jobs et tout cet argent ont été éparpillés un peu partout en Europe. Le grand gagnant est Dublin. Mais Paris est juste après : une centaine d’entreprises ont quitté Londres pour la capitale française. Parmi les grands noms il y a les assureurs AXA notamment, et dans les banques : BNP Paribas, Société générale, les américains JP Morgan, Morgan Stanley, et bien d’autres encore.

La crise du coût de la vie touche tout le monde

Trois ans après sa sortie de l’Union européenne, l’économie britannique se trouve en situation de faiblesse avec un climat social tendu. Les expatriés en ressentent aussi les effets avec la crise du coût de la vie.

La situation est pour le moins critique et nombre de Britanniques et Français sont concernés par une inflation galopante à 10,1%. C’est le plus mauvais résultat des membres du G7 et la plus forte augmentation depuis plus de 40 ans.

Manifestation en février 2022 ©AFP

Si la hausse des prix est plus virulente qu’ailleurs c’est, entre autres, que faute de marges de manœuvre budgétaires, le bouclier énergétique a été moins protecteur, notamment qu’en France. Le Brexit a aussi accentué les inégalités sociales. 

L’application des accords du Brexit n’est pas encore totale, de nombreux secteurs vont voir leur possibilité d’exporter ou d’importer se réduire au fil des mois. Il faudra de longues années pour redonner son dynamisme à l’économie britannique. D’ici là, est-ce qu’on verra d’autres départs de Français ? L’émigration de Britanniques n’est aussi plus un tabou !

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