Le gouvernement français relance le débat sur les quotas de migrants

Les premiers débats tenus à l’Assemblée nationale le gouvernement a évoqué l’hypothèse de « resserrer les critères» du regroupement familial qui permettent aux réfugiés de faire venir leurs familles.

Le gouvernement français a lancé un débat sur la politique migratoire de la France et de l’Europe, le 7 octobre, notamment  pour « répondre aux inquiétudes » des Français selon le Premier ministre Edouard Philippe, qui s’est exprimé devant un hémicycle clairsemé, et a assuré «ne pas avoir peur de réfléchir à l’idée de quotas » de migrants.

Le Premier ministre ne vise pas le droit d’asile, mais semble en revanche s’intéresser aux critères de l’immigration familiale, une porte d’entrée secondaire qui permet aux familles des personnes menacées dans leur pays de rejoindre des réfugiés en France. Ce type d’immigration a concerné 90.000 personnes en France en 2018.

«Il faut lutter contre les abus et les fraudes, et resserrer les critères là où cela s’impose» a ajouté le Premier ministre, donnant clairement des gages à la droite française, alors que ses ministres ont ensuite tenu des propos plus mesurés.

Singularité française

« Les mouvements migratoires vers l’Europe diminuent » a rappelé le ministre des affaires étrangères; Jean-Yves Le Drian, tout en soulignant la hausse des demandes d’asile en France, à 120.000 requête en 2018, et une nouvelle hausse de 29 % en 2019.

A l’inverse, au niveau européen, les arrivées illégales qui frôlaient les deux millions de personnes en 2015 sont retombées en 2018 à 602.000 au total selon Eurostat.

« Il y a une singularité de la France : il y une hausse des demandes d’asile en France, notamment par des demandeurs qui ont déjà déposé une demande ailleurs en Europe, et en provenance de pays considérés comme sûrs. Rapportée à la population, la France est loin d’être le premier pays des demandes d’asile » a rappelé le ministre.

La France a massivement vu arriver, depuis janvier dernier, des demandeurs d’asile en provenance de Géorgie et d’Albanie, deux pays considérés comme des pays sûrs, dont les demandes sont donc rarement accordées, à quelques exceptions près.

« Au plus fort de la crise en 2015, Schengen était en danger, donc l’Europe aussi » a rappelé le ministre des Affaires étrangères, établissant ainsi un lien entre la crise des migrants et la crise de l’UE.

Son collègues des affaires intérieures, Christophe Castaner, s’est lui alarmé du fait que « certaines frontières extérieures de l‘UE, appelées frontières vertes, sont encore mal contrôlées», et du fait que « nous ne disposons pas d’outils et de règles efficaces entre les Etats membres en matière de droit d’asile » . En France, 30 % des demandes d’asile sont effectuées par des personnes ayant entamé des procédures ailleurs en Europe.

La ministre de la santé Agnès Buzyn a de son côté souligné que les personnes en demande d’asile ne représentaient pas un coût énorme pour le système social français, alors que certains au sein de la majorité estiment que l’aide médicale d’état accordée aux demandeurs d’asile est victime d’abus, notamment de la part de candidats au tourisme médicale.

En réponse à cette hypothèse, la ministre a néanmoins proposé « un délai de carence durant lequel nous prendrions en charge les soins urgents. Il existe déjà pour les Français qui rentrent de l’étranger » a-t-elle insisté.

Jean-Christophe Lagarde, de l’UDI, a de son côté demandé une révision constitutionnelle pour éviter que la France accepte d’examiner les doubles demande d’asile, qui est une spécificité française ; et insisté sur le visa de tourisme qui est la principale source d’arrivée des demandeurs d’asile.

De son côté, la droite s’est empressée de tenir des propos radicaux. «Immigration, ou invasion» il faut se poser la question, a ainsi déclaré Guillaume Larrivé, tenant de la droite dure au sein de LR qui rejette le « droit des étrangers à immigrer en France », et assure qu’il est temps de reprendre le contrôle  « pour que la France reste la France nous devons reprendre le contrôle » estime le député.

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