ETIAS : Patte blanche pour l'Europe

ETIAS : Patte blanche pour l'Europe

Si pour les Français de l’étranger, il n’y aura évidemment jamais besoin de demander l’autorisation pour rejoindre son sol national (rappelez-vous les annulations du Conseil d’Etat lors des tentatives de restriction de voyager par Olivier Véran, alors ministre de la Santé), il n’en est pas de même pour les étrangers. Si de nombreuses nationalités n’ont pas besoin de visa pour rejoindre la France ou l’Europe, il faudra pour tous à partir de mai 2023 se plier à la procédure ETIAS pour « système européen d’autorisation et d’information concernant les voyages ». Une disposition qui s’appliquera donc aux non-Européens qui vous accompagneront lors de vos voyages en France.

Inspiration d’outre-Atlantique

Les Français qui ont voyagé aux Etats-Unis ou souhaitent s’y rendre prochainement connaissent l’Esta (Electronic System for Travel Authorization), cette autorisation électronique de voyage qui coûte 21 dollars et est valable 2 ans. Créée en 2009 afin de sécuriser les voyages aux Etats-Unis, sans pour autant imposer un visa à certains touristes étrangers, cette formalité permet de séjourner 90 jours sur le territoire américain.

L’ETIAS, l’Esta européen

A son tour, l’Union européenne va demander aux ressortissants de certains pays tiers, souhaitant voyager dans l’espace Schengen et qui n’ont pas besoin de visa, de s’enregistrer et d’obtenir une autorisation avant leur déplacement. Un premier pas vers la gestion de la circulation aux frontières par l’Union européenne comme le souhaitent Emmanuel Macron et d’autres chefs d’Etats.

Aujourd’hui, les citoyens d’une soixantaine de pays hors Union européenne (Argentine, Australie, Brésil, Canada, Israël, Japon, Pérou, Singapour, Corée du Sud ou encore Emirats Arabes Unis et Etats-Unis…) peuvent en effet se rendre dans l’espace Schengen sans avoir besoin de visa, et ce pour une durée maximale de 90 jours. S’ils ne sont pas autorisés à y travailler ni à y étudier, ils peuvent se rendre dans l’un des pays de l’espace Schengen en tant que touristes, par exemple, ou à des fins d’activités commerciales.

Nom du futur précieux sésame ? ETIAS, pour « European Travel Information and Authorization System », soit « Système européen d’autorisation et d’information concernant les voyages ».

Maroc

A quoi servira l’ETIAS ?

L’objectif affiché de l’ETIAS est de sécuriser les allées et venues au sein de l’espace Schengen, en contrôlant l’identité de toutes les personnes qui déposent une demande d’entrée sur le territoire concerné. Grâce à plusieurs bases de données, dont Europol et Interpol, un contrôle des voyageurs pourra avoir lieu en amont de leur arrivée. Il permettra de s’assurer qu’ils ne représentent pas un quelconque danger. Ce document devrait également simplifier les démarches des voyageurs et faire gagner du temps à tout le monde, notamment aux frontières.

Comment fonctionnera l’ETIAS ?

Tous les voyageurs concernés, majeurs mais aussi mineurs, devront remplir un formulaire de demande en ligne, payer les frais (un chiffre de 7 euros est annoncé) et soumettre leur demande aux autorités compétentes. Après vérification, soit la demande est rapidement approuvée, soit, si un élément ressort lors de la vérification, le dossier est traité manuellement. La réponse définitive peut alors prendre quelques jours.

Une fois obtenu, l’ETIAS est valable 3 ans à compter de la date d’émission. Il s’agit d’une autorisation à entrées multiples : durant ses trois ans de validité, l’ETIAS sera valide pour un nombre illimité de voyages. Attention, toutefois : l’ETIAS étant relié à un passeport valide, si le passeport arrive à expiration, il faudra refaire une demande. Selon le site vie-publique.fr, 30 millions de personnes devraient être concernées par l’ETIAS chaque année.

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