Lorsqu’un trajet en train de moins de 2H30 est possible, les vols intérieurs en France seront désormais interdits. Le texte concerne donc les liaisons entre Paris et Nantes, Lyon ou encore Bordeaux. Lors de votre retour en France, une fois à Paris, il sera tout de même possible de rejoindre ces villes, les correspondances internationales étant toujours autorisées. Si vous décidez de faire un « arrêt » à Paris, alors il faudra prendre un train depuis une gare SNCF.
Test pour l’Europe ?
La Commission européenne a validé avec quelques ajustements la mesure française de suppression des vols intérieurs lorsqu’un trajet en train de moins de 2H30 est possible, selon une décision publiée vendredi au Journal officiel de l’UE.
Ce projet était contesté par l’Union des aéroports français (UAF), solidairement avec la branche européenne du Conseil international des aéroports (ACI Europe). Ces derniers estimaient notamment que la loi française, qui a pour conséquence d’interdire des liaisons entre Paris (Orly) et Nantes, Lyon ou Bordeaux, introduisait une discrimination entre les transporteurs.
Des discussions ont eu lieu entre la Commission et le gouvernement français pour assurer la conformité du projet à la législation européenne. Paris a ainsi dû renoncer à une dérogation que la loi prévoyait pour les trajets en correspondance, la Commission jugeant qu’elle introduisait une distorsion de concurrence entre compagnies aériennes, en particulier celles « dont le modèle économique n’est pas axé sur les passagers en correspondance ».
Le modèle peut être exporté au niveau européen en étendant le temps de transport en train comme entre Paris et Berlin par exemple.
Loi climat 2021
Cette mesure, disposition emblématique de la loi climat de 2021, devra être réexaminée au bout de trois ans et s’appliquer aussi aux vols de correspondance, précise le texte.
Le ministre délégué aux Transports a salué la décision de la Commission, qui constitue « une avancée majeure dans la politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre ». La décision de Bruxelles « permettra de lancer de nouvelles étapes dans l’interdiction effective des lignes aériennes quand il y a une alternative de moins de 2h30 en train », a affirmé Clément Beaune.
L’interdiction des liaisons aériennes courtes figurait parmi les propositions de la Convention citoyenne pour le climat et avait été inscrite dans la loi Climat et Résilience.
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