Ces dernières semaines et mois, on n’a jamais autant parlé du programme FLAM, « français langue maternelle ». Celui-ci s’adresse principalement aux enfants français qui ne sont pas scolarisés au sein des écoles françaises (donc une majorité d’entre eux) et qui souhaitent faire vivre la langue et la culture françaises. Ces structures, souvent appelées « petites écoles » ou encore « écoles du samedi », reposent souvent sur la bonne volonté des parents et ont été, elles aussi, touchées par la crise du Covid-19. Récemment, deux parlementaires ont mis en avant ce programme longtemps second rôle, voire figurant, dans le paysage de l’enseignement français à l’étranger. La députée Samantha Cazebonne, très mobilisée par les questions d’enseignement, a récemment organisé un colloque sur le FLAM. Olivier Cadic lui a porté devant le Sénat, la création d’un chèque-éducation FLAM. Nous y reviendrons plus loin.
Le Flam, rappel historique et quelques chiffres :
Pour ceux qui n’ont pas d’enfant dans le système FLAM, ce programme n’est souvent qu’un acronyme qui ne veut rien dire. Si l’AEFE est bien connue et a récemment fait l’objet de plusieurs publications sur notre site, ce n’est en effet pas (encore) le cas du FLAM. Il est donc grand temps de procéder à un bref rappel historique et factuel.
Les débuts officiels du dispositif en 2001
Le dispositif FLAM fut créé par le Ministère des Affaires étrangères, à l’initiative du Conseil supérieur des Français de l’étranger et de Sénateurs représentant les Français établis hors de France.
Le programme unit la puissance publique, les élus des Français établis hors de France et des bénévoles, souvent des parents, qui font vivre le FLAM lors des séances qui ont souvent lieu le samedi d’où leur nom « d’école du samedi ».
2012 année charnière
Depuis 2009 sous la houlette de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), le dispositif « français langue maternelle » (FLAM) a continué à se développer autour d’activités extra-scolaires. 2012 fut l’année des assises FLAM au Palais du Luxembourg. Celles-ci furent organisées par l’AEFE au Palais du Luxembourg. Elles réunirent pour la première fois les élus, les principaux partenaires institutionnels et diverses associations du monde entier. Ces assises ont permis l’organisation de trois ateliers concernant : le financement ; la visibilité et la synergie ; l’appui, le conseil et les ressources. Les propositions opérationnelles avaient été présentées à la commission des affaires culturelles du Sénat.
Le FLAM en quelques chiffres
Le nombre d’associations est en augmentation régulière : il existait 163 associations en 2018, 170 en 2019 et 173 en 2020. Aujourd’hui, le programme compte 173 associations en activité dans 40 pays. En tout, cela signifie un public de 12 000 enfants dont 7500 Français. Le réseau FLAM se concentre sur 4 pays qui regroupent près de la moitié des associations : le Royaume-Uni (48), les Etats-Unis (24), l’Irlande (10) et l’Allemagne (10).
Les aides FLAM disponibles à ce jour
Le montant de la dotation publique a varié : 300 000 euros en 2009 (pour 49 associations subventionnées), 600 000 euros, en 2010 (66 associations), 2011 (70 associations) et 2012 (75 associations). Le FLAM peut bénéficier de 3 types de subvention :
1) une subvention pour permettre le démarrage et la montée en puissance des actions des associations. Elle est dégressive, limitée à 5 ans. Celle-ci ne doit pas servir à financer les dépenses de personnel, conformément à son objectif d’accompagnement vers l’autofinancement.
2) une subvention pour l’organisation de rencontres régionales des associations. Celle-ci doit favoriser les échanges ou la diffusion de bonnes pratiques.
3) une subvention de projet, en vue d’accompagner une action identifiée mobilisatrice de nature éducative et culturelle.
2020 : année de pandémie et aides exceptionnelles
L’année 2020 a été marquée par deux campagnes d’aide pour le FLAM (une au printemps, l’autre débutant en été). D’un budget de total 500 000 €, ces aides ont bénéficié à 85 associations et plus de 10 000 enfants dans 25 pays.
Portrait d’En famille, association FLAM des Pays-Bas
Nous avons interrogé Shirley Heuveling, responsable pédagogique de En famille depuis 2017. elle fut auparavant animatrice pendant de longues années.
« En Famille », une structure FLAM en pleine expansion
En famille, fondation FLAM des Pays-Bas, est un exemple typique du fonctionnement de ces entités. Elle fut créée en 2007 dans le salon de quelques mamans qui souhaitaient faire vivre le français dans leur famille. La structure rencontra rapidement le succès et le salon devint rapidement trop petit. La croissance de « En Famille » a été régulière au fil des ans. Aujourd’hui, la fondation est active sur 5 villes des Pays-Bas (Amsterdam, Utrecht, Leiden, Haarlem et La Haye) Elle compte 15 organisateurs et 15 animateurs. En tout, ce sont quelques 200 enfants accueillis au sein de la structure.
Ces dernières années, En famille a beaucoup travaillé autour de son organisation, s’est professionnalisée pour offrir plusieurs services.
La réputation de la fondation se fonde sur ses « matinées françaises ». Celles-ci se tiennent une fois tous les 15 jours : des enfants de 18 mois à 11 ans se retrouvent pour faire vivre la langue française et la culture francophone de manière bienveillante et ludique. Les séances, de 45 minutes pour les plus petits et sinon 1h30 sont encadrées par une équipe aux profils variés.
La fondation propose en outre des ateliers thématiques (notamment la découverte de l’art par la visite de musées) et des cours d’écriture et de lecture.
Shirley rappelle que le FLAM est le français langue maternelle. Il s’agit donc pas de cours pour apprendre le français mais de cours qui s’adressent à un public bilingue. En Famille se concentre sur l’oral et le ludique. Son objectif est d’avoir une aisance en français avec une ouverture sur la francophonie. Sur les 200 élèves, quelques-uns sont d’ailleurs belges ou canadiens.
La force de la fondation c’est une équipe soudée composée de profils variés (danseurs, musiciens acteurs, professeur de capoeira). L’équipe est enthousiaste, complémentaire et la dynamique est constante. La communication entre les 5 antennes se passe bien.
En famille, un concept fort résistant face à la pandémie
La pandémie est selon Shirley un défi constant. Cela nécessite une adaptation constante aux exigences sanitaires nationales édictées par le RIVM et le GGD, les autorités néerlandaises en la matière.
Le premier confinement a d’ailleurs permis d’innover. Des contenus en lignes ont été concoctés mutuellement par les animateurs des 5 villes et par tranche d’âge. Ceci implique notamment la création de fiches pédagogiques avec des capsules vidéo.
Shirley complète en indiquant que des groupes WhatsApp ont été créés pour le partage de contenu par âge et ville.
Depuis septembre, les matinées ont repris en présentiel avec un protocole mis à jour (à l’exception d’une séance récente). Les parents n’entrent plus dans les locaux sauf ceux des plus petits qui participent aux séances masquées en apportant leur propre tapis. Le partage des fruits n’a plus lieu, chaque enfant consommant son propre fruit.
Le financement FLAM En famille
La question du financement est évolutive. Au début, En Famille a bénéficié du soutien FLAM puis de la réserve parlementaire. En 2018, la fondation a bénéficié d’une aide dans le cadre du dispositif « STAFE ». Elle permit notamment la mise en place des matinées à Haarlem. Depuis, la structure fonctionne avec les cotisations des parents. Comme la structure est à but non-lucratif, elle a déjà donné des séances en raison d’un excédent. Le défi constant aux Pays-Bas est de trouver des locaux. Ces derniers temps, la crise du Covid a mis à jour quelques familles en situation difficile. En Famille envisage la mise en place d’un processus d’aide à celles-ci.
En Famille se forme
L’équipe organise toujours une grande journée d’intervision pour fédérer les équipes poursuivre la professionnalisation. Le bureau d’Amsterdam a un contact privilégié avec les différentes villes, les animateurs et organisateurs. Ces journées seront en virtuel cette année. Le défi consiste à poursuivre la professionnalisation et la mise en place d’outils utilisables par tous. Ces prochains mois, un nouveau site Web sera probablement mis en œuvre. De nouveaux locaux devront également être trouvés pour l’antenne d’Amsterdam.
« La pandémie a montré que les structures FLAM ont un rôle social très important et sont un lien fort avec la langue certes mais aussi la culture française et la France » Shirley Heuveling
Parapluie FLAM et Joëlle Simpson : l’exemple parfait d’une FLAM réussie
Joëlle Simpson est devenue au fil des ans une figure presque tutélaire du FLAM. Ingénieure biomédicale clinicienne de formation, elle est devenue enseignante. Joëlle s’investit de longue date pour l’enseignement du français pour les francophones non scolarisés dans le réseau des écoles françaises aux Royaume-Uni. Elle fut longtemps directrice pédagogique de la petite école d’Ealing qu’elle a largement contribué à structurer et faire prospérer.
Elle a veillé à établir des programmes avec des niveaux identifiables. La fréquence de ces écoles, 3h par semaine, est assez intense. Le succès de l’établissement fut éclatant. Son nombre passa de 39 à 342 élèves à la fameuse époque de l’exode français vers le Royaume-Uni. Si le succès de l’école de Ealing est une référence, Joëlle souligne également que le public diffère selon les écoles. L’essentiel est d’être d’abord à l’écoute des familles. Une école de province n’aura en effet pas les mêmes besoins qu’une famille de Londres. Les listes d’attente des établissements français y ont parfois été absorbées par les écoles FLAM.
Avril 2013 : naissance de la fédération des structures FLAM
La naissance de Parapluie concrétise la volonté de fédérer et mettre en commun efforts, expériences et expertises. Le tout au profit des familles françaises et francophones qui fréquentent, dans tout le pays, les structures FLAM. Cette fédération a été lancée sous l’impulsion de l’Attaché pour le français auprès l’Ambassade de France au Royaume-Uni, Yves Letournel. Cette fédération s’inscrit dans la logique du plan école qu’Olivier Cadic (devenu Sénateur des Français) avait initié à l’époque pour la circonscription. Joëlle en est la présidente et responsable du pôle pédagogique et administratrice. Elle a été reconduite dans ses fonctions lors de l’Assemblée générale de novembre 2020.
Joëlle souligne que le soutien des autorités françaises du pays a toujours été précieux et que les conseillers ou attachés sont toujours à ce jour des appuis précieux.
Parapluie FLAM, qui compte plus de 4 500 élèves, 500 enseignant répartis sur plus de 50 écoles, constitue le plus grand réseau FLAM au monde !
Ce qu’apporte Parapluie FLAM
La constitution de ce réseau, outre la force de frappe qu’il apporte et la mutualisation des informations et démarches, permet aussi l’organisation de formations sur des thèmes pédagogiques mais aussi sanitaires et légaux (RGPD).
Joëlle note que Parapluie n’est pas limité aux structures FLAM du Royaume-Uni. Une structure de Slovénie est par exemple membre. La cotisation annuelle coûte 35 €.
Elle souligne que les parlementaires ont toujours soutenu Parapluie. La réserve parlementaire avait à l’époque permis de financer la réalisation de 10 capsules qui seront prochainement mises à disposition.
Des projets à la pelle :
Un développement vers l’Europe du nord est à l’ordre du jour. Joëlle rappelle que l’objectif actuellement est de penser aux écoles isolées et en difficultés. Dans ce cadre, le soutien spécial accordé par l’AEFE est le bienvenu. La proposition du Sénateur Cadic d’un chèque FlAM va aussi dans le bon sens.
Le site du parapluie sera prochainement mis à jour pour renforcer encore plus les synergies et fédérer enseignants et familles. Joëlle se prend à rêver. Elle pense à la mise en place d’une Ecole virtuelle qui ferait des miracles dans les zones les plus isolées. Joëlle souhaite plus que tout que tous les enfants francophones aient accès à cet enseignement pour que la langue et la culture françaises vivent !
L’ombre de la pandémie sur le FLAM
La pandémie du Coronavirus a mis en difficulté le réseau FLAM dans le monde et le Royaume-Uni ne constitue pas une exception à ce triste constat.
Durant la pandémie, certaines écoles du réseau parapluie ont fait le choix (souvent forcé) de fermer. En effet, les visioconférences nécessitent des compétences et une disponibilité spéciales. Certaines familles ont choisi aussi de faire une pause car le distanciel ne fonctionnaient pas pour elles. Les structures ont noté une grande perte des effectifs depuis la pandémie. Si toutes les écoles avaient repris leurs activités à l’heure de notre entretien (courant novembre), Joëlle notait avec tristesse que chaque école comptait 2 ou 3 familles en difficultés.
Le mot de la fin
Joëlle note que le FLAM est porteur d’une énorme espoir et se veut unificateur. La structure est naturellement apolitique et largement soutenue par toutes les forces vives.
Joelle finit par évoquer le plus grand défi à venir : le Brexit qui cause déjà un casse-tête pour le recrutement… Mais de cela, nous avons convenu d’en reparler lors d’un entretien à venir…
Cadic et Cazebonne : deux parlementaires au chevet du FLAM
Lorsqu’il était élu à l’Assemblée des Français de l’étranger, Olivier Cadic avait contribuée à la mise en place d’un « plan école » en 2008 et fait du FLAM une priorité. Devenu Sénateur, son engagement n’a jamais faibli. Il note d’ailleurs « Le FLAM a connu une croissance remarquable au Royaume-Uni car nous en avons fait un objectif à part entière du plan École lancé à Londres en 2008. Cet objectif visait à mettre en réseau les 13 associations du pays afin d’éviter de réinventer la roue à chaque nouvelle initiative et mettre les bonnes pratiques en commun. Nous avons triplé le nombre d’associations en 5 ans. »
La recette parapluie
En rappelant l’historique du parapluie FLAM, le parlementaire souligne « L’expérience montre que cette organisation sous forme de fédération favorise l’éclosion des initiatives et permet aux structures Flam de se développer par l’entraide et le partage d’expérience, à travers une mutualisation des ressources et grâce à des outils associatifs simples et souples. Elle organise chaque année de manière autonome ses événements en harmonie avec le poste diplomatique. Le travail admirable de l’ensemble des membres bénévoles du réseau Flam est aussi incontestablement unes des clés de la réussite. »
Selon lui, parapluie FLAM « C’est un modèle de réussite de partenariat public-privé qu’il convient de cloner pour accélérer la croissance de ce réseau. Ce dernier pourrait être beaucoup plus développé, si nous appliquions au monde les recettes qui ont fonctionné outre-Manche. »
Constat édifiant pour l’apprentissage du français
Olivier Cadic nous rappelle qu’actuellement dans de nombreux pays, entre 50 à 80% des Français nés à l’étranger ne maitrisent pas notre langue et que 80% des enfants français résidant à l’étranger ne fréquentent pas le réseau des écoles AEFE ! Les associations FLAM viennent donc d’une volonté de parents qui souhaitent un apprentissage en français pour leurs enfants qui ne peuvent accéder aux écoles de l’AEFE soit pour des raisons de coûts ; soit pour des raisons d’éloignement ; soit par nécessité de se conformer à l’enseignement du pays local. Il estime que l’agence pour l’Enseignement français à l’étranger (AEFE) qui gère la distribution d’une modeste enveloppe budgétaire attribuée aux structures FLAM n’a toutefois jamais consenti de réels efforts pour l’animer. En effet, ajoute-t-il, ce n’est pas sa mission première. Celle-ci est de développer l’enseignement français et non pas l’enseignement du français.
Le sénateur est convaincu que la croissance du FLAM serait beaucoup plus dynamique si la gestion en était confiée à l’Institut Français. Actuellement, les associations FLAM s’appuient d’ailleurs souvent sur les Instituts et les Alliances pour fonctionner et sur les ressources fournies par France Éducation International. Selon lui, le FLAM serait une source de motivation pour l’Institut Français et les Alliances qui pourraient développer plus facilement des solutions économiques locales de soutien au travers des associations FLAM.
Un chèque éducation : un moyen de vraiment faire vivre le français
En tant que parlementaire, Olivier Cadic avait proposé en 2014 la création d’un « chèque éducation ». Ce chèque pourrait être utilisé par chaque enfant français pour faire vivre le français au sein de la structure qui convient le mieux à ses besoins. A l’époque, cette idée n’avait pas été soutenue. Elle aurait pourtant permis l’accès à tous les Français hors réseau AEFE d’accéder à un apprentissage du français par le CNED ; l’institut, une alliance ou une structure FLAM et le passage des certifications Delft.
Chiffres AEFE : un budget FLAM infime
Olivier Cadic rappelle que l’AEFE reçoit plus de 410 Millions d’euros de subvention et plus de 100 millions pour les bourses chaque année. En même temps, l’agence répartit environ 300 000 euros d’aide pour FLAM. Celle-ci concerne potentiellement 4 enfants français de l’étranger sur cinq.
Le parlementaire déplore « chaque fois que j’ai réclamé cette mesure financière pour prendre en compte ceux qui ne sont pas dans le réseau AEFE, l’idée a toujours été combattue par la gauche dans l’hémicycle. J’y vois un dogmatisme qui s’oppose à toute démarche éducative susceptible de s’affranchir de la tutelle de l’AEFE. Lorsqu’un ministre fixera pour objectif que chaque Français à l’étranger parle français, alors nul doute que l’on cherchera un moyen simple et efficace comme ce chèque éducation pour y parvenir. »
Chèque FLAM : remède financier à la pandémie
La pandémie touche beaucoup les structures FLAM. Actuellement deux ou trois familles d’écoles FLAM sont touchés par la crise au point de ne plus pouvoir verser la cotisation, même si son montant est modeste. La situation est critique et il convient d’agir vite.
C’est le sens de l’amendement présenté par le sénateur dans le cadre du projet de loi de finances 2021. Il vise à allouer 150 000 euros afin de créer un « Chèque Education Flam » au bénéfice de parents qui rencontrent des difficultés financières du fait de la crise. Cet amendement a été adopté par le Sénat ce 27 novembre 2020 après un avis de sagesse de la commission des finances du Sénat et du ministre Jean-Yves Le Drian.
« Cet amendement constitue un acte politique plus que financier. Le Sénat l’a compris et l’a voté, ce dont je me félicite. »
Le sénateur conclut en soulignant l’action de Samantha Cazebonne, parlementaire influente et dévouée à la cause de l’enseignement français et du français à l’étranger. Ce « chèque éducation FLAM » correspond à l’aspiration qu’elle a exprimée. Son soutien peut contribuer à rassembler les énergies afin d’aboutir à sa concrétisation.
Samantha Cazebonne : une députée très impliquée pour le FLAM et les questions d’enseignement
Depuis son élection, Samantha Cazebonne est pleinement impliquée sur les questions d’enseignement. Elle est notamment l’auteure d’un rapport sur l’Enseignement Français à l’étranger. Le 6 novembre 2020, elle a organisé un colloque en ligne sur le FLAM. En préambule, la députée a rappelé que les FLAM n’avaient plus été réunies depuis les Assises FLAM 2012. Ceci alors que leur développement, leur façon de fonctionner (notamment en fédérations), les activités proposées ainsi que les attentes des familles ont beaucoup évolué.
Un colloque virtuel mais bien réel !
Cet événement a vu la participation active de plusieurs responsables FLAM, notamment Marine Havel, présidente de la fédération FLAM USA et Stéphanie Adélaïde, présidente de la France Ô Si. Lors de ce colloque, différentes parties prenantes sont intervenues et ont revisité la place des FLAM au sein du réseau AEFE et leur évolution depuis 2012.
Ce colloque a démontré un plein soutien du Secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne et de Jean-François Pactet, directeur adjoint de la Culture, de l’Enseignement et de la Recherche du réseau au sein de la Direction générale de la Mondialisation, dans cette redéfinition du rôle des FLAM.
Le directeur de l’AEFE, Olivier Brochet, a rappelé l’importance d’une collaboration étroite avec les différentes structures.
Des défis multiples
La députée Cazebonne souligne la nécessité de procéder à une transition entre les FLAM version « historique » à savoir avant tout des associations qui proposent des activités culturelles et ludiques pour maintenir le lien avec la langue maternelle des enfants français scolarisés dans le système éducatif local et les FLAM version 2.0 qui démontrent une approche de plus en plus répandue qui tend à proposer une offre également éducative pour ces enfants, avec le support ou non du CNED, et avec la possibilité de se présenter à des examens. Cette dernière s’inscrit pleinement dans les autres offres éducatives de l’enseignement français à l’étranger et devrait, explique Mme Cazebonne, être intégrée à ce réseau, notamment à travers la formation ou la prise en compte dans les plans de développement du réseau.
La pandémie au cœur des préoccupations
Bien entendu, le défi le plus actuel est de traverser la pandémie qui a engendré une baisse d’activité : on note ainsi une baisse de 40% d’effectifs et des déficits cumulés s’élevant à plusieurs centaines de milliers d’euros. Lors du colloque, la députée a évoqué des pistes permettant d’aider les familles FLAM touchées par la crise économique en soulignant que l’AEFE avait pu être créative en accordant des bourses COVID à des familles non françaises. La députée souligne que toute éventuelle innovation dans les possibilités de financement relève du budget 2021 de l’AEFE.
« J’y prendrai ma part en tant que membre du CA, mais également comme parlementaire, en échangeant étroitement avec la DGM, en charge du réseau, comme je l’ai fait avec d’autres élus pour les familles de toutes nationalités des établissements scolaires français à l’étranger. »
Des pistes pour l’AEFE
Lors du colloque, parmi les problématiques évoquées, figuraient les liens avec Instituts et Alliances. Les FLAM ont été invitées en tant qu’experts au CA de l’AEFE de novembre dernier à la demande de la députée. Ceci dans l’objectif d’obtenir une meilleure intégration au réseau et aux organes de consultation et de gouvernance. Voici les pistes que ces experts ont formulées.
- Des formations communes avec le réseau, une plateforme d’auto-formation, une meilleure accessibilité aux outils en ligne par nos enseignants.
- Un plan de communication dédié aux FLAM. Des relais auprès des réseaux diplomatiques, consulaires, et des passerelles avec le reste du réseau homologué
- Une Représentation FLAM dans les différentes réunions concernant l’Enseignement du Français à l’étranger (EFE). Prise en compte des élèves FLAM dans la stratégie de doublement du réseau EFE.
- Des Subventions à adapter aux missions des FLAM 2.0 : progressive, adaptée au nombre croissant d’élèves et sites créés,
- Ouverture des bourses aux familles françaises inscrites dans les FLAM
- Pérenniser les subventions aux regroupements pour leurs missions en accordant des fonds pour les permanents aujourd’hui bénévoles
En guise de conclusion, la députée rappelle les activités de la fédération FLAM monde qui s’est créée durant le confinement et qui coopère d’ores et déjà avec des services de l’AEFE.
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