Enseignement français à l'étranger: importantes annonces du gouvernement

Enseignement français à l'étranger: importantes annonces du gouvernement

Les ministres des affaires étrangères Le Drian et de l’éducation nationale Blanquer, accompagnés par le secrétaire d’Etat Lemoyne ont donné ce 3 octobre une conférence de presse concernant l’avenir de l’enseignement français à l’étranger.

« puissance éducative » – M. Le Ministre de l’Education nationale – M. Blanquer

Sujet majeur et récurrent pour les Français résidant hors de France, l’enseignement français à l’étranger est complexe : outre l’agence officielle AEFE, qui dispose, souvent en gestion directe, de près de 500 établissements à travers le monde, il existe la mission laïque française, plus de 100 établissements, et une multitude d’acteurs privés comme par exemple le réseau Odyssey.

97,2% de réussite au bac

Le ministre Le Drian a tout d’abord salué les spectaculaires résultats au baccalauréat des Lycées français. Avec 97,2% de réussite, le réseau participe à la diplomatie d’influence de la France dans le monde.

Le lycée français de Bogota

Parlant de « puissance éducative », Jean-Michel Blanquer souligna l’exemple de Bogota ou la demande est particulièrement forte, tout comme dans le reste de l’Amérique du sud ainsi qu’en Afrique. Le Ministre reconnait cependant que des opportunités pourraient être développées en Asie du Sud-Est ainsi que dans certains pays de la francophonie.

Limitation à 6 ans du détachement des futurs professeurs

Parmi les annonces, la limitation à 6 ans du détachement des futurs professeurs. Le ministre annonce que cela se fera au bénéfice des lycées et aussi de la France dans une vision fluide.

Cela pose cependant plusieurs questions : quid de celles et ceux qui construisent une vie à l’étranger, fondent une famille, ont un projet, cherchent à acheter un bien ? Sur ce point, le syndicat enseignant SNES, que nous avons contacté, est extrêmement circonspect.

25 millions d’euros pour l’AEFE et 1000 postes supplémentaires

Autre élément, déjà annoncé précédemment, 25 millions d’euros supplémentaires alloués à l’AEFE et 1000 postes de titulaires supplémentaires sur le réseau.

Ghassan Ayoub, Elu AFE

La plupart des intervenants soulignent que cela est positif mais beaucoup pensent que ce n’est pas suffisant. Pour la co-secrétaire générale du SGEN CFDT français de l’étranger, que nous avons contacté, cela ne règle pas tout car cela ne compense pas les 33 millions d’euros de coupes budgétaires. Un avis partagé par le syndicat SNES également joint.

Une opinion également de Ghassan Ayoub, élu AFE membre de la commission en charge de l’éducation. Pour M. Ayoub, « c’est un petit pas ». L’élu qui souligne que 500 postes ont été supprimés et qu’ils seront principalement des postes de résidents à la charge des familles.

La question de l’homologation et des partenariats privés au cœur des débats

Soulignée, régulièrement, par la majorité présidentielle, la question de la participation d’interlocuteurs privés, fondations ou entreprises, est largement au cœur des échanges.

Mehdi Benlahcen, élu AFE

Certains, en particulier les syndicats, sont particulièrement hostiles à l’intervention des interlocuteurs privés. Souhaitant que les nouveaux 16 pôles régionaux, qui vont chapeauter les lycées, un peu comme des rectorats, soient gérés uniquement par l’AEFE, les acteurs syndicaux sont également sceptiques sur les possibilités pour de nouveaux organismes du secteur privé à être en mesure de proposer un enseignement aux standards de l’éducation nationale.

L’élu AFE du Portugal Medhi Benlahcen, lui même issu du corps enseignant, et  qui a naturellement suivi de près l’ouverture de l’école Redbridge de Lisbonne estime, pour sa part, que ces réseaux peuvent compléter l’offre de l’AEFE. En effet, le lycée de Lisbonne a une liste d’attente importante, mais il invite à la vigilance quant au sérieux et à la faisabilité des projets. Le Portugal a déjà vécu un abandon de projet. 

Le ministre, lui, parle de complémentarité entre l’AEFE, les partenaires privés historiques tel que la Mission Laïque française, et de nouveaux acteurs comme Odyssey.

Et les parents d’élèves ? Et les élèves ?

Ceux dont, tout de même il fut question, les élèves et les parents de ces derniers, firent l’objet de certaines annonces.

Le gouvernement a annoncé souhaiter le doublement du nombre de représentants des associations de parents d’élèves au conseil d’administration de l’AEFE, actuellement limité à deux, ainsi que la présence d’un représentant des anciens élèves.

Il souhaite aussi et surtout que les associations soient prévenus et consultées en amont des décisions des établissements notamment pour les questions budgétaires. Une décision qui interpelle le SNES, qui estime que le fait de payer, parfois très cher, pour la scolarité ne donne pas nécessairement de droits sur le processus décisionnel. Un antagonisme qui risque de ne pas améliorer les relations entre certains des acteurs…

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