Baromètre ADFE des Français de l'étranger: 80% des expats ne souhaiteraient pas rentrer en France?

C’est un rapport qui pourrait faire l’effet d’une bombe. D’autant plus qu’il émane d’une association, l’ADFE, association des Français du monde proche de la gauche républicaine, reconnue d’utilité publique depuis 1980 et proche du PS.

Une enquête impressionnante, menée par la division junior de l’Université Dauphine et présentée lors d’un séminaire consacré aux Français de l’étranger et qui vise à mettre l’ADFE en ordre de bataille pour les consulaires de mai prochain. Parmi plus de 16 000 doléances, 3 814 ont été remises dans ce rapport par la Sénatrice des Français hors de France Claudine Lepage au Ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

La Sénatrice indique avoir  » à cœur de défendre au mieux les intérêts des quelques trois millions de Français qui résident à l’étranger et qui, pour la plupart, souhaitent rester des citoyens français à part entière et participer aux grands enjeux nationaux« .

Voici les principaux points présentés.

80% des Français ne prévoient pas de rentrer en France, un chiffre qui interpelle

Pour l’ADFE, à l’occasion de cette étude dédié aux élus et aux élections consulaires et ce alors que les prochaines qui devraient être organisées en mai prochain verront le retour du vote électronique, la question des sujets qui inquiètent les Français de l’étranger est interpellante. Notamment  Gaëlle Barré élue en Italie. Les chiffres qu’ils présentent sont inquiétants. 80% des Français ayant répondu aux questions ne prévoient pas de rentrer en France où sont indécis sur le sujet. La création d’une nouvelle diaspora temporaire ou peut être permanente ?

Rappelons que près de 3 millions de nos compatriotes vivent à l’étranger. L’ADFE, et la gauche française, par cette étude, cherche, nous l’indiquions, à se positionner pour les consulaires qui, via le renouvellement des conseillers et délégués consulaires, fera évoluer la composition des Sénateurs des Français hors de France. Les élections présidentielle, législatives et consulaires partielles ont montré à cet égard une très nette évolution de l’électorat des Français hors de France et l’effacement progressif, pour ne pas dire l’effondrement du PS et de LR au profit de LREM, d’EELV et du monde associatif local.

Une nouvelle diaspora ? la question peut se poser vu ses résultats. Si 80% de nos compatriotes sont contre le retour au pays, assistons-nous à une nouvelle forme d’émigration qui le France n’avait jamais connue. 

Parmi les autres problématiques, citons les problématiques régionales

Outre cette question, d’autres se posent. Plusieurs sont listées par le baromètre de l’ADFE :

– l’impossibilité d’avoir un compte bancaire en France pour certains non-résidents

Que faire quand il n’y a pas d’accord bancaire entre le pays et la France ?

– les problèmes de renouvellement de visa

Quid des Etats faillis qui sont incapables de renouveler les visas ?

– les conséquences du Brexit

Le Brexit devrait avoir lieu le 31 octobre. Quelles conséquences pour les résidents ?

– l’instabilité du pays de résidence

Concernant le seul Brexit, comment nos compatriotes du Royaume-Uni vont être considérés ? L’incertitude demeure. Des visas de travail pourraient être mis en œuvre et bon nombre demandent la nationalité britannique. Comment préparer une vie à 6 mois dans ces conditions ?

D’autres problèmes, comme la retraite et la santé

47% des respondants ont cité la retraite et les différences locales comme un problème. La reconnaissance dans le pays acquis est un point essentiel. Le système qui existe  de cotisation à la Caisse des Français de l’Etranger (CFE) est jugé beaucoup trop cher par beaucoup et très restrictif. La réforme récente du certificat d’existence pose également question. Quelles entités locales seront habilitées à le délivrer? Quel est le coût? Comment faire les démarches électroniques pour des personnes parfois très agées et peu habituées à se servir d’ordinateurs?

Autre aspect : l’accès aux soins : le rapport parle du fait avancer les soins et ne pas pouvoir faire valoir la carte vitale et la CFE dans un certain nombre de pays est un inconvénient de taille. Or, la situation a sur ce point a évolué, en effet désormais tous les cotisants à la CFE ont le droit à la carte vitale.. Un train de retard chez les socialistes ? 

Quels avantages?

– Possibilité de bénéficier du tiers payant dans certains cas, comme dans les établissements partenaires ou lors de vos soins en France. Désormais, vous n’avez plus besoin d’avancer les frais ;

– Des délais de remboursement plus courts.

– Des échanges sécurisés (signature électronique CPS + Carte Vitale, chiffrement)

Concernant le Grand Débat, le constat est amer pour l’ADFE, selon elle, les points mis en avant par les Français de l’étranger n’ont pas été pris en compte.

De nombreux autres sujets interpellent les Français de l’étranger, citons le retour en France , la question du changement climatique , des problématiques locales très spécifiques comme celle des « Américains accidentels« ,

Une vraie série de problématiques alors que plus de 2 millions de nos compatriotes vivent à l’étranger. Que faire face à ces questions ? Les élections consulaires seront une occasion de voir proposées une série de solutions. Cependant les résultats aux élections européennes font prévoir le pire pour cette formation historique. Crédité de 2 à 8% des votes, le mouvement ADFE/PS risque de disparaitre de l’échiquier politique des Français de l’Etranger.  Espérons pour eux que la carte locale soit un atout et qu’ils pourront éviter le sort de leurs collègues en métropole.

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