Parcoursup : un paradoxe pour les Français de l’étranger

Parcoursup : un paradoxe pour les Français de l’étranger

Après plusieurs difficultés rencontrées, le 31 mars les futurs étudiants ont clôturé leur dossier pour la rentrée universitaire prochaine.

Le mercredi 6 avril au soir, voilà que la plateforme Parcoursup plante. Alors que les élèves ont encore un jour pour valider leur dossier, c’est la panique. Sur les réseaux sociaux, un torrent de messages d’alertes et d’agacements se déverse, initié par les parents et leurs chérubins. Si le problème est réglé rapidement et qu’une journée en plus est octroyée aux élèves pour remplir leur dossier, cette anicroche n’a été qu’une parmi tant d’autres. Les Français de l’étranger peuvent en attester. 

Le problème lié aux notes

Si en France les lycéens n’ont pas besoin d’entrer leurs bulletins scolaires sur Parcoursup, car c’est fait automatiquement, il n’en va pas de même à l’étranger. Effectivement, bien que la systématisation des notes a été mise à l’essai dans plusieurs établissements français de l’étranger, des problèmes ont été recensés. Véronique de Saint Sauveur, mère d’une élève inscrite au Lycée français de Barcelone, nous a confié que les notes en langues et les appréciations des professeurs n’avaient, par exemple, pas été enregistrées. 

Cependant, plusieurs parents interrogés ont salué l’effort et se disent que “ça devrait mieux fonctionner l’année prochaine”. 

Par ailleurs, une autre complication est apparue avec l’enregistrement des bulletins. Depuis la réforme du baccalauréat, les élèves font le choix de leurs spécialités et les classes ne sont donc plus organisées par parcours. De cette manière, dans une classe un élève peut être le seul à avoir choisi une matière en particulier, et cela se retranscrit sur les bulletins. Effectivement, dessus sont toujours renseignées la note la plus haute, la plus basse et celle de l’élève dans chaque unité d’enseignement. Grâce à cela, les universités recruteuses peuvent édifier un profil du futur étudiant. Donc s’il est seul, il est à la fois le meilleur et le plus mauvais élève, et les universités ne peuvent donc pas dresser son portrait. D’après Céline, mère d’élève du Lycée français Blaise Pascal à Abidjan, “cela est un réel problème car les dossiers sont donc souvent écartés de certaines filières sélectives”. 

Les établissements français de l’étranger souvent mis de côté

Sur le papier, avoir eu un parcours à l’étranger est une chance, une opportunité et un plus dans un dossier. Or, d’après un article du Monde paru en septembre dernier, les petits expatriés sont “évincés” du système Parcoursup. En effet, d’après nos confrères, ils étaient seulement 48% à obtenir l’un de leurs vœux en juin dernier, contre 89% pour les lycéens de l’Hexagone. 

Pour Adrien Guinemer, conseiller national “Hors de France”, la notoriété du lycée est un facteur de sélection pour les universités et les écoles supérieures et “les petits établissements de l’étranger en souffrent”. Ainsi, à ses yeux, la prétendue excellence des parcours à l’international n’est donc pas prise en compte. Dans le même ordre d’idées, lui et ses confrères déplorent également que les filières internationales, telles que les OIB, ne soient pas suffisamment prises en compte dans le processus de recrutement. 

université, études supérieures

Des améliorations malgré tout 

Depuis sa création, Parcoursup est vivement critiqué. Lors de la campagne présidentielle, la moitié des candidats proposaient d’ailleurs de la supprimer ou de la réformer, en raison des nombreux problèmes affrontés. Seulement, au fur et à mesure des années et des ajustements réalisés, des voix se lèvent pour dire que le système n’est pas si mauvais que cela. 

De plus, des parents s’accordent à dire que la Covid a su jouer un rôle positif dans la transformation du processus de recrutement. Céline et Marie, des membres du groupe de l’UNAPE sur Facebook, l’affirment. Avec la libéralisation des échanges en visioconférence, les universités ont su adapter leur système de concours aux personnes établies loin. Une aubaine pour les Français de l’étranger qui devaient payer un billet d’avion, les nuits à l’hôtel et toutes les dépenses liées à un voyage afin de pouvoir venir passer les concours d’entrée en France. 

Ainsi, comme tout nouvel instrument, Parcoursup essuie des échecs. Nous verrons le 2 juin prochain, à l’ouverture de la phase d’admission principale, si les Français de l’étranger ont été mieux pris en compte. 

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