Expatriés : une année 2021 sous le signe des urnes

Expatriés : une année 2021 sous le signe des urnes

La vie électorale des expatriés a été riche en cette année 2021, avec les élections consulaires, sénatoriales et de l’AFE. Mais elle ne s’est pas résumée qu’à cela. Pour mettre un terme à cette année encore longue à cause de la pandémie, LesFrançais.press vous propose une série d’articles sur les évènements politiques, culturels et sociaux qu’il ne fallait pas manquer cette année. Place aujourd’hui aux évènements marquants de la vie des Français de l’étranger en 2021 !

Fin des motifs impérieux par le Conseil d’État

Le vendredi 12 mars, le Conseil d’État est revenu sur les manques aux droits fondamentaux des Français établis à l’étranger. Durant plusieurs mois, ils ont effectivement été dans l’incapacité de rentrer en France, sans la présentation d’un motif impérieux. Or, il en allait d’une atteinte abusive au droit fondamental de pouvoir accéder au territoire national propre à tous les citoyens. C’est grâce à Pierre Ciric, l’un des avocats à l’origine de la procédure, que le décret du premier ministre Jean Castex a été revu et supprimé.

Dans le même temps, ils ont également décidé de ne plus rendre les tests anti-Covid obligatoires à l’entrée sur le sol français car les laboratoires saturaient à cette période de l’année, et les tests sont souvent très onéreux à l’étranger. Il est donc devenu conseillé mais non obligatoire de se faire tester avant de venir en France.

Voyager vers la France
Voyager vers la France

Les élections consulaires de mai

Les élections consulaires ont animé la société des Français de l’étranger tout au long de l’année. Initialement prévues en 2020, elles ont été décalées d’un an à cause de la pandémie de coronavirus. C’est finalement le week-end du 29 mai 2021, que la majorité des régions ont voté pour leurs représentants consulaires. Seulement, trois circonscriptions n’ont pas eu cette chance, toujours à cause de la pandémie. L’Inde, le Sri Lanka, le Népal, le Bengladesh et Madagascar ont choisi leurs élus consulaires le 7 novembre, soit cinq mois après tout le monde.

Les résultats

Le suffrage a été marqué par un taux particulièrement important d’abstention, gravitant autour des 85%. L’épidémie et les problèmes rencontrés avec le vote en ligne ont été les principaux facteurs d’une telle abstention.

De manière générale, les résultats ont été assez variés en fonction des continents, même si certaines tendances se sont dégagées. En Europe, le groupe de la majorité présidentielle s’est implanté dans toutes les circonscriptions, mais suivi de près par EELV, quelques fois affilié au PS.

En Asie et dans les Amériques, les citoyens français ont fait payer à La République En Marche les motifs impérieux. Ainsi, les Républicains et leurs alliés ont remporté le nord, quand la gauche, voire l’extrême gauche s’est déployée sur tout le sud.

En Asie, si LREM est également absente des radars, excepté à Singapour, le reste du continent se partage entre le PS et les LR.

Finalement en Afrique, les traditions ont la peau dure car une fois n’est pas coutume, la droite traditionnelle s’est imposée.

Élections sénatoriales en septembre

Le 26 septembre ont été nommés les six sénateurs des Français de l’étranger, et le bilan est lourd pour les partis classiques. Le Parti socialiste et Les Républicains ont en effet enregistré de mauvais scores, eux qui ont piloté la vie politique des métropolitains mais aussi des Français de l‘étranger pendant plusieurs décennies. Ils sont tout de même parvenus à garder la face en obtenant chacun un siège.

Parmi les six anciens sénateurs des Français de l’étranger, ils étaient seulement trois à se représenter et chacun a été d’ailleurs réélu. Christophe-André Frassa, l’un des sénateurs les mieux réélus de France, a perdu au passage sa casquette de chef de la fédération LR. La gauche, elle, est apparue plus divisée que jamais et ils ont été nombreux à perdre leurs plumes dans la course aux sénatoriales, comme Ségolène Royal.

Finalement, les six sénateurs choisis appartiennent à des familles politiques différentes, montrant un cruel manque d’union des partis.

France consulaire
France consulaire

Lancement de la phase test de France Consulaire

Octobre 2021 a marqué le lancement du service France Consulaire, et les premiers constats n’ont pas été particulièrement élogieux. Si l’idée d’une assistance téléphonique portant sur les questions administratives et destinée à tous les Français de l’étranger est bonne, nous pouvons noter les nombreux aléas rencontrés. Tout d’abord, les horaires d’ouverture du service sont problématiques car alignés sur les horaires français. Aussi, France Consulaire est pour l’instant seulement disponible dans les pays européens, car toujours en phase de test.

Par ailleurs, il apparait important de noter l’accès au dispositif à toutes les personnes sourdes et malentendantes.

Enfin, le service est voué à s’améliorer et à s’étendre. Il faudra donc encore du temps avant d’émettre un avis définitif.

L’AFE élit une femme à sa tête

Hélène Degryse

L’élue consulaire Hélène Degryse a été élue à la tête de l’Assemblée des Français de l’étranger, le 5 décembre dernier. Expatriée aux Pays-Bas depuis de nombreuses années, elle a rejoint une liste du groupe présidentiel afin de pouvoir conserver son siège à l’AFE, et grand bien lui en a pris car elle a ainsi été nommée à la tête des 90 membres.

En outre, alors que nous nous attendions à un soutien des Républicains envers LREM, c’est la gauche qui est venue appuyer sa candidature.

Au même titre qu’aux élections consulaires, les partis classiques ont largement reculé à l’AFE, en perdant de nombreux sièges. Les membres LREM élus à l’AFE représentent, eux, le continent européen. Quant aux écologistes, ils ont remplacé les socialistes et sont implantés sur tous les continents.

Le scrutin des membres de l’AFE est venu clôturer les riches courses électorales de l’année 2021, pour laisser la place à la présidentielle et aux législatives de l’an prochain.

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