Expat Communication révèle les résultats de son baromètre 2023

Expat Communication révèle les résultats de son baromètre 2023

Ce mercredi 13 décembre, le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères accueillait la présentation du baromètre de l’expatriation, réalisé par Expat Communication, et intitulé « Excellence et vulnérabilité ». De quoi en savoir plus sur les « visages de l’expatriation » en 2023.

En introduction, François Penguilly, chef du service des Français à l’étranger évoque les « près de 2,5 millions de visages » de l’expatriation, et la diversité de leurs parcours. Tout en rappelant la bonne connaissance dont le Ministère dispose déjà sur le sujet, grâce à ses 209 postes consulaires, mais aussi grâce aux élus, conseillers des Français de l’étranger, élus de l’Assemblée des Français de l’étranger et parlementaires.

Parmi les membres du board, coopérant activement au Baromètre, on trouve l’assureur April International, Carrefour, la Banque de France, BNP Paribas, le dispositif Choose Paris Region, et enfin, la Caisse des Français de l’Etranger. Et cette année, un nouveau partenaire, Globeducate, réseau d’établissements scolaires internationaux, a rejoint ce groupe d’acteurs engagés. Autant de partenaires avec qui Expat Communication échange, pour nourrir ses réflexions et développer ses mesures, au fil des années. Le baromètre était cette année fondé sur quatre enquêtes, qui ont agrégé 12 000 réponses, et ont été complétées par 20 000 verbatims. 

Quatre thèmes ont ainsi permis de brasser large, sur le vécu des expatriés : « pourquoi partir en expatriation ? », « l’impact sur la carrière et l’organisation du travail », « l’impact sur la famille, les conjoints et les enfants« , et enfin, « l’identité, l’interculturel et l’écologie« . Pour affiner sa photographie de l’expatriation, et pour la première fois cette année, le baromètre a construit différents profils, ou plutôt « personas », pour reprendre la terminologie employée. Ainsi, les répondants, Français pour 80% d’entre eux, se répartissent entre « expatriés mutés » (11%), « aventuriers » (13%), « conjoints » (14%), « retraités » (22%), « self initiative » (soit les personnes qui trouvent du travail sur place, avec un contrat local) (29%), et « autres » (14%). 

Une évolution intéressante, pour un outil ayant vu le jour en 2014, en lien avec le livre « Chéri on s’expatrie« , publié par la directrice d’Expat Communication, Alix Carnot. En s’appuyant sur son expérience personnelle, elle y proposait un « guide de survie à l’usage des couples aventuriers« . Alors qu’elle présente le baromètre, elle évoque la grande hétérogénéité de la notion d’expatrié : renvoyant souvent implicitement à celle de « Français de l’étranger », elle est souvent plus large pour les entreprises, incluant par exemple les « third country nationals », personnes demandant un visa dans un pays qui n’est pas leur pays d’origine, pour aller dans un pays tiers. Mais aussi, les différents types de contrats, « expatriés » ou locaux.

Expat Communication
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Au centre de l'attention, le moral des expatriés...

Directeur commercial d’APRIL International, société spécialisée en assurance international, Henri Baltia se félicite de l’intérêt que le baromètre porte envers le moral des expatriés. Prenant un peu de recul sur le temps long, il souligne le changement de paradigme que l’évolution du baromètre traduit : « quand j’ai démarré ma carrière il y a une trentaine d’années, on n’aurait jamais entendu parler de santé mentale. Les assureurs cherchaient surtout à couvrir des jambes cassées, des accouchements. Ce sont des choses importantes que nous continuons d’assurer. Mais le moral des expatriés, c’est un concept auquel on ne s’attachait pas. Et voir que cette mesure est aujourd’hui effectuée, et suivie par des entreprises privées comme publiques, ça fait chaud au coeur. »

Aussi, il évoque le développement de la prise en charge de consultations psychologiques depuis la crise du Covid, et salue le fait que de nombreux assureurs reprennent cette couverture dans leurs programmes d’assurances complémentaires, permettant de mieux accompagner des personnes se sentant parfois déracinées et en manque de repères. 

A ce titre, Youmna SAIKALI, chef de projet du baromètre, évoque la focale portée sur l’évolution de ce moral. Aussi, elle note que pour la première fois depuis deux ans, en octobre 2023, on peut observer une divergence entre le moral des hommes, à la hausse, et celui des femmes, à la baisse. Autre sujet associé qui a été sondé, la charge mentale a été mesurée assez lourde, la catégorie la plus touchée étant celle des mutés.

Expat Communication
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Et celui de leurs familles

Les sujets de préoccupation semblent ainsi s’ouvrir davantage sur la santé mentale et la réalisation personnelle, ce que l’on peut aussi entrevoir dans les réponses à une question sur la raison du départ. Ainsi, les deux premières raisons mentionnées sont d’ordre personnel, l’aventure humaine et familiale (48% des réponses) et la qualité de vie (41%), devant des motifs d’ordre professionnel, tels que l’expérience interculturelle, la progression de la carrière, l’attrait économique et l’acquisition de nouvelles compétences. 

Parmi les intervenants à la tribune, il y a aussi Morgane Vasserot, qui représente la Banque de France, ou encore Rachida Kaci, pour la Caisse des Français de l’étranger. Cette dernière confirme l’intérêt qu’il y a à établir une catégorisation par « personas » : « l’intérêt de ce baromètre pour nous, c’est de mieux comprendre qui sont les personnes que la CFE couvre partout dans le monde. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à cette définition des personas. Cela traduit une évolution du monde de l’expatriation : nous sommes passés de personnes qui travaillaient à l’étranger, à des personnes qui vont vivre une aventure, en famille ou seuls, à l’étranger. En lien avec notre transformation stratégique et digitale, c’était important pour nous de comprendre à qui nous nous adressions, et les besoins auxquels nous devions répondre. »

Une dynamique corroborée par la représentante de la Banque de France, qui explique que le baromètre permet de « nourrir le dialogue » et de « rester en lien » avec les quelques 370 agents expatriés. Responsable de la mobilité des agents, elle évoque également la délicate phase du retour, qui nécessite selon elle, d’être préparée « bien en amont ». Pour cela, son service a mis en place une « feuille de route« , pour renforcer le lien avec les agents, et favoriser des « retours impactants à l’issue de la mission, pour les agents comme la banque « .

Parmi les autres thématiques explorées trimestriellement par Expat Communication, il y a aussi le télétravail, plébiscité par une grande partie des expatriés. Ou encore la préoccupation pour l’environnement, qui est importante pour plus de la moitié de chacune des générations, même si elle décroît avec l’âge. En vidéo, quelques témoignages d’expatriés viendront donner un peu plus d’éléments concrets, et donner une idée de l’ensemble des sujets pouvant être approfondis à l’avenir, afin d’appuyer au mieux les expatriés et leurs familles. Des résultats pleins de données intéressantes pour qui s’intéresse à l’expatriation, et que vous pourrez retrouver dans le livre blanc « Les visages de l’expatriation », sur le site d’Expat Communication.

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