La politique fédérale canadienne est influencée par la politique provinciale. N’ayant pas pu convaincre l’électorat du Québec, où la question régionaliste pèse toujours, et de l’Ontario, où le gouvernement provincial est aux mains d’un conservateur impopulaire, les conservateurs fédéraux n’ont pu dépasser les libéraux en nombre de sièges.
Le parti conservateur est de fait redevenu un parti régionaliste: c’est le parti des provinces de l’ouest canadien. Avec des sondages prometteurs, les conservateurs en Ontario ont souffert d’un vote stratégique à leur insu. Ainsi des électeurs de gauche (NDP) ont voté libéral (centre) pour contrer la droite.
La gauche canadienne quant à elle, malgré la popularité du chef du parti néo-démocrate, n’a pas pu obtenir un nombre conséquent de sièges, pis elle a perdu pratiquement tous ses sièges québécois. Si cette gauche canadienne a parfois gouverné des provinces, elle n’a jamais formé un gouvernement fédéral, et son bilan provincial a souvent joué contre elle. Les canadiens ont décidé de sanctionner les libéraux sans pour autant les rejeter.
Les Français de l’étranger pèsent peu dans cette campagne pour plusieurs raisons. Statistiquement ils sont négligeables, politiquement ils sont aussi pluralistes que les canadiens. Si certains calquent innocemment leurs convictions politiques européennes sur le schéma canadien, c’est ignorer les fondements historiques de ces partis. Facilement solubles, certains Français au Québec épousent facilement les thèses séparatistes par sentimentalisme. Ailleurs au Canada, peu importe leur alignement politique, ils seront des fédéralistes résolus.
Au Canada c’est traditionnellement le parti libéral qui est le parti qui a le plus souvent courtisé les nouveaux canadiens et immigrés. Le parti néo-démocrate quant à lui a perdu ce rôle en devenant un parti idéologique plus que pragmatique. Le parti conservateur, même s’il courtise toujours le vote québécois par réalisme politique, reste un parti aux relents historiques anti-francophones, aligné sur les valeurs du protestantisme historique avec des racines monarchistes et orangistes lointaines conjuguées avec des idées provenant du fond de commerce des républicains américains.
Quant à la personne de Justin Trudeau, si son charisme a lourdement été dévalué par des erreurs politiques et des fautes personnelles, son pragmatisme et sa « bonne gouvernance » ont été la clef de sa réélection. Le canadiens ont voté libéral malgré la personne de Trudeau, l’alternative étant peu séduisante sur le plan électoral autant qu’en la personne d’Andrew Sheer.
Elu consulaire pour les Français du Canada (Toronto), né à St Pierre et Miquelon
Il incarne la longue tradition d’une présence française en Amérique du Nord
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