Big virus, Big Brother. Quand votre téléphone indique si vous respectez ou non le confinement !

L’épidémie de Coronavirus a incité les Etats à accroitre les méthodes de surveillance de la population.

En Chine tout d’abord. Le Parti Communiste Chinois s’est fortement impliqué dans la transmission des consignes et le respect des règles de confinement. L’utilisation des données numériques et leur traitement par l’intelligence artificielle a été mise à profit par l’appareil de l’Etat et du Parti. Les Autorités chinoises ont lancé de nouvelles campagnes de collecte des données et ont évidemment obtenu le concours des grandes entreprises. Reconnaissance faciale, géolocalisation par les Smartphones, échantillonnage des échanges par mail,  sont utilisés et traités dans des bases de données de plus en plus fournies.

Les personnes qui entrent dans des centres commerciaux, le métro, les immeubles scannent leur identification, via un code QR personnel attribué sur leur Smartphones. Ils ajoutent des données personnelles et leur température corporelle : Un moyen de suivre les porteurs de coronavirus et d’identifier les personnes avec lesquelles elles ont pu être mises en contact.

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Drône chinois muni d’une caméra thermique / AFP

En Chine des drones pour prendre la température

Mais le code est aussi un message : Le QR adressé à chacun correspond à un code couleur lié aux informations collectés : code rouge, la personne doit rester 14 jours confinée. Les données indiquent qu’elle est potentiellement porteuse du virus. Code jaune, 7 jours seulement. Code vert : circulation libre.

D’autres outils, comme les caméras à reconnaissance faciale, ont ajouté à leur gamme des capacités de captage des températures. Les drones ont été utilisés pour rappeler les consignes aux passants ou pour prendre la température à des personnes sur leur balcon par caméra thermique. On approche des anciennes séries de science fiction.

La Chine n’est pas la seule à avoir renforcé les moyens de surveillance de la population grâce aux outils technologiques. Singapour, Taïwan et la Corée du sud se sont également appuyés sur la géolocalisation et le traçage des Smartphones pour rechercher les contacts des personnes porteuses de virus.

 

En Europe, les Etats suivent le respect des mesures de confinement sur Google maps.. 

L’Europe, désormais premier foyer mondial, n’est pas en reste. En Italie, en Allemagne, et en Autriche, les opérateurs télécoms ont donné aux autorités sanitaires, c’est-à-dire les gouvernements, accès aux bases de données des smartphones. Les données de déplacement restent anonymes, contrairement à ce qui se passe en Chine, mais en cartographiant les déplacements, il est possible de décrire l’évolution de l’épidémie, les épicentres et les propagations du virus. Cela permet aussi de mesurer l’impact des mesures de confinement et leur respect.

En Italie, tous les opérateurs ont autorisé l’accès à leurs données en Lombardie. Ce qui a permis d’affirmer que seulement 60% de la population était restée confinée. En Allemagne aussi, Deutsche Telekom  a ouvert sa base de données.

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Carte test de Google map

Aux Etats-Unis, le gouvernement est en discussion avec Google et Facebook pour recueillir des données de localisation. Israël a aussi autorisé la collecte des données  pour cartographier les cas de personnes contaminées, et les déplacements du virus. Les gouvernements européens n’utilisent pas les données personnelles. Les autres promettent de les effacer.  Ils effaceront sans doute les températures une fois l’épidémie passée. Mais les codes couleurs pourront être utilisées pour d’autres notations.

Quant aux méthodes de surveillance généralisée, – les déplacements, les contacts, les messageries – on imagine ce qu’un Etat – policier ou non- est capable de faire une fois que l’infrastructure et la capacité de traitement des données est mise en place.

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