Pourtant il existait déjà … ce dispositif avant la situation sanitaire liée au Covid !
D’accord, d’une moindre façon, mais n’avons-nous jamais entendu parler d’un dispositif d’écoute et de soutien par une quelconque association mettant à disposition un numéro d’appel ?
L’isolement, le suicide, le harcèlement … tout y passe et il semblerait que le dispositif d’urgence mis en place puisse être l’ultime chance pour un individu de saisir toute aide extérieure.
Le soin psychique, cet inconnu
Il est vrai aussi que la dimension du soin psychique dans notre société fait encore défaut.
« Je ne suis pas fou », « Je n’ai pas besoin d’aide » sont l’expression d’idées reçues quand aller chez le médecin généraliste pour obtenir quelques pilules addictives semble de toute portée chez les jeunes comme chez les plus âgés.
C’est donc sous comprimés que l’on anesthésie la douleur psychique, que l’on élimine la difficulté et que l’on met à distance tout travail qui se voudrait centré sur soi. Difficile alors d’introduire l’idée d’une nécessité psycho-langagière de renouer l’esprit avec le corps !
L’idée absurde d’être fou, la théatralisation mélodramatique de sa propre considération psychique n’alimentent pas t’elles la dépendance à l’objet, qu’il en soit d’un autre ou d’un produit ?
Il semblerait que soit identifiée une faiblesse à laquelle y serait rattachée la notion d’insécurité mettant en péril son propre self, son propre soi.
Là où le soi devrait pouvoir être initiateur, actif, ambitieux, désireux, en somme vivant.. bien souvent celui-ci manque cruellement de ressource et entraine son locataire dans un appauvrissement psycho-social.
Les dispositifs thérapeutiques en ligne
Alors dans un souci de cohérence sociétale, ne pouvons-nous pas considérer que les dispositifs thérapeutiques en ligne puissent être l’ultime possibilité pour un individu de saisir cette opportunité (due à l’adaptation forcée d’un mouvement social, en besoin urgent de renouer avec le soin psychique).
Il est vrai que ce dispositif rencontre aussi ses propres limites, le corps du patient et du thérapeute n’étant pas engagés dans la rencontre. Mais la dimension psychique, elle, reste l’appareil mis en cause dans cette rencontre et l’utilisation de la vidéo vient renforcer la dimension du transfert utile à tout travail dit thérapeutique.
D ‘ailleurs quelle chance a t’on face à tant de dispositifs audio-visuel proposés !
Les expatriés
Il faut évoquer ainsi toutes les personnes expatriées ne pouvant accéder à un psychologue dans leur langue maternelle, aux individus présentant un handicap ne pouvant leur permettre de se déplacer. Aux individus isolés géographiquement n’ayant pas accès à un professionnel en santé mentale…
La liste est longue lorsque l’on pense également aux personnes présentant une incapacité psychique ou physique empêchant la rencontre avec cet autre.
Il serait certainement important de commencer à prendre au sérieux le cadre de travail qui est proposé, sachant que ce sérieux est avant tout le reflet de la demande subjective d’un individu, potentiellement le patient.
Cette demande engage votre désir, votre temps, votre énergie, vos affects, un coût dans tous les sens du terme ainsi que ceux du psychothérapeute.
Karine Miquelis
psychologue clinicienne – psychothérapeute
www.seancedepsy.com