Retour sur une année scolaire à l'AEFE

Retour sur une année scolaire à l'AEFE

Le 29 juin dernier s’est tenu le dernier conseil d’administration de l’AEFE qui conclut cette année scolaire 2022/2023. L’occasion pour nous de revenir sur les événements qui ont ponctué ces 10 mois. De beaux projets ont été menés, mais les difficultés n’ont pas manqué et dans certains cas, elles ont eu de lourds impacts.

Regardez le message du directeur général de l’AEFE :

Orchestre du Monde, JIJ, l’AEFE fait vivre le réseau

Commençons en revenant sur les opérations que l’AEFE a menées tout au long de l’année pour animer le réseau tout en renforçant le lien entre ces jeunes Français de l’étranger éparpillés aux 4 coins du monde. Le média des expatriés, Lesfrancais.press, en a d’ailleurs suivi deux qu’on vous représente.

L’Orchestre des Lycées français du monde

Trois concerts qui ont fait salle comble. Un public debout et des jeunes musiciens le coeur débordant de bonheur et de reconnaissance. Des personnels et organisateurs légitimement fiers d’avoir relevé le défi. Voilà le résumé d’un week-end de musique classique réellement enchanteur pour les membres de l’orchestre des Lycées français du monde. Cela se déroulait à Vienne du 16 au 18 mars 2023 sous les bons auspices de Magali Durand-Assouly, heureuse proviseure du Lycée français de Vienne et « puissance invitante » de cette neuvième édition. 

Ecoutez le concert enregistrée à Vienne :

orchestre des Lycées français
Orchestre des Lycées français à Vienne en 2023 ©AEFE

Jeux Internationaux de la jeunesse 2023 à Pau

A Pau, dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle Aquitaine, 31 lycées francophones des quatre coins du monde s’y sont retrouvés lors des Jeux Internationaux de la Jeunesse de l’AEFE. Du 12 au 16 juin, 300 jeunes ont joué ensemble une partition allegro, sportive, culturelle et éco-responsable.

Jeux internationaux de la jeunesse
Jeux internationaux de la jeunesse ©AEFE

L’AEFE s’engage auprès de tous les expatriés

Si devenir professeur à Los Angeles ou à Marrakech semble être attrayant, l’AEFE a su aussi mobiliser son personnel pour accompagner les Français de l’étranger dans des pays où la vie est bien moins facile. A Kiev ou au Liban, les établissements du réseau mondial des Lycées français à l’étranger sont restés ouverts et sont devenues des oasis de normalité au coeur du chaos !

A Kiev, sous les bombes

Alors que l’Ukraine est entrée en février dans sa deuxième année de conflit contre l’envahisseur russe, nous sommes allés à la rencontre de ceux qui tentent de maintenir un semblant de normalité dans la capitale martyre. Ainsi, nous avons fait partager le quotidien d’une Française, Emily Vermersch, qui a décidé d’assumer la direction du Lycée français de Kiev depuis la rentrée scolaire, en septembre 2022.

Ecoutez le podcast avec Emily Vermersch :

Elèves au Lycée français de Kiev avec Etienne de Poncins ©AEFE

Au Liban, les écoles françaises résistent

Alors que tout s’écroule au Liban, pays qui traverse une grave crise économique, sociale et politique, le secteur de l’éducation n’est pas épargné et laisse craindre le pire pour les années à venir. Toutes les institutions sont en faillite, des établissements publics – déjà en difficultés avant la crise – aux écoles étrangères en passant par les universités privées. Le pays semble prêt à abandonner sa jeunesse, dont une partie se tourne vers l’étranger à la recherche d’une formation ou d’un emploi. De toutes les crises que traverse le Liban, celle du système éducatif est la plus inquiétante.

Face à ce constat, l’AEFE maintient 63 établissements liés de près ou de loin à la France en s’appuyant sur un opérateur historique : la Mission laïque française (Mlf). Des efforts en termes de personnel mais aussi de moyens financiers ont été réalisé depuis l’explosion le 04 août 2020 qui mis le pays à terre. Ce qui ne manque pas de faire grincer des dents chez certains acteurs, comme ceux en Espagne qui accusent le Liban d’être à l’origine du déconventionnement des Lycées français de la Mlf car, selon eux, l’AEFE réserverait ses fonds au pays du Cèdre.

Devanture du Grand Lycée franco-libanais à Beyrouth ©AEFE

Un drame à Barcelone : un pédophile parmi les pions

Si l’AEFE fait son maximum pour assurer la sécurité de ses élèves, que ce soit dans les pays en guerre, comme l’Ukraine, ou en crise, comme au Liban, le danger peut rôder partout. C’est ce qu’on a découvert ce printemps alors que 4 familles déposaient plainte contre un pion de la maternelle du Lycée français de Barcelone.

Ainsi après avoir douté pendant des mois, plusieurs familles, dont les enfants français sont inscrits à la maternelle du Lycée français de Barcelone, ont porté plainte pour des attouchements et des actes sexuels sur des mineurs de moins de 15 ans. Après un premier refus de la « Guardia Civil » de prendre en compte leur dépôt, finalement, les autorités espagnoles ont décidé de poursuivre la personne soupçonnée de pédophilie. Le suspect a été incarcéré le 29 mai, le directeur de l’école a lui été suspendu fin juin et l’AEFE se lance dans une remise à niveau des procédures de sélection du personnel externe et des sous-traitants.

Grille extérieure du Lycée français de Barcelone ©AEFE

Des tensions sur le plan social

Enfin, on finit le bilan de cette année scolaire sur la grogne sociale qui monte en puissance alors que les tensions sur le recrutement des professeurs se multiplient.

Inquiétude sur les déconventionnements

Pour le SNES – Hors de France (syndicat des professeurs du supérieur), les déconventionnements font planer un risque sur l’homogénéité du réseau. Ainsi après Hong-Kong, Washington et Zurich ces dernières années, voici venu le tour de Dubaï et, pour la rentrée 2024, l’annonce maintenant confirmée pour les Lycées d’Alicante et de Villanueva de la Cañada.

Autrefois accidents dans l’histoire de l’établissement public, les déconventionnements sont devenus endémiques. Pour les syndicats, cela questionne quant à la détermination de l’opérateur à défendre et « tenir » son réseau. Naguère, l’opérateur public AEFE, habité du sens de l’État et de ses missions de service public, luttait pour sauvegarder ses établissements, tentant de protéger aussi ses personnels et une cohérence globale.

Parents et professeurs manifestant le 22 juin 2023 à Alicante ©SNES-FSU

Le Grenelle de l’éducation n’est pas appliqué par l’AEFE

Le SNES – Hors de France alerte sur le fait que la “prime Grenelle” n’est toujours pas transposée à l’Agence, et ses personnels sont lésés. L’annonce par le ministère de l’Education Nationale (MEN) de l’augmentation des professeurs en France va encore accentuer le décrochage. De même, l’Agence resterait sourde à leurs revendications salariales concernant les personnels de droit local qui subissent de plein fouet l’inflation. En centrale aussi, la FSU a appelé à de nouvelles discussions, notamment sur les contractuels. Enfin, l’opérateur public doit aussi savoir affirmer ses besoins de fonctionnement devant le MEN. Les effets du bornage des détachements à 6 ans se font déjà sentir, pénalisent les missions de l’Agence et affaiblissent l’attractivité de ses postes. La FSU demande, donc, à nouveau la fin de ce bornage.

L’échec des Instituts régionaux de formation

La formation est un enjeu central du plan de développement de l’enseignement français à l’étranger visant à doubler les effectifs des établissements, pour accueillir un plus grand nombre d’élèves dans les conditions d’excellence pédagogique propres au réseau d’enseignement.

Cependant, on l’a vu, le recrutement des enseignants en France devient problématique, alors l’AEFE comptait sur des candidats venant des pays où sont installés les établissements pour y palier. C’était l’objet de la création des Instituts régionaux de formation (IRF), cependant à la fin de la première année, on constate que le nombre d’élèves-professeurs est inférieur, selon les syndicats, de 50% à 60% aux objectifs.

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