Nicolas Sarkozy, un nouveau livre "révélations"

Nicolas Sarkozy, un nouveau livre "révélations"

12 mois après la sortie de Passions, qui retraçait son parcours politique pour se conclure en 2007 avec son arrivée à l’Elysée, Nicolas Sarkozy est de retour en librairies, avec Le Temps des tempêtes (Editions de l’Observatoire). L’ancien président de la République nous dévoile ses deux premières années au pouvoir.

 

Ce livre de 522 pages a été majoritairement écrit pendant le confinement et dans le plus grand secret.

L’ancien chef de l’Etat livre les coulisses de son action à l’international. On découvre ainsi les arrières boutiques des sommets internationaux, celles de la libération des infirmières bulgares, ou encore ses relations avec Angela Merkel, qu’il qualifie de « bulldozer timide ». L’occasion de brosser des petits portraits à sa façon des différents leaders internationaux, qu’il a fréquentés dès son entrée à l’Elysée, de décrypter son action lors du krach financier de 2008, ou de livrer son analyse de la crise géorgienne.

A noter, un rapide mea culpa sur cette phrase prononcée en 2007 lors du discours de Dakar, et qui avait choqué :

 

« Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez rentré dans l’Histoire. » Nicolas Sarkozy s’explique : « Si j’ai été mal compris, c’est donc que je me suis trompé. Il fallut un autre discours (…) pour rattraper cette erreur. Mais personne ne s’en souvient ! »

La chancelière Angela Merkel dévoilée

Nicolas Sarkozy livre aussi des anecdotes : il dépeint une Angela Merkel gourmande qui préfère se priver des petits-déjeuners en chambre au profit des buffets mieux garnis, ou relate le micro-combat livré face à Vladimir Poutine pour savoir qui obtiendra le dernier chocolat resté dans une assiette (au finish, aucun des deux n’osera le manger).

Peu de politique intérieure, donc, contrairement à Passions, mais l’occasion quand même d’égratigner quelques politiques français. Premier visé et touché, le chiraquien Jean-Louis Debré. Leur détestation n’est un secret pour personne. « Il m’a toujours voué une haine tenace fondée sur une jalousie irrationnelle, mais assez fréquente chez cet homme. Sentiment au demeurant très étrange pour celui qui connut une carrière inespérée au regard de son peu d’intérêt pour les débats intellectuels ou programmatiques ».

 

François Bayrou, un portrait au vitriole dans ce livre

Piques récurrentes aussi contre François Hollande, ou Ségolène Royal. Mais sa cible préférée reste François Bayrou, sur lequel il écrit deux pages et demie au vitriol :

 « Son tempérament profond le portait à une détestation de tous ceux qui avaient réussi là où il avait lui-même échoué. Emmanuel Macron en fera à son tour, avant la fin de son quinquennat, l’amère expérience. »

Pour Nicolas Sarkozy, François Bayrou a toujours trahi ceux qu’il a choisis.

Nicolas Sarkozy va jusqu’à comparer le maire de Pau à l’abbé Frollo, le trouble et pervers personnage de Notre-Dame de Paris qui prône la rigueur et la morale tout en pratiquant l’absolu contraire.

Autre personnage égratigné : Dominique Strauss-Kahn, dont les ambitions présidentielles ont été emportées par l’affaire du Sofitel, alors qu’il présidait le Fonds monétaire international. Nicolas Sarkozy écrit : « Aujourd’hui, j’avoue ne plus trop savoir qui est ce DSK que j’ai propulsé à la tête du FMI. Si c’était à refaire, je ne le referais pas. »

 

Quelques confidences de Nicolas Sarkozy

L’ancien président de la République dresse aussi un portrait peu flatteur de Nicolas Hulot, l’ancien ministre de l’Ecologie.

« Formidable preneur d’images lorsqu’il produisait et animait Ushuaïa – on n’a jamais fait mieux depuis – et piètre ministre dès qu’il s’agit non plus de commenter mais d’agir. »

Enfin, au-delà de ces règlements de compte, l’ancien président consacre quelques pages à son divorce avec Cécilia, sa deuxième vie avec Carla Bruni, son mariage et la façon dont il a vécu ces épreuves personnelles. Nicolas Sarkozy revient aussi sur son célèbre « Casse toi pauvre c.. ». Il se reproche d’avoir été grossier, d’être tombé dans un « piège de débutant ». « C’était entièrement de ma faute », écrit-il.

Pour connaître la suite et en savoir plus sur son quinquennat, les affaires et tous les soubresauts de ses années au pouvoir, il faudra attendre le tome 2. l’été prochain ?

 

 

On pensait avoir tout lu avec “Passions”. Rien que le titre nous renvoyait à un imaginaire torride où bons et mauvais sentiments côtoyaient à chaque page colère et affection. Du vrai, du pur Sarko, comme on l’aime, à la fois touchant, blessant, aimant, détestant, bref passionnant tant le Nicolas et le Sarkozy passe de l’homme au mythe, de la caricature au naturel.

 

Si de 2012 à 2016, il nous envoyait des cartes postales en disant qu’il pensait à nous et qu’il reviendrait se plonger dans les bras de la France, il nous propose dorénavant sa cuvée annuelle, faites de paragraphes incisifs et de lignes bien trempées.

 

A la différence des années précédentes, cette fois-ci, il nous informe que d’autres tomes viendront. « Le temps des tempêtes » n’est que le numéro 1 d’une série à 2, 3, 4 ou plus d’opus qui vont agrémenter nos prochains étés comme les films de la saga Star Wars venaient à notre rencontre au moment de Noël.

 

Et alors ? Ne vaut-il pas un bon « Sarko » qu’un pâle roman d’été où une Ségolène raconterait ses pérégrinations sauvages et autres délires obsessionnels sur sa place indispensable dans le monde ? Vous connaissez déjà ma réponse.

 

Je l’affirme sans honte, c’est avec une certaine délectation que je vais, dès sa sortie, me plonger dans ce « temps des tempêtes » et me laisser absorber par ce récit. Il faut avouer que l’auteur m’a déjà conquis il y a plusieurs années.

 

J’ai hâte de retrouver mon capitaine. Celui, qui par un jour sombre, m’a donné la force de me relever. Il n’en fera pas état dans ses mémoires, mais derrière le Président, il y a un homme d’une générosité extraordinaire qui, pendant le temps de mes propres tempêtes, m’a montré le soleil et m’a mis sur le chemin de la vie retrouvée.

 

Que ces quelques lignes lui soient dédiées !

 

Jeremy Michel

Délégué aux Français résidents d’Europe pour le mouvement Agir (Majorité présidentielle)

Elu consulaire en Belgique

Elu AFE pour le Benelux

 

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