Retour sur l’interview faite par nos collègues de la French Radio Hong-Kong et Macao
La French Radio : Le Sénateur Christophe-André Frassa est de passage à Hong-Kong venu soutenir le Téléthon, après un périple en Asie.
Christophe André Frassa : Bonjour à tous, en effet c’était normal d’être là pour cette première édition du Téléthon à Hong-Kong qui était une belle soirée de solidarité et un beau succès à mon avis.
LFR : Pouvez-vous nous parler un peu de votre voyage en Asie ?
Christophe André Frassa : Cela a été une tournée marathon, avec la contrainte des travaux législatifs, les fenêtres de voyages sont assez restreintes car j’ai été à Phnom Penh, Ventiane, Bangkok, Pattaya, Phuket, Singapour et Hong-Kong, intense donc, une tournée de mise à jour pour moi car je n’étais pas retourné dans certaines de ces villes. C’était surtout pour voir la communauté française, écouter leurs attentes, leurs inquiétudes quelques fois lorsqu’il y a en Thaïlande par exemple de nouvelles exigences sur les visas et d’assurance maladie locale à prendre pour les retraités. Il y a un travail qui est fait avec la Caisse des Français de l’Etranger (CFE) pour qu’elle puisse être reconnue par les autorités Thaïlandaises comme l’assurance Thaïlandaise. La CFE travaille à un rapprochement avec des compagnies d’assurance françaises qui sont déjà reconnues. Gros travail car grosses inquiétudes.
J’ai essentiellement axé mes visites sur les établissements scolaires car il y a une grande réforme attendue et espérée sur l’enseignement français à l’étranger car le président a dit vouloir un doublement de la capacité d’accueil mais je pense qu’il faut surtout l’entendre comme un doublement du réseau et donc de nouveaux établissements reconnus et labélisés c’est surtout cela je pense qu’il faut entendre car nous avons 500 établissements scolaires à l’étranger, nous n’allons pas construire 500 établissements nouveaux donc je pense qu’il y a une expertise à mettre sur pied pour identifier et labeliser des écoles qui sont parfois des écoles internationales, qui existent, voir comment elles peuvent rejoindre un réseau d’enseignement français à l’étranger. Comment pérenniser un système fragile par nature et qui peut le devenir encore plus par extension ?
LFR : est-ce que vous avez eu aussi l’occasion avec les Français d’évoquer les questions de fiscalité ?
Christophe André Frassa : C’est rapidement mis en avant et les Français de l’étranger se demande pourquoi ils sont aussi maltraités, méprisés, j’ai toujours une réponse : parce qu’un Français à l’étranger, même si nous sommes désormais 3,4 millions selon la fourchette large, ne bloquent pas les ronds-points, ne descendent pas dans la rue, ne bloquent pas les consulats et les ambassades. Ce sont des victimes expiatoires faciles quand il faut trouver de l’argent pour les caisses de l’Etat et parce que ce sont des contribuables pas dociles mais qui ne se regroupent pas facilement pour se rebiffer. Cela pourrait paraitre un propos désinvolte et cynique comme propos mais je pense que ce qui est désinvolte et cynique est ce qui est mis en place dans des administrations fiscales. Du coup cela est devenu facile et une variable d’ajustement quand il faut trouver quelques millions. Cela s’est vu avec depuis 7 ans la CGS-CRDS, tout récemment avec le passage de 20 à 30% du prélèvement à la source, c’est donc le sujet de conversation principal.
LFR : Quel combat menez-vous en tant que sénateur par rapport à cela, avez-vous une marge de manœuvre ?
Christophe André Frassa : La marge de manœuvre nous l’avons en tant que législateurs en amendant la loi de financement de la sécurité sociale et le projet de loi de finances, nous pouvons aussi faire du bruit, deux constats : politiquement, il y a une certaine unité chez les Sénateurs des Français de l’étranger que je regrette ne pas voir chez nos collègues députés, nous sommes chez les Sénateurs LR, UDI, Socialistes et LREM, il y a une vision commune de l’injustice qui frappe nos compatriotes à l’étranger. Nous avons déjà vu cela sous la précédente présidence : un front commun sur la CGS-CRDS face à Bercy sur cette question et députés et sénateurs à l’époque, de tous bords, travaillaient ensemble. Aucune raison qu’il y ait une discrimination entre les Français entre eux parce que certains vivent dans l’Union européenne et d’autres pas.
Nous avons un dialogue de sourds, les réponses sont méprisantes et il n’y a pas ce front commun entre les 23 parlementaires.
LFR : Nous avons parlé fiscalité et enseignement, pouvons-nous parler du budget, il y a eu pas mal de coupes dans le budget de l’Etat et cela s’est ressenti chez les Français de l’étranger avec des réductions au niveau des postes consulaires. Avez-vous eu une action par rapport à cela ?
Christophe André Frassa : Hélas nous voyons cette dérive budgétaire, mon collègue Ronan Le Gleut est monté au créneau sur les coupes sur l’administration consulaire. Elle est elle-même à l’intérieur de l’administration des affaires étrangères qui est souvent la victime exemplaire dans les coupes budgétaires chaque année. Au sein de cette administration du Quai d’Orsay, l’administration consulaire est la principale victime des plans d’économie. C’est comme fermer la mairie, comme de dire que pour l’état civil il faut aller dans la ville suivante, et parfois la mairie suivante est à des centaines de kilomètres pour les Français de l’étranger. Par ailleurs, la France est un pays qui a tellement bien habitué nos compatriotes à avoir un service de qualité qu’ils ont du mal à s’y retrouver car il n’y a plus le notariat, ô combien utile dans certains pays. L’Etat n’a plus les moyens. Mais il y a aussi des choses positives comme les certificats de vie, nous avons pour le coup joué collectif avec nos collègues députés.
LFR : vous repartez ce soir à Paris, un programme chargé vous attend notamment dans la commission des lois, pouvez-vous nous en parler ?
Christophe André Frassa : Pour ce qui me concerne je suis rapporteur de la proposition de loi déposée par ma collègue députée Laetitia Avia [membre de LREM NDLR] sur la haine sur internet. Nous allons examiner les amendements, je vais présenter mon rapport et je le soumettrai devant la commission des lois et ensuite il y aura la discussion en séance.
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