La première section E-sport de France

La première section E-sport de France

Dans le monde entier, on voit fleurir ici et là des formations pour le E-sport. Pour nombre d’adultes, cet engouement est une énigme. Pourtant en France, comme ailleurs, cette formation sera désormais dispensée. Cependant, alors que l’AEFE brille par son innovation dans certaines matières, comme le démontre le succès de la section dédiée aux effets spéciaux à Los Angeles, notre réseau scolaire ne propose pas de section E-sports. Mais d’ailleurs qu’est-ce donc que les E-sports ? 

L’essor de l’E-sport

Contraction du terme anglais “electronic sport”, littéralement “sport électronique”, « E-sport » désigne la pratique des jeux vidéo compétitifs.

Mais l’E-sport n’est pas un phénomène nouveau. Déjà, dans les années 70, on pouvait assister aux premières compétitions de jeux vidéo. Les LAN Party, ces événements où les joueurs amènent leur propre ordinateur pour s’affronter nuit et jour, se font de plus en plus fréquents à la fin des années 90. Enfin, l’arrivée d’une connexion internet plus performante dans les foyers donne à l’E-sport une dimension globale, connectant les joueurs du monde entier. 

En France, des événements, comme la Gamers Assembly en 2000, rassemblent déjà des centaines de joueurs, néophytes ou aguerris. De son côté, l’ESWC, l’Electronic Sport World Cup, a organisé sa première compétition en 2003 au Futuroscope de Poitiers. Aujourd’hui, elle est l’instigatrice de nombreux tournois en France et à l’étranger sous le nom d’E-sports World Convention.

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"L' E-sport " désigne la pratique des jeux vidéo compétitifs

L’E-sport, un spectacle

L’E-sport ne se vit pas qu’en jouant aux jeux vidéo. Depuis quelques années, les plus grands événements se déroulent dans des salles de concert ou des stades, devant des milliers de spectateurs et des millions de téléspectateurs. Chaque compétition bénéficie d’une communication qui met en avant les joueurs et coachs à grand renfort d’interviews. Si l’Esport n’a pris cette dimension que dernièrement, c’est grâce à deux acteurs du milieu. 

Le premier est Twitch, site web de streaming créé en 2011 et racheté par le géant Amazon en 2014. Il permet de diffuser dans le monde entier les compétitions qui se déroulent chaque jour, touchant un large public. Le second est Riot Games, l’éditeur du jeu League of Legends, l’un des titres les plus joués au monde. Ce dernier a instauré en 2013 un championnat régulier, similaire aux championnats NBA de basket-ball aux États-Unis. Riot donne rendez-vous chaque semaine à ses fans, pour voir s’affronter les meilleures équipes, dont les joueurs reçoivent un salaire.

L’avènement des plateformes de streaming telles que Twitch ou Dailymotion a donné naissance à de nombreuses Web TV, qui, avec leurs commentateurs et animateurs, permettent aux téléspectateurs fidèles de suivre chaque compétition de leurs jeux préférés. 

Là encore, la France est bien représentée, avec des acteurs de toutes tailles comme Ogaming.TV, Millenium, aAa, Eclypsia ou Pinkward. De son côté, le journal L’Equipe a créé son propre championnat du jeu de foot FIFA16 désormais retransmis sur la chaîne L’Equipe 21, tandis que TF1 a retransmis sur son site de vidéo à la demande la finale des championnats mondiaux de ce même jeu.

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Les revenus des meilleurs joueurs de Fortnite sont équivalents à ceux d'un joueur de ligue 1

Les meilleurs joueurs de Fortnite gagnent autant qu’un joueur de Ligue 1

Le service MoneyTransfers, spécialisé dans les services de transferts d’argent, s’est amusé à comparer le salaire moyen d’un joueur de Ligue 1 à celui des meilleurs joueurs de Fortnite, un des jeux les plus populaires au monde. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats sont étonnants.

3,6 millions d’euros, ce sont les gains depuis 2019 de Kyle « Bugha » Giersdorf, le meilleur joueur de Fortnite de ces dernières années. Ne pensez pas pour autant qu’un seul joueur rafle toute la mise.

Le reste du top 5 des joueurs de Fortnite les mieux payés est complété par David « Aqua » Wang et ses 2 161 424 euros de gains sur la même période. Suivent Harrison « Psaum » Chang avec 1 874 588 euros, Shane « EpikWhale » Coton avec 1 692 367 euros et Emil « Nyhrox » Pedersen avec 1 540 195 euros. Au total, ils sont 12 joueurs de Fornite à gagner plus d’un million d’euros dans les compétitions.

Des chiffres significatifs si on les compare à ceux du salaire moyen d’un joueur de Ligue 1, qui s’élève à 100 000 euros par mois approximativement selon le journal l’Équipe. Un nombre qui tombe à 67 000 euros si l’on ne compte pas les salaires des joueurs du PSG qui viennent gonfler cette moyenne. Sur une année, le salaire moyen d’un joueur de Ligue 1 serait ainsi de 854 736 euros, soit autant que les meilleurs joueurs de Fortnite.

Première formation en France

On le comprend, ces chiffres peuvent donner le tournis aux jeunes et poussent les parents à vouloir encadrer leurs enfants. Pour cela, des formations sont mises en place comme au lycée privé Pierre-de-Coubertin, à Nancy, premier à proposer ce cursus. 

Dans cet établissement, les élèves ont le choix entre sports études football, basketball, sports de combat et depuis la rentrée… E-sport. Huit heures de cours par semaine dédiées aux jeux vidéo auxquels on joue : « L’idée c’est qu’ils découvrent le monde de l’e-sport, qu’ils analysent des stratégies de jeux, qu’ils apprennent à vendre des projets, à faire du coaching de performance, à gérer une communauté etc. », explique Jibril Talbi, encadrant de la section, dans le milieu depuis l’âge de 13 ans.

« Beaucoup de nos élèves pratiquant à titre personnel, on s’est dit qu’une section E-sport correspondrait à l’esprit de l’établissement qui est la réussite des études par le sport »

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Au lycée privé Pierre-de-Coubertin, un cursus E-sport est désormais proposé aux élèves

Du matériel de joueurs pro

Avec l’aide du Conseil Régional, une salle de cours aux allures de salle de gaming a été aménagée au milieu du lycée pour accueillir une quinzaine d’élèves. « C’est le même matériel utilisé par les joueurs professionnels », précise le professeur au Parisien. 

« Devenir pro c’est très compliqué, mais je donnerai tout pour essayer d’arriver à ce niveau »

L’espoir de devenir joueur professionnel un jour est dans toutes les têtes. 

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