Élections turques : les conséquences pour la Suède ?

Élections turques : les conséquences pour la Suède ?

La Suède pourrait rejoindre l’OTAN plus rapidement si le parti social-démocrate turc, actuellement dans l’opposition, mais bien placé dans les sondages, prenait le pouvoir à l’issue des élections de la mi-mai. C’est ce qu’a déclaré Sinan Ülgen, un ancien diplomate turc, lors de l’émission Agenda sur la chaîne SVT.

Des élections présidentielles et législatives se tiendront en Turquie le 14 mai prochain. Pour la première fois depuis plus de dix ans, les sociaux-démocrates du Parti républicain du peuple (CHP) ont de réelles chances de diriger le pays, ce qui pourrait profiter à la Suède dans le cadre du processus d’adhésion du pays à l’OTAN.

« Le CHP est bien plus intéressé par le renforcement de l’identité occidentale de la Turquie », a déclaré Sinan Ülgen, un ancien diplomate turc, à l’émission Agenda de la SVT.

Selon Ünal Çeviköz, conseiller principal du candidat de l’opposition le plus important, Kemal Kılıçdaroğlu, le parti mettra fin aux retards d’approbation de la candidature de Stockholm.

« Si l’opposition gagne, il est fort probable que la demande de la Suède soit approuvée avant la réunion de Vilnius des 11 et 12 juillet », a-t-il déclaré.

Toutefois, il a souligné que même si le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan (Parti de la justice et du développement, AKP) l’emporte, il ne croit pas que la Turquie souhaite devenir le pays qui a bloqué l’adhésion de la Suède à l’OTAN.

« Si le gouvernement [actuel] reste au pouvoir, les négociations de l’OTAN pourraient se prolonger au-delà de la réunion de Vilnius », a-t-il indiqué, ajoutant que le parlement turc finirait par ratifier la candidature de la Suède à l’OTAN.

Des élections présidentielles et législatives se tiendront en Turquie le 14 mai prochain. Pour la première fois depuis plus de dix ans, les sociaux-démocrates du Parti républicain du peuple (CHP) ont de réelles chances de diriger le pays, ce qui pourrait profiter à la Suède dans le cadre du processus d’adhésion du pays à l’OTAN. [SHUTTERSTOCK/Vitalii Vodolazskyi]

Le problème kurde

Stockholm et Ankara sont en désaccord, car la Turquie continue de retarder la ratification de la demande d’adhésion de la Suède à l’OTAN en raison du refus suédois d’extrader les membres kurdes de l’opposition, accusés par Ankara d’être des terroristes, et d’un sentiment antimusulman perçu comme institutionnalisé.

En janvier, Rasmus Paludan, homme politique suédo-danois d’extrême droite (parti Ligne dure, Stram Kurs), a brûlé un Coran devant l’ambassade de Turquie. Son geste a provoqué des manifestations massives dans le monde musulman et a dégradé les relations avec Ankara, au point que le président turc, M. Erdoğan, exige désormais que la Suède modifie sa législation pour rendre la mise à feu du Coran illégale.

Selon la loi suédoise, brûler un ouvrage tel que le Coran relève de la protection de la liberté d’expression. En Finlande, cette pratique est punie par la loi, ce qui a été présenté comme l’une des raisons pour lesquelles la Turquie a ratifié la candidature du pays à l’OTAN avant celle de la Suède.

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