Alors que le gouvernement a récemment fait des annonces concernant l’école et les enfants en Australie, les parents s’inquiètent du peu de visibilité qu’ils ont quant à la suite des choses. L’Australie vit ainsi isolée depuis des mois du reste du monde en ayant choisi une politique « zéro covid ». En effet, fermeture drastique des frontières internationales et confinement strict dès l’apparition d’un cas Covid dans une ville rythment le quotidien de ces francophones expatriés en Australie. Les enfants subissent également ces chamboulements. Après un an de restrictions et de confinements, la situation devient de plus en plus dure pour parents et enfants. Nous avons échangé avec plusieurs familles françaises installées en Australie afin de mieux comprendre les impacts sur l’école et les enfants en Australie de la crise Covid-19.
Un corps enseignant dépassé
Que ce soit dans une école publique ou privée, les enseignants se sont retrouvés dans une situation inédite qui les a poussés à s’adapter.
Pour Samantha, dont la fille était scolarisée dans une école française pendant le 1er confinement, l’école n’a pas soutenu ses maîtresses. « On a dû apprendre à notre maîtresse à se servir de Zoom, lui expliquer que son écran était inversé ou encore à utiliser d’autres technologies ». Elle regrette ce manque de soutien et de formation de l’école. Cette année, sa fille va dans une école locale, mais les choses n’ont pas changé.
« Je suis déçue d’avoir une maîtresse plus âgée qui a du mal avec les ordinateurs. On a eu une remplaçante plus jeune pendant une semaine et c’était le jour et la nuit ! J’adore sa maîtresse, mais en face-à-face à l’école, pas en apprentissage à distance ».
Pour Hélène, dont les 2 garçons allaient dans une école publique australienne pendant le premier confinement, même constat.
« La mise en place de la scolarité à la maison a été désastreuse ! L’école nous envoyait une sorte de powerpoint à 8h30 avec des liens sur 4 plateformes différentes. Le tout sans vidéo des profs ou de cours à proprement parler. Il fallait donc que je fasse les cours aux deux en même temps. On finissait épuisés ».
Elle a choisi de changer ses enfants d’école pour une école privée et cette fois, la différence est sans appel « L’école à un système bien en place ! Il y a une seule plateforme, les enfants ont minimum 2 meetings par jour. C’est simple et bien construit et ils ont aussi un meeting en petit groupe deux fois dans la semaine, pour la lecture et les maths ». En plus de cela, l’école fournit un Chromebook pour travailler depuis la maison.
Le confinement pèse sur les plus jeunes
Au-delà des difficultés concernant la mise en place des cours à distance, les confinements à répétition pèsent sur le moral des plus jeunes.
Pour Aurélie, dont les enfants sont à la maison depuis 8 semaines, le manque d’interactions commence à être long. Elle a également l’impression que les cours sont plus intenses et l’organisation n’est pas toujours évidente. Cependant, elle reconnaît « On a de la chance, on n’est pas en ville donc on a de l’espace vert autour pour aller se balader et respirer. On n’est pas trop loin des plages non plus pour un tour occasionnel » . Un constat que beaucoup de personnes interrogées partagent.
À Melbourne, le confinement est très lourd. « Pas de contact social, une heure de sortie hebdomadaire, couvre-feu, masque dès sortie de la maison pour les enfants. »
Pour Arthur, 10 ans, les confinements à répétition sont difficiles « Il a beaucoup de mal à se remettre du long confinement de l’année dernière et il était extrêmement angoissé s’il voyait des gens. » Sa maman espère qu’il vivra mieux la sortie de ce nouveau confinement, lui qui est désormais pris en charge par une psychologue.
Pour Samantha et sa fille, aussi, ce nouveau confinement est difficile.
« On évite d’aller au playground, car certains parents ne respectent pas les règles et il est difficile pour ma fille de comprendre pourquoi ses amis peuvent jouer ensemble, mais pas elle. Ma fille a plus de mal avec ce lockdown, car ses amis lui manquent ainsi que les activités extra-scolaires. Le virus ne semble pas trop la stresser, mais elle a peur pour sa grand-mère. »
Et les étudiants dans tout ça ?
Ainsi, pour les plus jeunes, la situation est de plus en plus difficile. Mais il en est de même pour les étudiants. Oscar est venu en Australie en 2018 pour étudier :
« Je me trouve assez frustré de la qualité de l’éducation depuis qu’on se fait confiner. Bien sûr, c’est compréhensible, les profs doivent prendre le temps de s’organiser. Ils doivent également s’adapter et apprendre à nous donner des cours en ligne. Mais les responsables d’université ne font pas beaucoup d’efforts. Le prix n’a pas diminué alors qu’en tant qu’étudiant international, on paye déjà beaucoup plus que les locaux. Le coût est vraiment élevé pour nous. »
Oscar, étudiant à Monash University à Melbourne
L’Australie, qui a choisi de mener une politique « zéro covid », contraint ainsi sa population à s’isoler du reste du monde. Pour les expats francophones en Australie, l’école et les enfants sont de vrais sujets de préoccupation. Alors que le pays connaît une nouvelle vague de cas, notamment dûe au variant Delta, parents et enfants vivent de moins en moins bien les restrictions imposées.
Laisser un commentaire