Des Libanais chantent en corse pour les victimes de l’explosion de Beyrouth

Des Libanais chantent en corse pour les victimes de l’explosion de Beyrouth

Le 4 août dernier, une explosion ravageait le port et la ville de Beyrouth, au Liban, et tuait 192 personnes. Pour rendre hommage aux victimes, un duo d’artistes libanais, Pascale Ojeil et Charles Eid ont repris, en corse, une chanson corse « A l’altru mondu », composée par les frères Vincenti et popularisée par Antoine Ciosi ou a Filetta. Une magnifique interprétation de ce duo d’artistes libanais, qui connaissent la Corse, puisque Pascale Ojeil avait déjà interprété « Corsica » de Petru Guelfucci.

Un hommage

Il s’agit des paroles qu’un jeune homme adresse à sa mère, restée sur terre, alors qu’il est mort et arrivé au Paradis. Une chanson très émouvante qui correspond, hélas, à ce que vivent bien des Libanais. 

« Chacun aide à sa façon, à travers ce qu’il sait faire. En offrant cette chanson aux innocentes victimes de la monstrueuse explosion du port de Beyrouth, j’espère apporter, pour ma part, un peu de baume au cœur de leurs proches dévastés. Car malgré la tristesse du thème de cette chanson […] il s’en dégage un message d’apaisement et de sérénité« , a expliqué Pascale Ojeil au quotidien libanais L’Orient-Le jour

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Découvrez le clip ci-dessous

Voici les paroles et leur traduction :

À l’altru mondu, u tempu hè longu, ci stà l’eternità.

Dans l’autre monde, le temps est long, c’est l’éternité

È m’hà pigliatu à tempu natu ; di mè, chì n’hà da fà ?

Je venais de naître, il m’a emporté, que va t-il faire de moi?

O cara mamma, u paradisu hè grande cume tè,

Oh maman chérie, le paradis est grand comme toi,

È s’e ti chjamu à l’improvisu s’arricummanda à mè

Et si je t’appelle à l’improviste, seule entend ma détresse

Santa Marìa a to sumiglia ùn nu mi lascia più, Sainte Marie qui te ressemble tant, ne me lache pas d’un pas

È mi cuntentu è mi ramentu, cume s’ell’era tù. et je m’en contente, et me souviens comme si elle était toi

Ti mandu un fiore, u so culore, u sceglierai tù.  je t’envoie une fleur, dont tu choisiras la couleur

Hè ind’u pratu di u Muratu ch’ellu face u più. C’est à Muratu, chez nous qu’elles fleurissent le mieux.

S’e fussi eiu frà i più belli u cuglierebbi à tè, Si j’étais parmi elles, je te cueillerais les plus belles
Ma stocu in celu, è i ti capelli sò luntanu da mè,
 Mais je suis au ciel, et tes cheveux sont loin de moi,
Ma i t’allisciu cù Ghjesù Cristu chì sà quale tù sì,
 mais je les caresse avec Jesus Christ qui te connait,

È mi cuntentu è mi ramentu, è megliu ùn possu dì. et je m’en contente et je me souviens, et que dire de plus?

Ùn piglià dolu, u to figliolu cù l’ànghjuli stà bè. Ne porte pas le deuil, ton fils avec les anges va bien

È ciò ch’e vogliu, u mio custodiu a sà prima cà mè. Et ce que je désire, mon ange gardien le sait bien avant moi

Quì l’aria fine cume puntine cosge senza piantà, Ici,l’air tisse sans fin

Ore tranquille, à mille à mille, senza calamità. des heures sereines par milliers sans calamité

À l’altru mondu, canta un culombu è paura ùn hà, dans l’autre monde chante une colombe elle n’a pas peur

Per cacciadore ci hè u Signore, O mà ùn ti ne fà ! car  seul ici chasse le seigneur, ne t’en fait pas, maman!

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