Suite à l’évocation de la diminution du budget alloué aux associations Français LAngue Maternelle (FLAM), ses représentants ont tenu à avertir les élus. Mais entre mauvaise connaissance du système et incompréhension, il est difficile de comprendre ce qu’il se passe véritablement.
Le 24 juin dernier s’est tenue la Commission d’attribution du budget accordé aux FLAM, afin de valider ou d’invalider les dossiers pour l’année à venir. Or, si la loi de finance votée à l’automne dernier leur accordait un budget d’1 million d’euro, les différents représentants des FLAM ont appris qu’il pourrait finalement s’élever à hauteur de 600 000 €. Entre stupeur et incompréhension, ils ont donc souhaité alerter les élus et les médias de ce couperet.
Les FLAM, le pont entre la France et les enfants français de l’étranger…
Les associations FLAM permettent aux enfants français non scolarisés dans un établissement français à l’étranger, de poursuivre des études dans leur langue maternelle. Aujourd’hui il en existe 177 implantées dans une quarantaine de pays. Un nombre en constante croissance au vu de leur utilité.
Effectivement, selon le ministère des Affaires étrangères, deux enfants français sur trois établis à l’étranger n’ont pas accès à une éducation française. Ils sont donc inscrits dans un établissement local, et bien que leurs parents puissent être des natifs de l’hexagone, ils perdent rapidement leur niveau de français. C’est pour palier ce problème que les FLAM sont nées il y a une dizaine d’années. Tenues par des parents soucieux que leur progéniture garde un lien fort avec leur nationalité première, elles sont également soutenues par l’ensemble des élus représentants les Français de l’étranger, et les administrations telles que les ministères et l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).
A bien y regarder, la majorité des candidats aux élections législatives ont effectivement consacré une partie de leur programme aux FLAM. A leurs yeux, ces associations sont d’utilité publique (bien qu’elles n’en aient pas le statut) et participent au rayonnement de la France à l’international.
… mais qui ne rentrent dans aucune case administrative précise
Seulement, si les FLAM sont bénéfiques à l’ensemble de la communauté française à l’étranger, elles n’ont que peu de moyens à cause de leur statut mal défini. Considérées comme des associations à but non-lucratif, la majorité du personnel est bénévole. En effet, seuls les professeurs, qui sont des professionnels au service de la langue maternelle, sont rémunérés grâce aux frais d’inscription déboursés par les familles.
Une année de cours dans une FLAM coûte entre 500€ et 600€ par enfant. Cependant, des forfaits familles existent, et les administrateurs en viennent souvent à réduire les coûts pour les foyers à faibles revenus. De cette manière, ils demandent depuis des années à voir leurs subventions être augmentées afin de non seulement répondre aux besoins et attentes des adhérents, mais également pour pouvoir se rémunérer. Comme le spécifie Marine Havel, présidente de PhilaFLAM, de FLAM USA et de FLAM Monde, « ce sont d’ailleurs souvent des femmes qui sont bénévoles. Cela créé donc en plus une inégalité contre laquelle nous voulons nous battre. »
Par conséquent, c’est pour ces différentes raisons que les FLAM ont demandé de percevoir un budget de 1 million d’euros pour l’année. Un point soutenu par les élus tels que Frédéric Petit, député des Français de la VIIème circonscription, qui appuie qu’il « continuera à se battre pour les FLAM bénéficie de ce budget-là et pas moins ». Mais ce fut stupeur et tremblements lors de la dernière Commission budgétaire des FLAM : les membres y siégeant apprennent que les subventions octroyées pourraient finalement s’élever à hauteur de 600 000€, sans comprendre ni connaître la raison d’un tel revirement.
Comme le spécifie Stéphanie Olivia Adélaïde, présidente FLAM Espagne, « nous ne savons même pas si cette enveloppe de 600 000€ comprend l’ensemble des FLAM, des fédérations et des regroupements régionaux, ou seulement une certaine catégorie. Nous ne savons pas non plus qui a pris cette décision, étant donné que nous avons le soutien de l’AEFE et des politiciens ».
Avant d’ajouter que la décision a dû sûrement être prise du côté comptable, étant donné que les règles comptables ne sont pas adaptées aux FLAM. C’est pourquoi, les deux représentantes des associations demandent aujourd’hui à ce qu’un nouveau statut administratif soit créé pour l’organisation.
Des solutions temporaires
Néanmoins, la naissance d’un nouveau statut pourrait prendre du temps. Les présidentes FLAM proposent donc que des solutions rapides soient apportées en attendant. Elles pensent notamment à la mise en place du passe éducation imaginé et défendu par plusieurs représentants comme Olivier Cadic ou Samantha Cazebonne, sénateurs des Français de l’étranger. Ce premier, propose depuis 2014 l’instauration d’un « chèque éducation » qui permettrait aux enfants de l’étranger de s’inscrire gratuitement dans une FLAM, et donc de faire davantage rayonner le réseau.
Finalement, si pour l’heure nous n’avons pas de visibilité sur l’enveloppe qui sera définitivement allouée aux FLAM, la décision devrait être prise dans les semaines à venir.
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