Comment va-t-on voyager en 2021 ?

Comment va-t-on voyager en 2021 ?

Passeport sanitaire, vaccins, assurance obligatoire… 

Le marché du tourisme ne cesse d’évoluer ces dernières années. Les voyages se sont démocratisés, les compagnies aériennes multipliées et les frontières s’ouvrent à tous. Mais en 2020, la crise sanitaire mondiale a modifié l’ordre établi et les voyages ont été stoppés dans leur progression. Alors comment voyager en 2021 ?   

Alors que l’on pouvait jusqu’à présent voyager comme bon nous semble, les cartes sont désormais redistribuées avec la Covid-19. 

Avec ces nouvelles règles, comment allons-nous voyager en 2021 ? Quelles exigences les pays vont-ils mettre en place ? Pourra-t-on voyager comme on le faisait ? Tour d’horizon des enjeux pour 2021 en terme de voyages. 

L’assurance voyage se généralise

Jusqu’à présent facultative pour la plupart des destinations, l’assurance voyage devient l’un des éléments obligatoires à détenir pour voyager à l’international. Avant la crise sanitaire, 6 pays imposaient l’assurance voyage pour pouvoir rentrer sur leur territoire : la Chine, Cuba, la Mongolie, l’Algérie, la Russie et l’Arabie Saoudite. Désormais, la liste des pays imposants une assurance voyage ne cesse de s’allonger. Parmi eux, la Namibie, le Costa Rica, le Brésil, la Jordanie ou encore la Thaïlande. La liste des pays qui imposent une assurance voyage évolue rapidement et il convient de consulter régulièrement le site France Diplomatie pour connaître les dernières exigences. Vous pouvez également retrouver l’intégralité des ambassades par pays sur notre article dédié à l’ouverture des frontières

Pour le pays d’accueil, imposer une assurance voyage est une garantie que les visiteurs pourront être pris en charge financièrement en cas de maladie ou d’hospitalisation. Avec la crise sanitaire actuelle, qui engorge les hôpitaux du monde entier, les pays ne peuvent pas prendre le risque de supporter financièrement la prise en charge de touristes en dépit de la population locale. 

Ainsi, la plupart des assurances voyage se sont adaptées et proposent désormais des attestations complémentaires aux contrats existants. AVA Assurances, AVI, Chapka, toutes ces assurances voyage proposent désormais des attestations spéciales selon le pays de destination. 

Une vaccination obligatoire ? 

Et si c’était la solution pour voyager à nouveau sans contrainte ?

Certains pays l’ont annoncé, la vaccination pourrait devenir obligatoire afin de pouvoir rentrer sur leur territoire. La France, qui a débuté sa phase de vaccination le 27 décembre, n’a pas rendu cette pratique obligatoire, aussi bien pour les Français que pour les internationaux qui souhaitent entrer en France. 

Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes assure que cette mesure ne sera pas généralisée en Europe. La vaccination restera facultative : « Nous ne pouvons interdire aux travailleurs frontaliers de voyager en attendant qu’ils soient vaccinés ». Il semblerait donc que la vaccination au niveau européen ne soit pas encore abordée. 

« Nous ne pouvons interdire aux travailleurs frontaliers de voyager en attendant qu’ils soient vaccinés »

Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes

En revanche, à l’international, des pays ce sont déjà positionnés. L’un des premiers pays à avoir annoncé sa volonté d’imposer le vaccin est l’Australie. En effet, plusieurs membres du gouvernement se sont prononcés dans ce sens. Toute personne qui souhaitera entrer sur le territoire australien devra donc au préalable être vacciné contre la COVID-19. Aucune décision définitive n’a été prise pour le moment, mais le pays étant pratiquement sorti d’affaire, des décisions radicales sont à prévoir. 

En France, les avis concernant le vaccin et la vaccination sont d’ailleurs très défavorables. Selon un sondage Ifop, seul 4 Français sur 10 souhaitent se faire vacciner. La France est ainsi le plus réfractaire au monde à se faire vacciner. 

La création d’un passeport sanitaire 

Un autre événement pourrait voir le jour en 2021 et modifier notre façon de voyager. Il s’agit du passeport sanitaire, proposé par l’Association Internationale du Transport Aérien (AITA). Ce TravelPass, dont le plan a été dévoilé le 23 novembre, pourra stocker des informations en lien avec notre état de santé. En effet, sur le passeport sanitaire pourront figurer les informations relatives aux vaccins et aux tests réalisés par les passagers. Les quarantaines à l’arrivée pourraient alors disparaître, car seuls les voyageurs répondant à toutes les exigences pourront voyager et entrer dans le pays de leur choix. Le passeport sanitaire n’était qu’une proposition de l’AITA, mais l’idée semble faire un bout de chemin. Selon RTL, 170 aéroports internationaux seraient prêts à reconnaître le système.

En effet, un projet de loi prévoit une refonte des systèmes d’informations et de santé. Ainsi, l’article L. 3131-9, n°6 de la section 2 indique que « le Premier ministre peut […] subordonner les déplacements des personnes, leur accès aux moyens de transports ou à certains lieux […] à la présentation des résultats d’un test de dépistage établissant que la personne n’est pas affectée ou contaminée, au suivi d’un traitement préventif, y compris à l’administration d’un vaccin, ou d’un traitement curatif« . 

En d’autres termes, le Premier ministre pourrait prendre des mesures pour limiter les déplacements des personnes non vaccinées, et donc la création d’un « passeport vert » permettrait à chacun de se déplacer librement. Le projet est toujours en cours et rien n’est défini pour le moment.

Les compagnies aériennes pourront contrôler l’accès aux passagers 

Face à une baisse de 60% de leur chiffre d’affaire en moyenne, les compagnies aériennes ont également été touchées par la crise sanitaire. Et si les pays ne prennent pas les mesures nécessaires pour limiter la propagation du virus, les compagnies aériennes pourraient bien prendre les devants. C’est ce qu’à fait Qantas, compagnie australienne, avec une annonce forte. Le PDG a ainsi déclaré le 23 novembre dernier que la vaccination serait obligatoire pour les voyageurs internationaux qui souhaitent monter sur l’un de leur vol. 

Qantas est pour le moment la seule compagnie à s’être exprimée avec autant de certitude sur le sujet. Les autres grandes compagnies restent sur leurs gardes. Japan Airlines indique simplement que les passagers doivent suivre les règles du pays de destination. Easyjet n’est également pas pour une vaccination de l’ensemble de ses passagers. 

Alors les compagnies ont-elles le droit de refuser des passagers non vaccinés ? Oui et Non ! Si le pays de destination impose la vaccination aux personnes qui arrivent, la compagnie aérienne peut alors refuser l’accès à certaines personnes. En revanche, si aucune condition n’est exigée à l’arrivée, en théorie, la compagnie ne peut pas refuser de passager. Des zones d’ombres qu’il faudra rapidement éclaircir pour que les voyages reprennent sereinement. 

Ainsi, cette crise sanitaire mondiale a modifié notre façon de voyager mais risque à terme, de la modifier de façon durable. Les déplacements pourront être contrôlés, les compagnies ou les gouvernements auront un droit de regard sur les voyageurs, etc. Toutes ces perspectives ne sont aujourd’hui pas mises en application. Les prochains mois seront ainsi décisifs, notamment suivant l’évolution de l’épidémie, afin de ne pas propager d’avantage le virus. Reste à savoir si les voyageurs seront prêts à se plier à ces nouvelles restrictions afin de pouvoir voyager à nouveau.

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