Commande groupée : 400 millions de vaccins en commande pour les Européens.

Commande groupée : 400 millions de vaccins en commande pour les Européens.

Quatre pays européens ont signé un accord avec le groupe Astrazeneca pour garantir la fourniture de 400 millions de vaccins contre le coronavirus. A condition, bien sûr, qu’il y ait un vaccin.

Les quatre pays signataires sont l’Allemagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas, ils ont demandé aux autres pays membres de l’Union Européenne de se joindre à eux. Le groupe Astrazeneca est né de la fusion du suédois Astra et du britannique Zeneca en 1999. Astrazeneca peut fabriquer près de 400 millions de doses. Elles seront distribuées à tous les Etats membres de l’accord en fonction de la taille de leur population et de leur participation.

Une précommande pour financer la recherche

L’accord prévoit que les Etats auront accès aux doses à un prix fixé à l’avance en contrepartie d’un paiement partiel anticipé qui permet au groupe pharmaceutique d’investir dans la recherche et les capacités de production.

Le groupe espère un vaccin avant la fin de l’année et compte sur cette précommande pour accélérer les recherches. Astrazeneca travaille avec l’université d’Oxford  et mène des tests en Grande Bretagne et au Brésil, il en attend les premiers résultats en septembre.

Plusieurs groupes pharmaceutiques sont engagés dans la recherche d’un vaccin dans le monde. Et une dizaine d’essais cliniques sont en cours.

Macron chez Sanofi

Les Etats-Unis avaient déjà passé un accord du même type avec le groupe Sanofi, ce qui avait créé une polémique. Le financement de la recherche, pour laquelle Sanofi recevait une aide de près de 100 millions de dollars, assurait aux Etats-Unis une primauté dans l’accès au vaccin. Le Président du groupe avait rassuré le gouvernement français, puisque Sanofi bénéficie aussi d’un crédit impôt recherche en France. Le 16 juin prochain, Emmanuel Macron visitera prés de Lyon un des sites de recherche et de production de vaccin du groupe Sanofi, qui y compte 3500 employés.

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a déclaré le 4 juin dernier  qu’un futur vaccin devait être considéré comme un « bien public mondial », lors d’un sommet virtuel de « l’Alliance pour le vaccin » qui a réuni plus de 50 pays.  Le sommet aurait réuni un financement de plus de 8 milliards de dollars. Ceux-ci restent pour l’instant virtuels, ce qui explique que les Etats préfèrent traiter en amont avec les groupes pharmaceutiques.

Une Europe de la santé ?

L’Union Européenne a convaincu ses vingt sept Etats membres d’une stratégie commune pour réaliser des commandes. Ce qui permettra d’utiliser le budget prévu pour l’aide d’urgence (2.4 milliards d’euros !). Des contacts ont été pris avec les laboratoires qui ont des capacités de production en Europe. Cette initiative s’ajoute à celle prise par les quatre pays signataires de l’accord avec Astrazeneca.

C’est le premier signe de la mise en place d’une « Europe de la santé », qui n’existe pas, dans la mesure où seuls les Etats sont compétents en ce domaine. Si on veut aller dans ce sens, notamment pour la recherche et l’achat de vaccins, il faudra aussi créer un marché unique du médicament, voire des prestations médicales… Le contraire de ce que l’on a vu pendant la crise.

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