Boris Faure : "le milieu de la politique est dégradé"

Boris Faure : "le milieu de la politique est dégradé"

A l’occasion de la sortie de son livre Coups de casque aux éditions VA, le militant socialiste était l’invité de Lesfrancais.press. 

Boris Faure est un militant socialiste qui est passé par plusieurs postes ministériels, avant de devenir le premier secrétaire fédéral de la Fédération des Français de l’étranger pour le Parti socialiste. Aujourd’hui, il publie un livre sur la violence dans le monde de la politique. Nommé Coups de casque, essai sur la violence en politique, il est publié aux éditions VA.

Une agression comme genèse du livre 

Le 30 août 2017, Boris Faure est violemment agressé par l’ancien député LREM M’jid el Guerrab, à coups de casque. Tombé dans le coma, opéré en urgence d’un hématome extradural, il échappe de peu à la mort. Durant cinq ans, il traverse les différentes étapes que sont la guérison, la peur, l’appréhension et surtout l’attente du jugement. En avril dernier, il avait fait part à Lesfrancais.press de ses attentes quant au procès. Ses espérances. 

Dans ce nouvel échange, il revient sur l’issue du jugement mais aussi sur ce que représente son livre à ses yeux. S’il ne comprend toujours pas les raisons qui ont motivé son ancien camarade socialiste à le frapper au crâne, il se sent plus apaisé depuis qu’il l’a confronté dans l’arène judiciaire

Son histoire constitue la première partie du livre. Elle se pose donc en catharsis lui ayant permis de prendre du recul quant à son statut de victime, avant de s’en détacher. Le socialiste a l’impression de recommencer à se retrouver, à redevenir la personne qu’il était avant son agression. Cependant, il abandonne toute ambition politique car le milieu l’a trop consumé. 

Par ailleurs, Boris Faure ne s’est pas arrêté à son expérience. Il a visé plus large en s’intéressant à l’ensemble du monde politique. 

La violence dans le monde politique 

En plus d’être un essai autobiographique sur son agression, Boris Faure partage sa vision du monde politique, et la violence qui le gangrène. D’après lui, “la politique est par nature belliqueuse. C’est un affrontement d’idées” qui se confronte dans les urnes. Si la violence est donc symbolique, elle n’en reste pas moins virulente. Elle peut même parfois être physique, comme elle l’a été pour lui. 

Pour comprendre la véhémence politicienne, il est allé interroger des personnes qui l’ont également subi. Avant d’appuyer son propos avec des témoignages de psychologues, des féministes ou encore des responsables politiques afin de partager son expérience et donc les mettre en garde. Il les a prévenus que même si son cas est extrême, il est le fruit de la frénésie qui règne dans ce milieu. 

De surcroît, il dresse le bilan actuel de l’environnement politique. Selon lui, “la vie politique est dégradée”. Non seulement car les élus de la République peuvent s’emporter les uns contre les autres ; mais également parce qu’il existe une défiance citoyenne envers leurs élus. Tout cela est exacerbé par les réseaux sociaux, qu’il considère comme des véhicules de colère et d’animosité. 

Ainsi, il aimerait qu’une justice impartiale soit mise en place contre les violences faites en ligne. Il s’agit d’ailleurs de l’une de ses propositions mises en lumière dans son œuvre. Une justice rapide et efficace, complétée par un véritable enseignement de la gestion des réseaux sociaux à partir de l’adolescence. 

Boris Faure, PS
Coups de casque, essai sur la violence en politique, de Boris Faure, aux éditions VA

Le livre comme héritage 

Lorsqu’il regarde le livre, Boris Faure est partagé entre diverses émotions. D’un côté il ressent de la fierté, comme tout auteur venant de mettre un point final à son écrit. Il s’agit également d’une fierté liée au fait de laisser une trace, un héritage. En définitive, un sentiment d’accomplissement le prend. 

Par ailleurs, l’humilité le submerge car le socialiste n’oublie pas les conditions qui l’ont poussé à entamer la rédaction de son essai. A ses yeux “les accidents de vie peuvent donner le meilleur, ce livre, et le pire, [les blessures, la diffamation et la souffrance]”. 

Par conséquent, si grâce à ce livre il réussit à alerter les personnes inscrites dans le milieu de la politique, et les inciter à adopter de la retenue, il aura “sûrement gagné”

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