Attention à l’avalanche ! Ou le retour de l'interventionnisme de l'Etat

Attention à l’avalanche ! Ou le retour de l'interventionnisme de l'Etat

En temps de paix, jamais l’interventionnisme au sein des grands pays occidentaux n’a atteint un tel niveau.

Au nom de la raison sanitaire, l’État impose des contraintes encore impensables il y a quelques mois. Sur le terrain de l’économie, pour endiguer une récession volontairement provoquée, les pouvoirs publics mettent en œuvre des plans de relance, de soutien sur fonds de politique monétaire accommodante, et de transition énergétique dont le montant atteint des sommets.

 

Un plan à 100 milliards d’euros

Le gouvernement a prévu un plan de 100 milliards d’euros, soit un tiers du budget d’avant crise qui s’ajoutent aux 470 milliards d’euros de dépenses et d’engagement pris en charge depuis le mois de mars par l’État. Au total, le cout du coronavirus pourrait atteindre près du quart du PIB du pays. Face à l’épreuve provoquée par l’épidémie, il convient de se réjouir de la capacité des pouvoirs publics à en limiter les effets avec l’appui des contribuables, de la Banque centrale européenne et, prochainement, de nos partenaires européens.

 

Des déficits abyssaux

Cette avalanche de crédits donne l’impression que les déficits n’ont plus de limite, qu’il est possible de s’affranchir de toutes les règles. Pour certains, cette situation est une aubaine ; pour d’autres, l’avant-veille d’une crise financière de grande ampleur. Les premiers estiment que le système économique du monde d’hier était à bout de souffle tant sur le plan environnemental que social. Selon eux, la crise permet d’accélérer la transition énergétique, de peser sur les comportements et de réduire les inégalités. Pour les seconds, le laisser-aller financier généralisé ne peut que conduire à une large banqueroute ou au retour de l’inflation. Dans l’histoire, les exemples en la matière ne manquent pas.

Avant la crise, la France vivait entre 10 à 15 % au-dessus de ses moyens grâce à la persistance d’un double déficit budgétaire et de la balance des paiements courants. Depuis 2003, l’euro a permis de ne plus être soumise à la contrainte des réserves de change. Au niveau des déficits, elle a bénéficié d’une relative tolérance de la part de la Commission de Bruxelles et de ses partenaires. Sera-t-il possible durablement de poursuivre dans cette voie ? Les pays d’Europe du Nord accepteront-ils de payer indéfiniment sous forme de taux d’intérêt négatifs pour les États dépensiers ? Les investisseurs continueront-ils de placer leurs capitaux dans un pays déficitaire ?

 

Le salut dans la croissance !

La réponse est dans le retour de la croissance. Sans elle, les capacités de remboursement disparaitront. Sans elle, la France comme d’autres, pourrait subir le sort de la Grèce entre 2012 et 2013. Le défi des prochains mois est donc le relèvement de la croissance potentielle, ce qui passe par une augmentation du nombre de personnes au travail et des gains de productivité. Même si de nombreuses règles économiques sont devenues caduques ces derniers temps, l’association, travail, capital et progrès technique est toujours de mise.

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