La population bulgare appelle l’UE à cesser de financer les mamamouchis au pouvoir

La population bulgare appelle l’UE à cesser de financer les mamamouchis au pouvoir

« Arrêtez de financer notre mafia ». Tel était le slogan visible sur les pancartes des protestataires rassemblés devant la représentation de la Commission européenne à Sofia.

Les manifestants réclament la démission de leur Premier ministre et du procureur général.

Des milliers de Bulgares descendent quotidiennement dans les rues, et ce, depuis 54 jours, appelant à la démission du Premier ministre Boyko Borissov et du procureur général Ivan Geshev sur fond de corruption. Les malversations répandues de ces derniers ont sapé les institutions nationales et grandement profité aux figures de proue du pays. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui incriminent M. Geshev pour son manque d’impartialité et de compétences.

 

« Nos manifestations témoignent de plusieurs symboles, comme vous le voyez sur les affiches que nous brandissons. Nous représentons la classe ouvrière qui a décidé d’arrêter de travailler pour dénoncer le trompe-l’œil démocratique de l’UE », a expliqué Pavel, l’un des protestataires, à bTV channel. « Je m’adresse ici à tout un chacun. Nous devons ouvrir les yeux et identifier la réelle nature de la démocratie bulgare », a-t-il enchéri.

 

Une grande partie de citoyens soutient ces manifestations. Il en va de même pour le navire européen. Toutefois, pour de nombreux Bulgares, les aides financières européennes sont majoritairement utilisées pour remplir les poches des mamamouchis au pouvoir. Elles ne remplissent donc pas leur tâche première : la création d’une cohésion et le soutien à ceux dans le besoin.

Récemment, les protestataires ont ciblé une institution précise au sein de la capitale, la représentation de la Commission européenne.

 

« Nous avons adopté un angle européen afin d’attirer l’attention des médias », a déclaré Pavel.

 

« Le trompe-l’œil démocratique de l’UE sape votre avenir. Il profite au parti “Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB)” et aux autres partis de coalition », pouvait-on lire sur l’un des écriteaux du rassemblement. Le GERB (PPE) et le VMRO-BND constituent une coalition d’extrême droite.

Toutefois, l’évènement phare du 54e jour des manifestations est survenu à la suite de l’annonce du Parti socialiste bulgare (BSP), avançant qu’il ne soutiendrait pas le projet de Boyko Borissov d’élaborer une nouvelle constitution.

Selon un sondage mené lundi, une majorité de Bulgares ne voient pas la nécessité d’une nouvelle constitution. Il semblerait que le Premier ministre cherche seulement à gagner du temps pour ne pas avoir à démissionner avant les élections au printemps prochain.

Le BSP (Renew) fait officiellement partie de l’opposition, mais il maintient des relations stables avec le GERB. Leur décision a donc jeté un pavé dans la marre, poussant les leaders des manifestations à déclarer que « dorénavant, M. Borissov n’avait pas plus d’autres choix que de démissionner ».

En effet, le Premier ministre a besoin des votes du BSP afin d’enclencher les procédures visant à établir une nouvelle constitution, étant donné qu’une majorité de 180 députés sur 240 est requise pour ce faire. Qui plus est, Boyko Borissov et ses alliés ne représentent qu’un peu plus de 120 sièges.

L’opposition a appelé les citoyens à manifester en nombre dans les rues de la capitale ce mardi 1er septembre.

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