Olivier Becht, le ministre des Français résidant hors de France, est aussi celui du Commerce extérieur. La semaine dernière, il a visité des pays dans l’Indo-Pacifique où il était venu renforcer le volet économique de la stratégie française. Un premier déplacement qui l’a mené d’Australie à l’Indonésie, sans oublier Singapour. Les observateurs étaient particulièrement attentifs aux relations entre Paris et Canberra après l’affaire des sous-marins.
Réchauffement des relations avec l’Australie
Lors de son séjour à Sydney, Olivier Becht avait la lourde mission de relancer les relations économiques entre nos deux pays. Pour cela, il a vanté les mérites des champions français du transport urbain, tels que Keolis ou Transdev, déjà très bien implantés en Australie, et le rôle qu’ils pourraient jouer pour réduire la dépendance des villes et des Etats australiens à la voiture. Autre entreprise mise en avant, la société Neoen, qui produit déjà plus de 2000 MW d’électricité issus du solaire et de l’éolien et exploite quelques batteries géantes de stockage en Australie.
Olivier Becht a également profité de son séjour pour évoquer la question des matériaux critiques, dont le sous-sol australien regorge, et qui sont essentiels à la construction de batteries rechargeables. Un domaine dans lequel la France ambitionne de devenir un acteur majeur. « C’est un sujet sur lequel on veut travailler avec l’Australie. Nous sommes aussi là pour sécuriser et diversifier nos approvisionnements en terres rares, en nickel, en cobalt, en lithium, et pour voir comment on peut travailler ensemble sur le raffinage de ces produits », précise le ministre.
A la fin de son séjour en Australie, le ministre délégué auprès du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a prononcé un discours à Sydney devant la communauté française, comme il s’était engagé à le faire lors de chaque déplacement. Après la séquence pandémie qui a isolé nos compatriotes de longs mois de la France, Olivier Becht était venu porter un message de solidarité et de « retour à la normale ». Une situation appréciée par les expatriés sur place qui sont de plus en plus nombreux, le pays attirant énormément les moins de 30 ans. Le ministre en a aussi profité pour évoquer le potentiel voyage du Président de la République sur l’île-continent courant novembre.
A Singapour, à la recherche de terres rares
A Singapour, deuxième port du monde et quatrième destinataire des flux d’investissements directs étrangers (IDE) français, le ministre Olivier Becht a continué sa quête de terres rares. Il ainsi évoqué avec les autorités de la Cité-Etat et les principaux armateurs les opportunités pour la France de diversifier ses chaînes d’approvisionnement notamment en matière de ces fameux métaux critiques.
Mais ce n’est pas tout, Olivier Becht est rentré à Paris avec du concret. Avec le ministre en charge des relations commerciales de Singapour, S. Iswaran, ils ont adopté le plan de travail du Partenariat numérique et vert France-Singapour (DGP), couvrant des domaines tels qu’un programme de co-innovation pour soutenir des projets communs de R&D de Singapour et d’entreprises françaises, des systèmes d’étiquetage de cybersécurité, d’Intelligence Artificielle, et de conservation du patrimoine.
En Indonésie, à la conquête d’un nouveau marché
En Indonésie, la France veut accompagner la reprise économique qui s’opère dans ce pays de plus de 270 millions d’habitants, et proposer en particulier son expertise dans le domaine des énergies renouvelables, du numérique et du développement urbain.
Le ministre délégué au Commerce extérieur a prolongé son séjour sur place pour participer également à la réunion des ministres du commerce du G20 à Bali du 21 au 23 septembre 2022. Il y a réaffirmé l’engagement de la France à promouvoir un commerce libre et équitable, fondé sur les règles du système multilatéral.
Dans la capitale Jakarta, Olivier Becht a aussi organisé une rencontre avec la communauté française sur place. Petite communauté, mais bien organisée et qui sait se faire entendre, c’est d’ailleurs de là-bas que le groupe Facebook « Mécontents de la CFE » est piloté.
Mais le discours d’Olivier Becht était sur le ton de l’enthousiasme et de la mobilisation économique. Ainsi, il a rappelé une fois de plus que « les Français de l’étranger sont les porte-drapeaux et les ambassadeurs de la France ». Il leur a demandé de participer activement aux objectifs français. Notre pays, en effet, voudrait bien exporter plus dans la région et en particulier via les PME. Pour cela, il a déclaré que les acteurs français sont prêts à investir sur le marché indonésien. Pour rappel, ce marché émergent est le 4ème plus peuplé au monde. Inversement, il y a encore peu d’investissements indonésiens en France, Olivier Becht a donc demandé à nos compatriotes de faire la promotion de notre pays et de son économie.
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