Trump réélu ? L’impensable.

Trump réélu ? L’impensable.

Dans quelques mois l’élection américaine.

Le candidat du Parti démocrate Joe Biden creuse l’écart dans les sondages. Pour la première fois, il a levé plus de fonds que Donald Trump. Bush, Romney, Colin Powell, d’éminentes figures du Parti républicain le soutiennent. Les émeutes embrasent le pays. Le coronavirus court toujours. L’économie américaine subit sa pire récession depuis 1929. Les responsables militaires, sanitaires désavouent leurs Président. Les anciens membres du cabinet l’accusent, comme John Bolton. L’Amérique abandonne son rôle de leadership mondial. Comment Donald Trump ose-t-il encore être candidat ? Il récolte encore un large soutien, près de 40% des voix.

Les experts économiques s’attendaient avec la chute du PIB à une nouvelle croissance du chômage. Ils prévoyaient en mai, 8.5 millions de chômeurs en plus, et un taux de chômage à 20%. Il est tombé à 13.5%. 2.5 millions d’emplois ont été créés. L’économie américaine rebondit, fortement.

Trump a été élu contre l’establishment républicain.

Il se moque des caciques de Washington puisqu’il veut incarner l’anti-Washington. Son seul atout, outre son personnage qui est comme une insulte à la bourgeoisie démocrate incarnée par les Clinton, c’était l’économie. L’économie touchée, il devait tomber. Or qui martèle depuis de semaines qu’il faut que l’économie reparte et fait la guerre aux gouverneurs ? Qui a débloqué (avec la Fed) 3000 milliards de dollars pour relacer la machine ? Qui se moque des experts, économiques, scientifiques, militaires, diplomatiques ? Comme il a incarné la relance, le refus de l’arrêt du pays, le non confinement, et que le pays repart, son socle de soutien populaire n’a pas bougé. Trump est resté égal à lui-même. Il a envoyé promené la Chine, l’OMS, les gouverneurs, le parti républicain, twitter, la presse, l’Europe, le virus, la FED, la vérité aussi, les militants des droits civiques, les manifestants, martelant law and order comme un Red neck. Son électorat aussi est resté égal à lui-même. Obama avait été élu contre tout pronostic, dans un pays jugé assez raciste, parce qu’il était difficile d’imaginer un Président noir aux Etats-Unis. Mais Obama avait mobilisé les Noirs américains, qui votent peu, et reconstitué l’alliance démocrate des minorités. La campagne antiraciste mobilise tous les démocrates,  et reconstitue cette coalition. Le jeu de Trump est de la gauchir, celui de Biden de la maintenir unie dans le dégoût de Trump.

Aujourd’hui, Biden l’emporte largement : tous les sondages du mois de juin donnent Joe Biden élu avec 6 à 12 points d’écart.

Mais les électeurs des Swing states, ceux qui font l’élection ?

Pour l’instant, Trump conserverait l’Ohio et la Caroline du nord. Arizona et Wisconsin sont plus incertains. Biden l’emporterait en Floride, Pennsylvanie et Virginie. Ces trois Etats, s’ils basculaient, rétablirait l’équilibre.

Trump sera sans aucun doute minoritaire en voix, comme la dernière fois. Mais l’écart dans les swing states n’est pas si grand qu’une reprise économique ne lui assure le gain d’une Amérique qui retrouve la voie d’un succès économique. La crise du coronavirus a mis fin à 11 ans de croissance américaine,  du jamais  vu. Si l’économie repart, Trump peut revenir. D’autant qu’il a conservé une force de frappe publicitaire impressionnante : il a déjà plus du double de réserves pour sa campagne que Joe Biden. La campagne d’ici novembre va être du jamais vu. Il faut s’attendre à tout, de tous les cotés. Avec des millions de dollars de dépenses électorales. Donc rien n’est joué.

Un deuxième mandat de Trump serait un festival de trumperies à coté du quel le premier aura eu l’air d’une douce musique de chambre. Trump déchainé par sa victoire, personne ne peut imaginer ce qu’il ferait une fois réélu. Totalement impensable.

C’est bien pourquoi il faut -aussi- s’y préparer. Good Bless America.

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