Selon plusieurs journaux arabes (Asharq al Aswat, Arab Weekly) une rencontre aurait été organisée en décembre dernier entre les Syriens et les Israéliens sur la base aérienne russe de Hmeimim près de Lattaquié en Syrie. Le gouvernement syrien a été le seul à démentir la rencontre. Mais les informations données sont assez précises, puisqu’elles mentionnent l’identité des représentants : le Général commandant les troupes russes en Syrie, Alexander Chayko ; l’ancien chef d’Etat-major israélien Gadi Aizenkot ; le chef des renseignements syriens Ali Mamlouk et le Général Bassam Hassan.
Le retour de la Syrie dans la Ligue arabe en question
Les Syriens auraient demandé que soit facilité leur retour au sein de la Ligue arabe, la fin des sanctions occidentales ainsi qu’une aide financière pour payer les dettes syriennes vis-à-vis de l’Iran. Israël aurait demandé le départ des troupes iraniennes et du Hezbollah de Syrie, la formation d’un gouvernement d’union nationale avec des personnalités de l’opposition.
Visiblement, les messages syriens s’adressaient aux Etats-Unis et à l’Arabie saoudite plutôt qu’à Israël. Mais il se trouve que c’est Israël qui bombarde chaque semaine les positions iraniennes en Syrie (des bombardements ont encore touché encore une quinzaine de cibles iraniennes cette semaine près de Hama.)
La Russie prend la main avec le départ de Trump
Les Russes sont à l’initiative de la rencontre. La stabilisation du régime ami d’Assad, le maintien de leur base de Tartous et un dialogue sur fond de cours du pétrole avec les Saoudiens leur deviendrait plus utile qu’un affrontement permanent en Syrie.
Les Iraniens, quant à eux, subissent des pertes importantes. Leur objectif principal, la construction d’une bombe atomique, désormais à portée de main, (une question de mois) devient un risque autant qu’un atout. Il serait temps de trouver une porte de sortie honorable pour tous. Ils sont cependant les plus réticents à un accord, car l’objet principal de celui-ci est de leur faire quitter la Syrie.
Réelle ou supposée, le fait qu’un journal saoudien se fasse le relais d’une telle rencontre est déjà un message.
D’autres rencontres seraient prévues. Certains avancent qu’il ne s’agirait pas de la première rencontre. On peut être sûr que celle-ci ne se serait pas déroulé pas sans l’accord des Américains, en attendant la mise en place de la nouvelle administration Biden.
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