« Sport Féminin Toujours » : vers une meilleure médiatisation du sport féminin

« Sport Féminin Toujours » : vers une meilleure médiatisation du sport féminin

Bien qu’il soit de plus en plus médiatisé, le sport féminin a longtemps été un oublié des médias audiovisuels (télévisions et stations de radio). L’opération « Sport Féminin Toujours », menée conjointement par le CSA et le ministère chargé des Sports, se tenait cette année du 17 au 24 janvier. L’occasion de revenir sur l’importance d’une meilleure médiatisation du sport féminin et ses impacts positifs sur la société.

Pourquoi une journée internationale du sport féminin ? 

Créée en 2014 à l’initiative du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel français, l’action « Sport Féminin Toujours » avait lieu cette année du 17 au 24 janvier. Cet événement a été initié afin de permettre au sport féminin de gagner en visibilité et de contribuer à une meilleure représentation des exemples de réussite. En effet, le CSA a mis en évidence la sous-médiatisation du sport féminin au profit du sport masculin et le déficit de visibilité. 

Quels sont les objectifs de cet événement ? 

À l’origine, il y avait une seule journée internationale du sport féminin. Désormais, l’événement se tient sur une semaine. Il poursuit ainsi 3 objectifs : 

  1. Encourager la pratique sportive des femmes et des filles. En effet, il est important de rappeler qu’il n’y a pas de genre quand il s’agit de pratiquer un sport. Trop souvent, certains sports sont automatiquement « masculinisés » et les filles s’interdisent de le pratiquer. 
  2. Féminiser les instances dirigeantes fédérales. Avoir plus de femmes dans l’exécutif sportif est une évidence. À l’heure actuelle, la plupart des postes à responsabilité sont assurés par des hommes. L’un des objectifs de cet événement est ainsi d’inciter à une plus grande parité dans le management des institutions et fédérations sportives.
  3. Soutenir la visibilité du sport féminin et par conséquent, inciter à l’investissement. C’est l’un des autres effets de la sous-médiatisation du sport féminin, les investissements sont donc moins élevés. Un désavantage pour les sportives qui ne sont pas rémunérées à leur juste valeur. 

Les résultats de ces journées internationales du sport sont probants. Le sport féminin gagne du terrain à l’antenne et les compétitions sportives internationales sont de plus en plus diffusée à des heures de grandes écoutes. Ainsi, en 2019, la Coupe du Monde de Football féminin a été diffusée en direct sur TF1, une première pour cette compétition qui existe depuis 1991. Cette même année, parmi les 10 meilleures audiences télévisées, 5 concernaient des matchs de la Coupe du Monde de football féminine. Il y a donc un réel engouement pour ce secteur et la journée internationale du sport féminin semble porter ses fruits.

Le sport féminin en France & dans le monde

Les chiffres-clés concernant la pratique du sport en France sont assez intéressants. En effet, bien que les femmes soient plus nombreuses à pratiquer un sport de manière « encadrée » ou en club, elles sont bien moins nombreuses que les hommes à participer à des tournois ou des compétitions. L’étude menée par le ministère des Sports et l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire (INJEP) a montré que seules 3% des femmes pratiquent un sport pour la compétition ou le risque. 

Selon cette même étude, on compte en 2018 6.992.000 femmes licenciées de fédération, soit 38,6% de l’ensemble des licenciés. Bien que cette part grandisse au fur et à mesure des années, la parité n’est pas atteinte.  

En France, malgré l’engouement suscité par la coupe du monde de football en 2019, le sport féminin reste sous-médiatisé. 

Cependant, le niveau de médiatisation des femmes sportives dans le monde n’est pas le même partout. Ainsi, aux États-Unis, le sport féminin est beaucoup plus mis à l’honneur. En effet, depuis que la loi de 1972, baptisée « Title IX », qui interdit toute discrimination sur la base du sexe dans les programmes d’éducations soutenus, les chiffres ont explosé. 

C’est ainsi que le soccer, ou football comme nous l’appelons en France, est devenu un sport incontournable pour les jeunes filles du pays. Depuis 1999, les États-Unis ont ainsi professionnalisé le football féminin avec divers championnats.

Un autre sport où les femmes sportives sont médiatisées, c’est bien évidemment le tennis. Avec des sportives de renommée mondiale telles que les sœurs Williams, les sportives ont ainsi été mises à l’honneur sur la scène internationale. Plus récemment, Naomi Osaka a fait parler d’elle en utilisant sa notoriété pour pointer du doigt les différences entre les hommes et les femmes. 

Ces sportives françaises reconnues à l’international 

Certaines françaises ont su s’illustrer en tant que sportives reconnues mondialement. Parmi elles, Laure Manaudou, qui s’est imposée à seulement 17 ans au JO d’Athènes avant de détenir tous les records pendant trois ans. 

Amélie Moresmo est également une sportive française qui a connu un succès international, et pour cause. Son palmarès est impressionnant, elle est la joueuse de tennis française la plus titrée en simple et la seule française à avoir remporté un titre du grand Chelem. Grâce à son expérience, elle devient l’entraîneuse d’Andy Murray de 2014 à 2016 puis l’entraîneuse de Lucas Pouille en 2018. Elle a également été la première femme entraîneuse de l’équipe de France de tennis.

L’événement « Sport Féminin Toujours » permet ainsi de mettre à l’honneur ces Françaises qui excellent dans leur sport respectif. Bien que certaines aient réussi à s’imposer sur la scène internationale, la médiatisation des sportives françaises est encore loin d’être parfaite. Grâce à l’engagement du gouvernement, des efforts sont faits et les choses évoluent doucement, mais sûrement. 

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