Premier conseil d’orientation pour l'Education à l'étranger

Premier conseil d’orientation pour l'Education à l'étranger

Comme prévu par le plan de développement de l’Education à l’étranger adopté en octobre 2019, un conseil d’orientation réunissant M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports, et M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères chargé des Français de l’étranger, s’est tenu ce vendredi 29 janvier 2021.

Une première étape ?

15 mois après son adoption, les ministres concernés se sont emparés du dispositif de pilotage stratégique du réseau français à l’étranger. Il était temps !

Après une année 2019/2020 marquée par la Covid, les tensions avec les parents d’élèves, une chute des inscriptions, une explosion des coûts pour les familles, le gouvernement se penche enfin sur l’Education à l’étranger.

Cette première rencontre a surtout permis de faire le bilan des deux années écoulées. Espérons que cela soit une première étape avant une mise en chantier des réformes indispensables à la survie du réseau.

Un plan de soutien massif

Pour répondre à la pandémie, le Parlement avec l’exécutif ont mis en place un fonds de soutien d’urgence à destination des expatriés doté d’un budget de 220 millions d’euros. Cette enveloppe est, en faite pour plus de la moitié, réservée aux établissements sous contrat via des avances de trésorerie, qu’il faudra donc rembourser (Les parents seront appelés à participer à moyen terme).

Cette aide a pour objectif de palier aux défauts de paiement des parents impactés par la crise, mais aussi de permettre un meilleur équipement numérique des établissements et des professeurs.

Mais ou est donc passé cette aide ? Car si les ministres se sont félicités de leurs actions, ils nient la réalité de terrain ! De Lisbonne à Bruxelles, en passant par Los Angeles ou Tanger, le corps professoral comme les parents d’élèves se plaignent du niveau pédagogique lors des cours en distanciel.

Professeurs mal équipés et pas ou peu formés, élèves qui coupent caméra et micro lors des cours, les écueils qui plombent la scolarité des jeunes expatriés sont encore très ou trop nombreux.

Des écoles pour les non-Français !

Mais est ce vraiment la préoccupation du gouvernement français ? Pas si sur, quand les ministres se gargarisent que sur les 370 000 élèves 67% n’aient pas la nationalité française.

Il est vrai, qu’on peut être fier du succès de notre mode d’éducation auprès des élites étrangères, mais ce chiffre ne doit pas faire oublier que plus de la moitié des enfants de Français de l’étranger n’ont pas accès à l’ Education française. La raison ? Le cout qui est prohibitif ! A Bruxelles, il faut payer 7000 euros pour un petit en maternelle, à Hong-Kong, les parents doivent déposer 10 000 euros de caution à l’entrée dans l’établissement qui ne seront récupérés qu’au départ de l’élève, etc..

Ce sujet n’a pas été abordé lors de cette première réunion de pilotage mais celui de la formation des professeurs, lui, l’a été.

Un certificat d’aptitude à l’enseignement français à l’étranger

C’est la principale information qui aura été communiquée à l’issu du Conseil d’orientation, la création d’un certificat d’aptitude à l’enseignement français à l’étranger. Ce nouveau diplôme viendra compléter la formation initiale des professeurs.

Une phase de test a été lancée sur 8 académies en France et une centaine de professeurs ou aspirants. Le ministère de l’Education nationale comme celui des Affaires étrangères espèrent, ainsi, créer un vivier de candidats à l’enseignement à l’étranger.

Mais faut il qu’il y ait des postes d’ouverts ? En effet, la diminution du budget de l’opérateur en charge de la gestion des établissements, l’AEFE, entraîne depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron le transfert des postes de professeurs du cadre français vers des contrats locaux. Mehdi Benlahcen, président du groupe de Solidarité et Ecologie (PS) à l’Assemblée des Français de l’étranger, élu consulaire au Portugal et professeur au Lycée de Lisbonne, s’en insurgeait, la semaine dernière sur Facebook.

La masse salariale des contrats locaux «  représente aujourd’hui 72% des charges de l’établissement (Lisbonne) contre 57% en 2017.« 

Mehdi Benlahcen sur Facebook le 30 janvier 2020

Jean-Yves Le Drian, Jean-Michel Blanquer et Jean-Baptiste Lemoyne, eux, ne s’en inquiètent pas. Au contraire, ils ont rappelé l’objectif du Président de la République qui était de doubler les effectifs d’ici la fin de son mandat. On en est loin… Et si la solution, la plus simple et la plus équitable pour atteindre le but présidentiel, ne serait-t-elle pas de permettre à tous les enfants de nationalité française d’accéder à l’Education nationale ?

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