Michel Bur : "Nous ne sommes pas encore dans l’après-crise."

Michel Bur : "Nous ne sommes pas encore dans l’après-crise."

Nous avons rencontré Michel Bur pour qu’il nous explique, en tant que Directeur général-adjoint, les changements au sein du réseau de la Mission laïque française et les évènements qui vont ponctuer l’année 2021/2022.

Lesfrancais.press : Jean-Paul Rebaud n’est plus le directeur général de votre groupe, aucun remplacement n’a été nommé. Qu’en est-il ?

Michel Bur : Appelé à d’autres fonctions, Jean-Paul Rebaud a quitté la direction générale, et le bureau de la Mlf a décidé de confier l’intérim conjointement aux deux directeurs adjoints, Mohamed Hamdoun et moi même. Le président, François Perret, continue d’être associé de près à la gouvernance de l’association. 

Lesfrancais.press : Comment le réseau, ses établissements, ses professeurs et ses élèves ont traversé cette crise ?

Michel Bur : Si les situations diffèrent d’un pays à l’autre, nous ne sommes pas encore dans l’après-crise. La situation libanaise demeure bien sûr notre plus vive préoccupation et nous mobilise sans relâche. Nous mettons tout en œuvre, avec nos personnels d’encadrement, pour aider nos établissements à surmonter l’avalanche de difficultés que génère l’extraordinaire crise multiforme que connaît le Liban. Nous sommes en particulier très attentifs à la situation très précaire des personnels libanais dont il convient de saluer l’engagement et le courage. Notre association les soutient et a mis en place une série de mesures pour les accompagner. 

Lesfrancais.press : Le gouvernement a débloqué des fonds, avez-vous pu obtenir un soutien via son agence ?

Michel Bur : La Mlf remercie l’Etat, via l’AEFE, pour le soutien financier qu’il apporte heureusement, et va continuer d’apporter à nos établissements, comme il le fait pour l’ensemble de l’enseignement français au Liban.

Lesfrancais.press : Présentiel ? Distanciel ? Quelles consignes sur la Covid allez-vous appliquer ?  

Michel Bur : Les consignes données sont celles en application dans chaque pays. Nos établissements respectent et appliquent des protocoles sanitaires qui d’un pays à l’autre peuvent différer. 

Dans ce contexte où les questions de sécurité priment, il s’agit pour nous de garder notre capacité de réactivité, de créativité pour proposer des solutions pédagogiques les plus adaptées aux élèves et à leurs apprentissages. L’engagement des personnels et la confiance des familles ont été déterminants pendant la crise sanitaire. C’est cette écoute du terrain qui nous a permis d’être efficace jusqu’à maintenant. Nous avons beaucoup appris ces derniers mois, notamment dans la relation à l’autre, la nécessaire communication entre tous les acteurs, l’explicitation de toute action pour assurer la collaboration et le mouvement collectif.

Lesfrancais.press : 2022, c’est l’année de vos 120 ans, quel programme ?

Michel Bur : En 2022, la Mlf fêtera ses 120 ans, l’OSUI au Maroc, son quart de siècle : ce sont là des échéances symboliques que nous voulons saisir pour redéfinir ensemble notre projet. Qui sommes-nous maintenant ? Qui voulons-nous devenir ? Quelles formes de développement souhaitons-nous ? Le savoir-faire que nous avons acquis en matière de développement professionnel comme d’enseignement à caractère international pourrait ainsi être proposé à des établissements dont la vocation n’est pas nécessairement d’entrer dans le réseau de la Mlf, en France d’ailleurs comme à l’étranger.

La Mlf, seule association reconnue d’utilité publique dans l’univers de l’EFE, veut aussi à cette occasion, interroger sa relation avec l’Etat.  Le congrès des 8-9-10 mai prochains à Rabat sera donc LE rendez-vous fixé cette année pour débattre collectivement de ces questions.

Par ailleurs, la place des familles, de leur accueil et de leur accompagnement reste centrale dans la stratégie pédagogique de la Mlf. Ainsi, cette année, des débats-conférences animés par des chercheurs et acteurs de l’éducation  seront proposés dans nos établissements et diffusés en live sur nos différents canaux de communication afin de permettre à chacun des acteurs de la communauté éducative (parents, élèves, enseignants)  d’échanger et de comprendre les nouveaux enjeux de l’école. 

Institutionnaliser les pratiques d’accueil, d’accompagnement et de dialogue et en développer les vecteurs de collaboration sont au coeur des enjeux de la culture de nos établissements. 

Lesfrancais.press : Au coeur du projet éducatif, il y a les professeurs, suite à différentes mesures mais aussi à la situation sanitaire, l’ensemble des réseaux signale des tensions au niveau recrutement. Où en êtes vous ?

La campagne de recrutement pour la rentrée 2022 va s’ouvrir dans les prochains jours. L’an passé, ce sont 300 offres d’emploi qui ont été proposées, majoritairement des postes d’enseignants mais aussi d’encadrement, de gestion, d’administration, de vie scolaire, de conseil pédagogique. Cependant il n’y a pas de tension de recrutement au sein de notre réseau. Dans la majorité des cas, les postes sont couverts.

Chaque établissement construit en son sein son projet de développement professionnel et l’articule avec une politique des ressources humaines pour développer un enseignement français international, un enseignement interculturel en milieu plurilingue. Choisir de travailler dans un établissement de la Mission laïque c’est aussi adhérer à ce principe fort, celui d’un développement professionnel continu. En s’interrogeant sur ce que les élèves doivent apprendre, un enseignant doit nécessairement aujourd’hui s’interroger sur ce qu’il a à apprendre lui-même pour que les élèves apprennent mieux. 

Des prochaines dates de rencontres avec les candidats seront bientôt proposées, notamment autour d’un Facebook live. Nous serons encore une fois présents pour accompagner toutes personnes souhaitant rejoindre notre réseau dans son projet de carrière. 

Lesfrancais.press : Merci, et bonne rentrée à vous !
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