Meyer Habib implique Mélenchon dans le retour de l’antisémitisme

Meyer Habib, député des Français de l’étranger, a interpellé le gouvernement sur la résurgence de l’antisémitisme en France et la tolérance nouvelle dont il était l’objet.

S’appuyant sur de derniers sondages, il a affirmé : « la Bête immonde n’est pas morte, elle a muté : hier apanage de l’ultra droite, l’antisémitisme prospère aujourd’hui sur fond d’islamisme, de haine d’Israël, et de théorie du complot ». Il a ajouté :

«  Parlons en de la théorie du complot : Tout récemment Jean- Luc Mélenchon a imputé dans une quasi indifférence la victoire de Johnson et la déroute de Corbyn aux Rabbins, à Netanyahu et au Crif. C’est la version revisitée des Protocoles des sages de Sion » (célèbre texte antisémite fabriqué par la police secrète tsariste pour étayer la thèse d’un complot juif mondial).

Meyer Habib a aussi dénoncé le « scandale judiciaire » du meurtre de la sexagénaire juive Sarah Halimi, l’assassin ayant été déclaré « pénalement irresponsable ».

Jean-Luc Mélenchon, adressait alors des signes à Richard Ferrand, qui présidait l’Assemblée. Celui-ci intervenait pour interrompre Meyer Habib :

« Notre règlement interdit les mises en causes personnelles à l’égard d’un collègue surtout quand il n’a pas la faculté de vous répondre. Je vous rappelle donc à l’ordre ».

La polémique était de toute façon lancée.

Jena-Luc Mélenchon avait en effet critiqué les « ukases » du Crif en commentant les élections britanniques et la défaite de Jeremy Corbyn. Ce dernier avait été accusé d’avoir laissé se développer un antisémitisme quasi revendiqué au sein de groupes du Labour, et ce, pas seulement par les rabbins ou la communauté juive.

Ce n’est pas non plus la première fois, en France ou ailleurs, qu’est dénoncé ce que l’on appelle « l’islamo-gauchisme », à la télévision, ou dans la presse. On se rappelle l’affaire du Bondy blog.

Jean-Luc Mélenchon a réagi immédiatement sur twitter : « En séance des questions au gouvernement, le député ami de Netanyahou Meyer Habib s’en prend a moi en m’assimilant à l’assassin de madame Halimi. Le voyou a été rappelé à l’ordre par le président de l’Assemblée ».

Quant au gouvernement, sa Porte-parole, Sibeth N’Diaye,  a répondu à Meyer Habib «  comprendre l’émotion et les interrogations légitimes », concernant la décision de justice concernant l’assassin de Sarah Halimi, mais a rappelé que le caractère antisémite du meurtre avait été reconnu  de manière claire. Elle a réaffirmé «  la résolution du gouvernement à lutter très fermement contre l’ensemble des actes antisémites. » Ceux-ci ont augmenté, selon le gouvernement, de 74% en 2018 par apport à 2017 (les  chiffres de 2019 ne sont pas encore connus).

L’Assemblée nationale a adopté récemment une résolution « visant à lutter contre l’antisémitisme » qui reprenait la définition de l’antisémitisme établi par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste : « une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. » Cette définition, qui a déjà été adoptée par 16 pays européens sur 20 ainsi que par le Parlement européen en 2016, a pourtant profondément divisé la majorité LREM, et été repoussé par la France Insoumise.

L’interpellation de Meyer Habib intervenait au moment où le Président Macron effectue son premier voyage en Israël pour assister au  5ème Forum International sur l’Holocauste.

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