Le scrutin est serré : selon les premiers sondages réalisés à la sortie des urnes, le SPD et le CDU sont au coude-à-coude. La chaîne de télévision publique ARD donne les deux partis à égalité à 25% des voix, tandis que sa consœur, la ZDF donne les socio-démocrates à 26% et les conservateurs à 24%, lors des élections fédérales allemandes, dimanche 26 septembre. A l’issue de ce vote, une coalition devra se former entre les différents partis pour nommer un chef de gouvernement.
Un vote complexe
Les électeurs allemands ont deux cases à cocher sur leur bulletin de vote. Ils votent tout d’abord, dans leur circonscription, pour un candidat ou une candidate au Bundestag (l’équivalent d’un député français). Celui ou celle qui l’emporte est garanti d’avoir un siège au Parlement. C’est ainsi que 299 députés sont élus. L’autre partie du Bundestag est désignée grâce au deuxième vote, proportionnel cette fois-ci, au cours duquel les Allemands choisissent un parti politique. Les sièges restants sont affectés en fonction des pourcentages réalisés par chaque formation – à la condition d’obtenir au moins 5% des voix. Les résultats sont attendus à partir de 18 heures.
Une coalition attendue après le vote
Il est peu probable qu’un seul parti remporte à lui seul la majorité des sièges. Plusieurs formations politiques vont donc devoir s’associer pour former une alliance majoritaire. C’est justement cette coalition qui va ensuite élire le chef du gouvernement, le ou la chancelière. Combien de temps ces négociations entre partis prendront-elles ? « Pour la première fois, ni les sociaux-démocrates ni les chrétiens-démocrates ne peuvent former une coalition à deux forces politiques » et avoir une majorité, souligne auprès de franceinfo le politologue Nils Diederich. Une coalition rassemblant trois forces (avec les Verts et/ou les Libéraux) semble l’issue la plus probable.
Olaf Scholz en tête des intentions de vote. Le candidat social-démocrate (SPD) est le favori des derniers sondages, recueillant 25% des dernières intentions de vote. Il a plaidé vendredi pour un « renouveau » à l’issue du scrutin de dimanche. « Nous avons besoin d’un changement de gouvernement et nous voulons un gouvernement dirigé par le SPD », a clamé Olaf Scholz lors de son dernier grand meeting de campagne, à Cologne.
Le risque d’une paralysie européenne
Selon Marion Gaillard, spécialiste des relations franco-allemandes et des questions européennes, docteure en histoire et enseignante à Sciences Po, invitée sur France Inter ce dimanche matin, la France qui prend la présidence de l’Union européenne au 1er janvier 2022 « a sans doute davantage à gagner avec une victoire du SPD », notamment « sur les questions de Pacte de stabilité et de croissance ou d’endettement commun », alors que la CDU et les libéraux, une fois la parenthèse de la pandémie fermée, souhaitent « revenir impérativement aux règles strictes du Pacte de stabilité et du traité budgétaire de 2012 avec des sanctions renforcées ». Olaf Scholz serait donc « le meilleur partenaire d’Emmanuel Macron dans le couple franco-allemand ».
Cependant, d’ici là, le temps des tractations pour former la coalition en Allemagne, le président de la République pourrait bien se retrouver de nouveau face à une Angela Merkel qui expédiera les affaires courantes, plutôt que le candidat victorieux de ces législatives. L’instabilité politique allemande éloigne donc davantage la perspective de réformes voulues au niveau européen par Emmanuel Macron, faisant craindre une paralysie européenne.
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