Manifestations contre la France devant nos ambassades

Manifestations contre la France devant nos ambassades

Des centaines de manifestants se sont rassemblés mardi soir et ce mercredi matin devant l’ambassade de France à Tunis en Tunisie, et à Téhéran en Iran pour protester contre le tir meurtrier sur un hôpital de la ville palestinienne de Gaza. Une frappe qui a fait au moins 200 morts, d’après le Ministère de la Santé de la bande de Gaza. Le Hamas a accusé Israël d’être à l’origine de cette frappe, mais Israël impute le tir de roquette au Jihad islamique, un autre groupe armé palestinien. Une information démentie par ce dernier qui accuse aussi Israël. On a, aussi, appris ce mercredi 18 octobre que le bilan passe à 24 morts pour les Français tandis que 7 sont toujours disparus.

Manifestations contre la France
Une personne blessée transférée à l'hôpital Shifa après une frappe sur l'hôpital Al-Ahli, dans la ville de Gaza, dans la bande de Gaza, le 17 octobre 2023. © Reuters - Stringer

A Tunis, Américains et Français

À Tunis, ils étaient des milliers de manifestants à exprimer leur colère, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article. Ils ont également réclamé le renvoi des ambassadeurs français et américain. « Les Français et les Américains sont les alliés des sionistes », ont scandé les manifestants en colère devant le siège de l’ambassade de France au centre de Tunis, ont constaté des journalistes. « Le renvoi de l’ambassadeur est un devoir »« pas d’ambassade américaine sur le territoire tunisien » ont-ils crié, entouré d’un dispositif policier.

Les manifestants, dont des figures de l’opposition et des représentants de la société civile ainsi que des avocats, ont scandé aussi des slogans hostiles au président français Emmanuel Macron.
La Tunisie, qui a abrité de 1982 à 1994 l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat après son départ du Liban, a depuis toujours adopté une position de ferme soutien à la cause palestinienne.

Dans ses discours, le président tunisien Kais Saied a qualifié à plusieurs reprises de « crime » une normalisation avec Israël et une commission parlementaire doit examiner prochainement un projet de loi visant à pénaliser un tel processus.

Manifestations contre la France
Un rassemblement de soutien au peuple palestinien, à Tunis, le 16 octobre 2023. FETHI BELAID / AFP

Royaume-Uni et France visés à Téhéran

Cette même nuit, des centaines de personnes se sont rassemblées devant l’ambassade de France, mais aussi celle du Royaume-Uni à Téhéran pour protester contre ce tir sur un hôpital de Gaza. Plusieurs manifestants ont scandé « Mort à la France et à lAngleterre », en lançant des œufs sur les murs de l’enceinte de l’ambassade de France.

Des drapeaux israéliens ont été brûlés et la foule a également crié « Mort à Israël ». Ces rassemblements ont pris fin dans le calme vers 3 heures du matin, heure locale.

Israël et les États-Unis n’ont d’ailleurs pas d’ambassade à Téhéran en l’absence de relations diplomatiques entre ces deux pays et l’Iran. Le président iranien Ebrahim Raïssi a décrété une journée de « deuil public » mercredi et a prédit que l’attaque contre l’hôpital allait se retourner contre Israël et son allié américain.

Le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a pour sa part appelé dans un message sur X à « lunité mondiale » contre Israël, « un régime usurpateur plus détesté que lEtat islamique ». Téhéran a également appelé les pays arabes ayant noué des relations avec Israël à les rompre.

Manifestations dans de nombreux pays musulmans

Environ 5 000 Jordaniens ont manifesté ce mercredi à la mi-journée près de l’ambassade d’Israël à Amman. La Jordanie, liée par un traité de paix avec l’État israélien, a déclaré qu’Israël « porte la responsabilité de ce grave incident ».

Tandis que des milliers d’Égyptiens ont également défilé en soutien aux Palestiniens ce mercredi dans différentes villes du plus peuplé des pays arabes en solidarité avec la bande de Gaza, pilonnée depuis 12 jours par Israël, selon des images diffusées par des médias locaux et sur les réseaux sociaux dans un pays où manifester est illégal.

Peu avant, le président Abdel Fattah al-Sissi avait prévenu : « si je demande au peuple égyptien de sortir dans les rues, ils seront des millions ». À Rafah, le poste-frontière vers la bande de Gaza, les humanitaires qui attendent d’entrer se sont rassemblés pour la prière des morts en mémoire des victimes de la frappe qui a tué dans la nuit des centaines de personnes dans un hôpital de Gaza, a constaté un correspondant de l’AFP.

Rappelons que Joe Biden a d’ores et déjà affirmé que, « sur la base de ce (qu’il avait) vu, il apparaît que (la frappe) a été menée par le camp adverse » à Israël. Interrogé sur la question de la responsabilité ce mercredi à la mi-journée. Du côté français, le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, s’est voulu plus prudent, assurant que la France n’avait pas « de données en propre » sur l’origine du tir.

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