L’Union européenne, critiquée de toutes parts pour la lenteur des vaccinations contre le Covid, a annoncé dimanche soir qu’elle recevrait au premier trimestre 30% de doses en plus d’AstraZeneca, mais prévenu que les mois de février et mars resteraient « difficiles ».
Au total, le laboratoire anglo-suédois « va fournir 9 millions de doses supplémentaires par rapport à ce qui était offert la semaine dernière, soit 40 millions au total », a écrit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur Twitter.
Elle a précisé sur la chaîne de télévision allemande ZDF que cet accord avait été conclu suite à un entretien dans la journée avec le PDG du groupe pharmaceutique, Pascal Soriot, et avec les responsables d’autres groupes avec lesquels l’UE a conclu des contrats de livraison de vaccins.
Dans le même temps, l’entreprise, qui subit depuis plusieurs jours les foudres des dirigeants européens en raison d’importants retards de production, « commencera les livraisons une semaine plus tôt que prévu » et « étendra également sa capacité de fabrication en Europe », a ajouté Mme von der Leyen.
Les livraisons commenceront « à priori, la deuxième semaine de février », a précisé une source européenne.
Malgré tout, la présidente de la Commission a reconnu que les mois de février et mars resteraient « une phase difficile » pour ce qui est de l’approvisionnement en vaccins et admis que l’UE affichait actuellement un bilan de vaccination inférieur à celui de la Grande-Bretagne notamment.
Au deuxième trimestre le vaccin du laboratoire Johnson & Johnson sera mis sur le marché « et les fabricants auront résolu leur difficultés de départ, ce qui fait que nous pourrons attendre davantage de vaccins », a assuré Mme von der Leyen.
Objectif 70% des adultes
En dépit des problèmes actuels, la dirigeante a également maintenu sur la chaîne allemande ZDF l’objectif de l’UE de vacciner 70% des adultes d’ici « la fin de l’été ». Le 19 janvier, l’UE s’était également donné pour objectif de vacciner 80% des professionnels de la santé et des plus de 80 ans d’ici mars.
AstraZeneca, dont le vaccin a été autorisé vendredi sur le marché européen, avait annoncé une réduction de trois-quarts des livraisons promises à l’UE au premier trimestre.
AstraZeneca avait argué d’une « baisse de rendement » sur un site de fabrication européen pour expliquer ses retards de livraisons à l’UE. Une explication jugée « insatisfaisante » par la Commission, qui a réclamé une inspection du site industriel belge concerné, géré par un sous-traitant du groupe, intervenue jeudi dernier.
Dans un entretien à certains médias, le PDG d’AstraZeneca, le Français Pascal Soriot, avait cependant assuré devoir réserver aux Britanniques la production des usines au Royaume-Uni.
Un argument fermement contesté par Bruxelles: le recours aux usines britanniques pour approvisionner l’UE « n’est pas une option, c’est une obligation contractuelle », avait insisté un responsable européen. Berlin a menacé dimanche d’action en justice les laboratoires ne « respectant pas leurs obligations » de livraison de vaccins à l’UE.
AstraZeneca a signé en août un contrat avec Bruxelles pour une précommande de 400 millions de doses au total, qui a été publié par la Commission, mais amputé de nombreux passages jugés « confidentiels ».
L’entreprise « s’est engagée à faire tous les efforts raisonnables en vue de mettre sur pied des capacités pour produire 300 millions de doses du vaccin, sans en tirer de bénéfices ni essuyer de pertes », indique le texte, mentionnant l’option pour l’UE de commander 100 millions de doses supplémentaires.
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