LREM : tensions sur les investitures pour les législatives

LREM : tensions sur les investitures pour les législatives

La République En Marche se met en ordre de bataille pour les prochaines élections de juin. Alors que les tractations autour des investitures pour les législatives par le parti se poursuivent, sur fond de tensions entre les diverses sensibilités de la famille macroniste, le calendrier se précise. Les premiers noms pourraient être connus en fin de semaine, peut-être ce jeudi ou ce vendredi, tandis qu’une journée réunissant l’ensemble des candidats investis aura lieu le mardi 10 mai aux docks d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Les amis d’Edouard Philippe visent deux circonscriptions

Horizons, le parti d’Edouard Philippe, tente de trouver sa place aussi chez les Français de l’étranger. Et comme en France, le parti présidentiel rechigne à faire de la place, surtout qu’à l’étranger, LREM a 10 députés sur les 11 circonscriptions.

Pourtant, petit à petit, les négociateurs avancent leurs pions et se dirigeraient vers un accord concédant la circonscription de Suisse et celle d’Amérique du Sud aux amis de l’ancien Premier ministre.

A Genève, la nouvelle serait accueillie avec curiosité. Joachim Son-Forget, le député élu sous l’étiquette LREM, parti depuis rejoindre Reconquête d’Eric Zemmour, a fait vivre un mandat particulier à ses discrets électeurs. Entre sorties nocturnes, propos insultants, et autres déboires, Joachim Son-Forget a détonné dans le paysage helvète. Mais pourtant, sa liste a obtenu en 2021 aux consulaires près de 30% des voix, de quoi envisager un maintien au second tour des législatives, une option dont les Républicains seraient privés à la vue des résultats de la présidentielle. Le ou la candidate Horizons aurait toutes ses chances dans cette circonscription.

Ce qui ne sera pas forcément le cas pour celui ou celle qui héritera de l’Amérique du Sud. Là aussi, la députée Paula Forteza, aussi élue sous l’étiquette LREM, n’aura pas laissé un bon souvenir à ses administrés. Après avoir brigué la mairie du XVème arrondissement auprès de Cédric Villani en 2020, Paula Forteza délaissa sa circonscription dans laquelle elle ne se représente pas. Une attitude qui a conduit le parti présidentiel à obtenir ses plus mauvais scores électoraux pour les expatriés. Dans ces pays, la France insoumise (LFI), propulsée par la très active responsable Florence Poznanski, tire les marrons du feu et peut envisager d’obtenir son premier siège chez les Français de l’étranger.

Manuel Valls lorgne sur la circonscription ibérique

Depuis un mois, la rumeur enflait. Nos reporters avaient croisé l’ancien Premier ministre au Champ-de-Mars le 24 avril au soir et lui avaient demandé s’il accepterait de répondre à une question sur sa possible candidature, Manuel Valls leur avait répondu : « pas encore ». Il semblerait que le temps soit venu. Depuis le 03 mai, les indiscrétions se multiplient dans les médias nationaux, l’annonçant comme investi.

Mais du côté du député en place, on ne l’entend pas de cette oreille. Stéphane Vojetta, qui a succédé à Mme Cazebonne, élue au Sénat en septembre 2021, contacté ce 04 mai au matin, déclare travailler à sa campagne, avoir le soutien de l’équipe avec qui il collabore depuis son engagement auprès d’Emmanuel Macron en 2017. Il nous précise même avoir déjà pris rendez-vous pour le dépôt de sa candidature la semaine prochaine à Paris.

https://www.facebook.com/stephanevojettaofficiel/posts/826542374973438
Post sur Facebook de Stéphane Vojetta ce 04 mai 2022

A Paris, Véronique Bedague, l’ancienne directrice de cabinet de Manuel Valls à Matignon, avait été approchée par Emmanuel Macron pour devenir sa nouvelle Première ministre. Proposition qu’elle aurait déclinée ce 04 mai au matin. Eloignant Manuel Valls de l’investiture ? Possible…

Deux hommes et une femme pour le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest

Autre circonscription qui fait l’objet de toutes les envies, la IXème, celle réunissant le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest (hors Bénin, Ghana, Nigeria et Togo). Sur place, le député investi en 2017, M. M’Jid El Guerrab, qui se représente, fait face aux conséquences de « l’affaire des coups de casque », dont le procès doit se conclure dans quelques jours, portés à Boris Faure (responsable PS de la fédération des expatriés en 2017) quelques jours après la première victoire d’Emmanuel Macron.

Dès sa mise en accusation, M’Jid El Guerrab a été exclu du groupe LREM. Pourtant tout au long du mandat, il a continué d’évoluer dans les sphères de la majorité présidentielle, en incorporant le groupe AGIR de celle-ci. Ce petit jeu ne l’a pourtant pas protégé d’une investiture par La République en Marche. En effet, depuis plusieurs mois, les candidatures se succèdent.

Si à la fin de l’hiver, on pensait la situation fixée avec la probable investiture d’Ahmed Eddarraz, depuis quelques jours le jeu semble de nouveau ouvert. Le Président de la République cherchant à élargir sa base électorale serait tenté de proposer l’universitaire Zineb El Rhazoui, proche du Printemps Républicain (formation laïque dont Manuel Valls est aussi lié). Cette universitaire franco-marocaine aux positions bien tranchées, plutôt classée parmi les soutiens à l’application d’une laïcité stricte, serait un pari risqué pour LREM. Ahmed Eddarraz prévient : « Investir Zineb El Rhazoui reviendrait à rajouter de la division à la division dans des pays de confession musulmane« , il reste donc confiant et a, déjà, entamé sa campagne.

Avec 3 candidats possibles, le député actuel, la candidate potentiellement parachutée et le candidat « local », se réclamant de la majorité présidentielle, c’est la gauche unie qui risque de remporter le siège.

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