Selon l’UNICEF, qui reprend une étude publiée dans la revue The Lancet Global Health, les mesures de lutte contre le Coronavirus (Couvre feu, confinement, interdiction des déplacements) ont fait baisser le nombre de visites dans les centres de santé. A cela s’ajoute la perturbation dans l’approvisionnement en médicaments, la malnutrition, accentuée par la rupture des circuits d’échanges et de distribution.
Jusqu’à 1.2 millions d’enfants de moins de cinq ans, selon l’Unicef, pourraient mourir en six mois dans 118 pays.
56.000 femmes pourraient aussi être victimes d’une baisse des soins médicaux avant et après l’accouchement.
A la mi-avril, 117 millions d’enfants dans 37 pays n’ont pas été vaccinés contre la rougeole parce que les campagnes de vaccination ont été interrompues à cause de l’épidémie.
Les écoles sont fermées, les parents sont au chômage et les conditions socioéconomiques se détériorent, l’accès au soin est limité. Les risques de violence, d’abus, de négligence, augmentent. Les femmes et les filles sont davantage exposées aux violences. Les migrants, les enfants de migrants sont particulièrement exposés.
« Nous avons observé les conséquences de la pandémie dans les pays disposant de systèmes de santé développés, et nous sommes préoccupés par ses effets possibles dans des pays où les systèmes de santé sont plus faibles et qui disposent de ressources moins importantes », explique Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef.
Elle a demandé une aide d’1.6 milliards de dollars pour financer ses actions contre la pandémie. Elle a pour l’instant reçu 215 millions de dollars supplémentaires, attribués à des campagnes d’informations, des achats de masques, des blouses, de gants dans 57 pays.
Catastrophes sanitaires en cascade ?
Le point majeur est de constater que les mesures prises pour lutter contre la pandémie risquent de provoquer des catastrophes sanitaires. On peut bien sûr estimer que sans de telles mesures, l’épidémie aurait fait un nombre encore plus élevé de victimes ; de même que l’on peut se dire que l’étude de The Lancet est surévaluée et que l’Unicef la reprend à son compte, pour lancer un énième appel au secours. 1.2 Millions d’enfants menacés, cela semble raisonnable pour appeler au secours.
Il n’est pas étonnant que la panne économique mondiale touche les plus vulnérables dans les pays les plus pauvres. La logique décrite par cette étude et les constats faits en Afrique de l’est et de l’ouest, en Inde et en Amérique latine, confirment la dégradation rapide des situations économiques, qui touche les plus faibles, et donc les enfants.
Laisser un commentaire