Le système éducatif français n’est ni le meilleur, ni le pire du monde.

Le système éducatif français n’est ni le meilleur, ni le pire  du monde.

L’OCDE a réalisé son étude 2019 « Regards sur l’éducation », sur l’état des systèmes éducatifs parmi les États membres. Si la France a tendance à reculer dans les classements concernant le niveau des élèves du secondaire et des étudiants, son système éducatif compte néanmoins parmi les meilleurs au sein des pays occidentaux.

Des dépenses importantes mais en stagnation

La France consacre 155 milliards d’euros à l’éducation de ses enfants, soit 6,7 % du PIB (source Ministère de l’Éducation nationale – 2017). Entre 2010 et 2016, les dépenses publiques d’éducation en France ont augmenté moins rapidement que les dépenses publiques totales (+1% contre +6% sur la période). La tendance est similaire dans les pays de l’OCDE (+4% des dépenses publiques d’éducation, comparée à une croissance de 6% des dépenses publiques totales). L’État finance 57,5% des dépenses d’éducation, les collectivités locales 23%, les entreprises 8,5% et les ménages 8%. Les salaires et les charges représentent 75% des dépenses. L’investissement est à l’origine de 7% des dépenses. Le premier degré absorbe 29% des dépenses, le second degré39 %, le supérieur 20% et la formation continue 10%.

En 2016, les dépenses annuelles par élève dans l’enseignement primaire sont de 7 600 dollars en France contre 8 500 dollars en moyenne au sein de l’OCDE Pour l’enseignement secondaire, la France est légèrement au-dessus de la moyenne avec 10 600 dollars contre 9 900.

Pour l’enseignement supérieur, la France consacre par élève 14 100 dollars contre une moyenne de 10 400 dollars. Cette situation s’explique par l’importance des établissements publics dans l’enseignement supérieur. En raison de la forte augmentation du nombre d’étudiants en France (+11% entre 2010 et 2016), la dépense par élève a baissé lors de ces cinq dernières années dans l’enseignement supérieur (-5% sur la même période).

Au sein de l’OCDE, les dépenses continuent à augmenter mais avec des progressions moins fortes du nombre d’étudiants. En France, comme dans de nombreux pays européens, les frais de scolarité dans les établissements publics sont peu élevés : 240 dollars par an en master 1 et 500 dollars pour un programme de doctorat.

Des rémunérations  plus élevées que dans la moyenne de l’OCDE

En France, 58% des dépenses courantes d’établissements publics d’enseignement primaire et secondaire sont affectées à la rémunération des enseignants. Ce chiffre est inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE et de l’Union européenne (63%). Une part plus importante des dépenses est allouée au personnel non enseignant en France (22% en France contre 15% en moyenne). Les salaires réels des enseignants français sont supérieurs à la moyenne de l’OCDE à tous les niveaux de l’enseignement sauf pour le primaire. Au collège, la moyenne dans l’Hexagone est à 45 212 dollars contre 42 394 dollars dans l’OCDE. Au lycée, elle atteint 50 820 dollars contre 45 639 dollars. Dans l’élémentaire, en revanche, elle se situe à 39 270 dollars contre 40 370 dollars.

L’organisation internationale souligne également que les enseignants débutent en France avec un salaire 7 % inférieur à la moyenne constatée dans les États membres. Les rémunérations les plus importantes pour le corps professoral sont constatées aux Pays-Bas, en Autriche, en Australie, au Danemark et aux États-Unis. En revanche, les rémunérations des professeurs sont nettement inférieures à la moyenne en Italie et en Grèce.

Contrairement à certaines affirmations, le temps de travail des enseignants est plus élevé en France, 900 heures par an pour les professeurs des écoles, par exemple, contre une moyenne OCDE de 783 heures. En France, selon l’étude TALIS, la plupart (85%) des enseignants du premier cycle de l’enseignement secondaire étaient satisfaits de leur emploi, et 74% ont déclaré qu’ils deviendraient encore enseignants s’ils pouvaient choisir à nouveau. Ces chiffres sont proches des moyennes de l’OCDE (90% et 76% respectivement). Cependant, cette satisfaction est à relativiser car 45% des enseignants de ce niveau estiment que les avantages de leur profession ne l’emportent pas sur ses inconvénients (24% dans les pays de l’OCDE). 7% seulement des enseignants dans le secondaire inférieur estiment que leur profession est correctement valorisée par la société. Au sein de l’OCDE ce taux est de 26%.

En France, les enseignants sont en moyenne plus jeunes que dans les autres pays de l’OCDE, en particulier ceux du primaire. La part des enseignants âgés de plus de 50 ans est significativement plus faible en France (22% contre 33% en moyenne au sein de l’OCDE) Dans l’enseignement secondaire, les enseignants sont les plus âgés : 31% d’entre eux avaient plus de 50 ans en 2017.

La France en pointe pour la scolarisation des jeunes enfants

En France, presque tous les enfants de 3 ans sont inscrits dans l’enseignement préprimaire en 2017, la moyenne des pays de l’OCDE étant de 77%. Notre pays se caractérise par l’importance de l’école publique qui scolarise 87% des enfants en préprimaire contre une moyenne de 73% au sein de l’Union européenne. Dans les écoles primaires et secondaires, le taux de scolarisation dans le public est de 80%. Il est en légère baisse depuis une dizaine d’années. (Source : INSEE)

Des classes un peu plus surchargées dans le pré-primaire

Dans le pré-primaire, le nombre d’enfants de 3 à 5 ans par enseignant est de 23 (7 enfants de plus que la moyenne de l’OCDE). En prenant en compte les appuis dont bénéficient les enseignants, le ratio tombe à 16 contre 12 en moyenne au sein de l’OCDE. Depuis la rentrée 2010/2011, les enseignants pré-primaires doivent être titulaires d’une maîtrise en France. La France est un des pays les plus exigeants en la matière. Dans les autres pays, la règle est d’avoir simplement un niveau de fin d’études secondaires. La taille des classes est en moyenne légèrement supérieure en France par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE pour le primaire et le secondaire (24 et 25 comparé à 21 et 23 en moyenne dans les pays de l’OCDE). Depuis la rentrée 2017, la France a progressivement mis en place des mesures visant à réduire de moitié l’effectif des classes au cours de la première et de la deuxième année du primaire (CP et CE1) dans les établissements implantés en zones défavorisées.

La France, un pays d’accueil des étudiants étrangers

Les étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur français représentaient, en 2017, 10% des effectifs. Ils étaient au-dessus de la moyenne des pays de l’Union européenne (9%) et de l’OCDE (6%). Les doctorants étrangers représentent 40% des effectifs. (26 500 sur les 66 900 inscrits). Ce taux est également supérieur à la moyenne de l’OCDE et de l’Union européenne (22%). Parmi les étudiants internationaux en France, 31% viennent d’Afrique et 32% d’Asie.

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