Le président catalan s’apprête à convoquer des élections anticipées

Le président catalan s’apprête à convoquer des élections anticipées

Quim Torra, le président indépendantiste du gouvernement régional de Catalogne, a annoncé le 28 janvier qu’il prévoyait d’organiser rapidement des élections législatives anticipées dans la région. Un article d’Euractiv

C’est en raison des incessantes querelles entre ses deux principaux alliés indépendantistes au sein du gouvernement catalan que Quim Torra a pris la décision de convoquer un scrutin anticipé.

La législature actuelle « n’a plus de direction politique », a déploré le président catalan lors d’un discours le 28 janvier. En cause, le « manque de loyauté » de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC). Jusqu’à maintenant, le parti indépendantiste comptait pourtant parmi ses plus proches alliés politiques.

« Aucun gouvernement ne peut travailler sans unité, sans une stratégie commune et sans que ses membres fassent preuve de loyauté les uns envers les autres », a-t-il déclaré.

Des élections en Catalogne dans deux ou trois mois ?

La décision de Quim Torra est intervenue après que l’ERC a accepté de facto un arrêt de la commission électorale centrale espagnole, privant le président catalan de son accréditation de député.

Selon Quim Torra, ce jugement « ouvre [également] la porte » au retrait de son statut présidentiel.

À ce stade, de nouvelles élections apparaissent comme la seule issue possible. Quim Torra a cependant décidé que la date du scrutin anticipé ne serait fixée qu’après l’approbation du budget régional. Celui-ci devrait être adopté dans deux ou trois mois.

Un conflit majeur a éclaté lundi 27 janvier entre les deux principaux partenaires indépendantistes du gouvernement catalan : JuntsxCat (Ensemble pour la Catalogne) et l’ERC. Au cœur de l’affrontement : le retrait du statut juridique de Quim Torra en tant président régional catalan.

L’avenir de Pedro Sanchez comme premier ministre est en jeu

Quim Torra a pris ses fonctions de président régional en mai 2018, mais de violentes disputes ont éclaté presque immédiatement entre JuntsxCat et l’ERC, qui ne sont pas d’accord sur la marche à suivre pour concrétiser leurs ambitions séparatistes.

L’avenir politique de la Catalogne devait se préciser lors de prochaines négociations avec l’exécutif espagnol.

Pour le Premier ministre Pedro Sánchez et sa coalition – constituée par le parti socialiste espagnol (PSOE) et le parti de gauche Podemos -, le soutien des partis séparatistes catalans – principalement celui de l’ERC – est vital.

En novembre dernier, Quim Torra a été jugé pour insubordination, après avoir refusé de retirer le drapeau régional catalan et d’autres symboles indépendantistes du siège du gouvernement régional et d’autres bâtiments publics à Barcelone.

Après sa condamnation, le tribunal a décidé de lui interdire d’occuper sa fonction publique de président régional pendant 18 mois.

Quim Torra a fait appel de cette décision, mais la commission électorale a ordonné la mise en œuvre immédiate de cette suspension.

Bien que JuntsxCat ait décidé d’ignorer la décision de la Cour, l’ERC a refusé de faire de même, car selon le parti, cela reviendrait à paralyser le parlement régional catalan, en rendant toutes ses décisions nulles.

Selon certains analystes, la décision unilatérale de Quim Torra pourrait aggraver la situation politique espagnole, déjà très instable. Le mandat de ce dernier devait prendre fin en 2021, mais au vu des derniers développements, la coalition gouvernementale catalane semble d’ores et déjà au bord de l’effondrement.

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