La mise en examen de Sylvie Goulard confirme les doutes du Parlement européen

La mise en examen de Sylvie Goulard confirme les doutes du Parlement européen

Ce nouvel épisode remet en cause le choix d’Emmanuel Macron, qui avait proposé la candidate malgré les interrogations sur cette procédure judiciaire.

Alors que la nouvelle Commission européenne vient de prendre ses fonctions, la première candidate de la France à la fonction de commissaire européen, Sylvie Goulard, vient d’être mise en examen.

L’ancienne ministre de la Défense a été inculpée le 29 novembre dans le cadre de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs des assistants d’eurodéputés MoDem,  ont révélé des sources judiciaires citées par l’AFP. Egalement eurodéputée à l’époque, Marielle de Sarnez sera entendue prochainement, comme François Bayrou ; les deux députés risquent également d’être mis en examen, puisque la justice soupçonne le parti Modem d’avoir institutionnalisé la pratique.

Candidate au poste de commissaire européen choisie par Emmanuel Macron, Sylvie Goulard avait été exclue du processus par le Parlement européen, en raison notamment de son implication présumée dans l’affaire des assistants fictifs du Modem, sur laquelle le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire en juin 2017.

Emmanuel Macron avait présenté le rejet de sa candidate comme le résultat d’un règlement de compte entre familles politiques, et l’expression d’un ressentiment des députés européens à son égard d’Emmanuel Macron, lui qui avait mis un terme au système des « Spitzenkandidat ».

Fiasco évité ?

Le vote du Parlement européen aura finalement évité à la France de voir son commissaire européen mis en examen aussitôt entré en fonction, mais si le fiasco a été évité, la question du maintien de la candidature de Goulard par la France reste un mystère pour certains élus. Pour l’eurodéputée socialiste française Sylvie Guillaume, la mise en examen de Sylvie Goulard remet sur la table la question du soutien indéfectible du président français à la candidate.

La ministre des Affaires européennes, Amélie de Montchalin avait même affirmé en septembre que la candidate française avait  été « blanchie » par le Parlement européen dans l’affaire de  l’emploi présumé fictif de son ancien assistant-parlementaire. Sylvie Goulard avait finalement remboursé 45 000 euros à l’institution  correspondant à plusieurs mois de salaire de son ancien assistant parlementaire, mais l’enquête française était toujours en cours.

Le MoDem est loin d’être le seul parti à s’être retrouvé dans le collimateur de la justice pour des emplois présumés fictifs au Parlement européen. Une enquête similaire a ainsi été ouverte pour La France Insoumise et pour le Front national. Une vingtaine de personnes, dont la cheffe de parti Marine Le Pen, ont été mises en examen.

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