Kevin Mayer : « Faites ce qu’il vous plaît »

Kevin Mayer : « Faites ce qu’il vous plaît »

A l’invitation du lycée Français Jean Monnet à Bruxelles, Kevin Mayer, double champion du monde du décathlon, a pu échanger avec les élèves de l’établissement. Au cours de cette conférence, l’athlète leur a délivré son secret et son conseil de vie: « Faites ce qu’il vous plaît. C’est le plaisir qui fait que l’on devient le meilleur. »

« Un baccalauréat c’est comme réussir un décathlon »

Présentant son sport qui compte dix disciplines, Kevin Mayer a fait le parallèle avec le bac : « un baccalauréat c’est comme réussir un décathlon. Il y a une fierté de pratiquer les différentes épreuves, et pas d’impasse possible. »

Les Jeux Olympiques se sont aussi invités dans l’échange. Le double médaillé d’argent dans cette compétition sait qu’il est attendu par le public français : « C’est ma capacité à gérer le moment présent qui déterminera mon résultat. »

Kevin Mayer
Kevin Mayer en conférence devant les éléves et les parents du Lycée Français Jean Monnet à Bruxelles

« Ce qui m’intéresse c’est de vibrer »

Démystifiant l’absolutisme de victoire, Kevin Mayer a délivré aux élèves une de ses méthodes : « le meilleur moyen d’assumer la pression, c’est d’être en accord avec soi-même. Avant de penser à la médaille, ce qui m’intéresse c’est de vibrer. De profiter de chaque entrainement. Et de penser à ce stade de France, aux 80.000 spectateurs qui seront là. »

Devant un parterre de plus en plus conquis au fil de la discussion, le décathlonien français a partagé un autre de ses secrets d’entrainement : « c’est quand on pense d’abord à faire du sport que l’on fait bien du sport, ce n’est pas en pensant à la médaille. »   

Kevin Mayer
Kevin Mayer devant l'atomium à Bruxelles avec les participants de la "Mayer Expérience"

La « Mayer expérience » : permettre à tous de réaliser un décathlon en une journée

A l’écouter, pratiquer le décathlon paraît également si simple : « oui, c’est accessible à tout le monde » affirme-t-il. Il en a pour preuve la « Mayer Expérience » qui, au lendemain de cette conférence au lycée français, s’est organisée au pied de l’Atomium à Bruxelles. Soutenue pas l’Ambassade de France en Belgique et la ville de Bruxelles, cette première « Mayer Expérience » en dehors des frontières françaises (les précédentes éditions ont eu lieu à Cannes et Saint-Jean de Monts), a réuni plus de deux cents personnes. Cet événement a pour objectif de permettre aux participants de réaliser un décathlon en une journée. Parmi ceux-ci, une moitié de Français résident en Belgique. Nous en avons suivi quelques-uns. 

Kevin Mayer
La "Mayer Expérience" a pour objectif de permettre aux participants de réaliser un décathlon en une journée

« Les billets pour les JO sont impayables »

Margot et Thomas vivent en Belgique depuis neuf ans. Ils se sont rendus fin août à Budapest pour assister au championnat du monde d’athlétisme et soutenir Kevin Mayer. Pas de chance, le français s’est blessé et n’a pas pu concourir complétement. « Les billets pour les JO sont impayables. C’est une chance pour nous de le voir comme ça à Bruxelles. » Au fur et à mesure de la journée, ils ont découvert de nouveaux sports, comme le saut à la perche. Se prenant au jeu des épreuves, Margot trouve « cette expérience géniale. » Elle confie même « J’adore le sprint, cela me donne envie d’en faire. »

Consultant pour un grand groupe international, Corentin vit à Bruxelles depuis huit ans. Il trouve « dommage que le sport en général et l’athlétisme en particulier ne soient pas assez développés à l’école. » Il suit la carrière de Kevin Mayer depuis plusieurs années. « C’est un athlète inspirant. »
Alors, quand il a su que la Mayer expérience passait par Bruxelles il « n’a pas hésité à s’inscrire. »

Kevin Mayer
Charles, bénévole lors de la "Mayer Expérience"

« L’idéal : se coucher à 21h30 »

Des bénévoles ont également permis l’organisation de cette journée. C’est ainsi que Charles, un Français originaire de la région rouennaise et résidant en Belgique depuis quatre ans, prodigue ses conseils au saut en hauteur. Etudiant en kiné, le décathlonien amateur a les yeux qui brillent quand il parle de Kevin Mayer « C’est un véritable acharné. Pour nous qui pratiquons ce sport, ses explications sur son rapport au corps sont une source de progression. » La veille, le double champion du monde avait d’ailleurs expliqué aux élèves que pour bien reposer son corps, l’idéal était de se coucher vers 21h30. Et d’arrêter les écrans à 19h. Retiendront-ils ce message ? Peut-être que celui-ci sera relayé par la communauté éducative ?

Aline, institutrice en CM2 au lycée français Jean Monnet a participé aux dix épreuves de la Mayer Expérience. Petit clin d’œil : « la prof elle se prépare pour les JO », a-t-elle entendu sur le parcours. Elle retient aussi le discours du recordman du décathlon devant ses élèves. « Je vais me servir de ce que nous a dit Kevin Mayer pour poursuivre cette discussion avec ma classe. J’ai apprécié le lien avec le dépassement de soi, dans le sport, le travail. C’est une très belle opportunité d’avoir eu cet échange. »

« Pour Kevin, jusqu’au bout ! »

Par sa présence et son message, l’athlète semble avoir beaucoup apporté à la communauté française à Bruxelles et également au-delà. Que ces deux journées en Belgique soient aussi porteuses pour le champion français. Aline, Margot, Thomas, Corentin et plusieurs autres participants de la « Mayer Expérience » ont créé un cri de ralliement pour s’encourager à franchir chaque épreuve de la journée : « pour Kevin, jusqu’au bout ! »

C’est bien tout ce que l’on souhaite au champion français. D’aller jusqu’au bout… de la ligne droite du 1500 mètres de cette ultime épreuve du décathlon. Nous avons bien compris que la victoire, Kevin Mayer, n’était pas votre ultime obsession. Beaucoup espèrent que vous emporterez de votre passage en Belgique cette formidable énergie soufflée par les Français de Bruxelles pour vous emmener « jusqu’au bout ». Et décrocher celle qui manque encore à votre incroyable palmarès, cette médaille d’or olympique. 

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