La sénatrice des Français de l’étranger, Joëlle Garriaud-Maylam, a été élue Présidente de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN le 22 novembre 2022 lors de la 68ème session annuelle qui se déroulait à Madrid. La semaine dernière, elle est allée sur le terrain auprès des Ukrainiens mais aussi des Français sur place. Nous l’avons suivie.
Une arrivée sous haute sécurité
Le 06 février, Joëlle Garriaud-Maylam est arrivée à Kiev sous très haute protection avec des conditions de sécurité draconiennes. Son élection à la tête de l’assemblée de l’OTAN en fait une cible potentielle pour les gouvernements ennemis et les groupes terroristes.
Déjà pour arriver dans la capitale ukrainienne, le périple fut long pour la sénatrice des Français de l’étranger. En effet, il a fallu depuis Paris prendre l’avion jusqu’à Varsovie, y passer une nuit, prendre un premier train pour un trajet de 3 heures jusqu’à la gare de Cheml, puis monter dans un autre train, ukrainien celui-là, attendre 2 heures à la frontière avant 10 heures de train pour une arrivée à Kiev à 6 heures du matin.
Et pourtant c’est déjà son deuxième déplacement en Ukraine depuis le début de la guerre, cette fois, elle est accompagnée par la Secrétaire générale de l’AP OTAN, Ruxandra Popa. Les deux femmes en 48h sont allées à la rencontre des Ukrainiens et des Ukrainiennes.
90% de la population maintenue à Kiev
Alors qu’on aurait pu s’attendre à une ville désertée, les deux représentantes de l’Occident ont découvert une ville où 90% de la population était toujours présente.
Pour comprendre, Joëlle Garriaud-Maylam a rencontré dans son bureau à la mairie de Kiev, Vitaly Klitscko, le premier magistrat de la ville.
« Ses qualités personnelles de simplicité et d’empathie, alliées à un indéniable charisme, ont certainement largement contribué à ce que Kiev ait aussi bien résisté – en maintenant sur place 90% de sa population !«
Joëlle Garriaud-Maylam, Présidente de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN et sénatrice des Français de l’étranger
Dans son périple, elle a eu l’opportunité de revoir l’avocate Oleksandra Matvichuk, responsable du Centre des Libertés civiles d’Ukraine et Prix Nobel de la Paix 2022 le Prix Nobel (rencontrée à Paris peu après l’attribution de son prix) pour faire le point sur son travail d’établissement des crimes de guerre, les déplacements d’enfants et les avancées sur la création d’un tribunal spécial pour juger les crimes de guerre.
Toujours dans le cadre de son mandat pour l’OTAN, elle rencontra aussi le ministre de la Défense Oleksiy Reznikov pour faire le point sur la situation dans le Donbass et l’aide militaire à apporter par les Etats membres de l’OTAN. Pendant 48h les rendez-vous se sont ainsi enchaînés.
Borodianka, le choc de l’horreur
Enfin, Joëlle Garriaud-Maylam a effectué une « émouvante visite » dans la ville martyre de Borodianka, à une cinquantaine de kilomètres de Kiev où elle rencontra aussi des survivants à l’invasion russe.
Ainsi, elle a pu voir les conséquences de l’occupation par les troupes russes, en particulier, les blocs d’appartements détruits comme l’école, elle aussi ravagée. Pour rappel, le village de Borodianka à l’Est de Kiev est au coeur de la région qui a subi le plus de destructions pendant l’occupation russe. Face à ce déchaînement, elle a confirmé la volonté de la communauté internationale de mettre en place un Tribunal de guerre dédié aux crimes russes en Ukraine.
« L’Assemblée parlementaire de l’OTAN soutient la création d’un tribunal chargé d’enquêter sur les crimes de guerre en Russie »
Joëlle Garriaud-Maylam, Présidente de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN et sénatrice des Français de l’étranger
Une communauté française dynamique
Et malgré ses obligations internationales, Joëlle Garriaud-Maylam a pris du temps pour nos compatriotes encore sur place comme David Franck, conseiller élu des Français d’Ukraine, a qui elle a remis la médaille du Sénat pour son engagement pour les expatriés et binationaux au coeur de ce conflit.
Autre temps fort, la visite du Lycée Français de Kiev qui est le seul établissement resté ouvert depuis le 24 février 2022 (Vous pourrez découvrir la vie de la directrice de l’établissement, Emily Vermersch, dans un prochain podcast à la fin du mois de février sur le site Lesfrancais.press et toutes les plateformes). Des 500 inscrits le 24 février dernier, il ne reste plus que 65 enfants mais elle a tenu à féliciter l’équipe de direction, les enseignants français et les parents qui ont souhaité rester à Kiev pour soutenir les efforts de l’Ukraine. Un cadre scolaire qui malgré les efforts de tous reste particulier, avec un planning de cours ponctué par des alertes aériennes.
D’ailleurs, il y en eu une pendant sa visite et la sénatrice a pu constater le courage et le sang-froid de ces enfants qui en ont pris l’habitude et qui désormais poursuivent sagement leurs cours au sous-sol, transformé en abri sécurisé et joliment décoré sur le thème d’une guinguette pour faire oublier la rigueur de l’hiver et l’horreur de la guerre.
Bien sûr, elle est allée aussi visiter notre ambassade, toujours dirigée par Etienne de Poncins qui a reçu des mains de Joëlle Garriaud-Maylam la médaille de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.
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