Mardi 27 avril 2020, lesfrancais.press et francaisaletranger.fr révélaient que l’administration consulaire avait annoncé, aux membres élus des conseils des Français résidant hors de France à travers le monde, la suppression de la campagne STAFE pour l’année 2020.
La stupeur fut grande du coté des élus mais aussi des associations. En effet, cette décision a été prise sans concertation par le Ministère des affaires étrangères. Sous pression de différents membres locaux de la majorité, Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’Etat en charge des Français de l’étranger a envoyé un courrier détaillant la mesure aux élus. On y apprend donc que les crédits sont bien réorientés, que le budget alloué, déjà en baisse de 50% depuis sa création en 2017, sera affecté à des organismes sociaux et des centres médicaux. Noble initiative, peut-on dire au premier regard..
Une inégalité et une opacité dans l’utilisation des fonds
Car ces fameux OLES et CDM, sigles qui désignent des Organismes Locaux d’Entraide et de Solidarité et les Centres médicaux reconnus par la France à l’étranger ne sont pas répartis de façon équitable sur les 130 circonscriptions consulaires. De fait, cela implique que les Français n’auront pas accès au même soutien et aux mêmes aides selon leurs pays de résidence. Autre point handicapant, dans les pays où ses structures existent, rares sont les Français connaissant leurs existences et sachant se signaler à elles.
En sus ces établissements ne recevront pas tous la même somme. La procédure n’étant pas arrêtée, un flou important persiste sur la méthodologie d’attribution et sa transparence.
Dans son courrier, Jean-Baptiste Lemoyne a indiqué que la commission en charge usuellement du STAFE sera associée à cette répartition. Cet organe est dominé par l’administration, la voix des élus membres risquent, donc, rapidement d’être étouffées. Par ailleurs, il n’est pas précisé à quel niveau cette commission agira et quelles seront ses prérogatives. Certains élus s’inquiètent ouvertement, sur leurs pages Facebook, que ce ne soit qu’un rôle de figuration, dont la seule fin serait le cautionnement de l’action gouvernementale.
Une motivation incomprise
L’autre question , c’est l’origine de cette décision. Le budget global de cette enveloppe budgétaire ne dépassait pas pour l’année 2020 les 1,9 millions d’euros. C’est peu pour 130 circonscriptions, et une goutte d’eau dans le budget national. On peut s’inquiéter de la pérennité du système. Le Secrétaire d’Etat a pourtant bien indiqué que la campagne pour l’exercice 2021 sera avancée afin que les associations sélectionnées puissent bénéficier des fonds dès le début de l’exercice. Le mois de septembre pour la mise en place de la campagne est annoncé.
Cependant comme le souligne le Groupe Français du Monde, Ecologie et Solidarité de l’Assemblée des Français de l’Etranger, à travers un courrier porté par son président Mehdi Benlahcen, c’est le budget global dédié aux Français de l’Etranger qui est fortement impacté, et ce mouvement avait commencé avant la crise, dès 2017. C’est toute la diplomatie d’influence et le réseau consulaire (école, établissements, associations, instituts, etc.) qui est en danger.
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