Gabriel Attal, plus jeune Premier Ministre de l’histoire de France

Gabriel Attal, plus jeune Premier Ministre de l’histoire de France

Gabriel Attal a été nommé par Emmanuel Macron, Premier ministre, ce mardi 9 janvier. A 34 ans, il devient le plus jeune chef du gouvernement de l’histoire française sur 173 personnalités qui ont occupé ce poste depuis la fin de l’Ancien régime. 

Un politique apprécié

Selon un sondage de l’institut Ipsos pour Le Point publié en décembre 2023, Gabriel Attal est la personnalité politique recueillant le plus d’opinions favorables. Avec 40% d’opinions favorables (et 45% défavorables), le ministre de l’Éducation nationale devance pour la première fois l’ex-Premier ministre Edouard Philippe (39% d’opinions favorables et 49% défavorables).

Personnalité plutôt classée à gauche, Gabriel Attal a conquis les électeurs de droite au cours de ces derniers mois avec des annonces comme l’interdiction de l’abaya à l’école, l’expérimentation de l’uniforme, et plusieurs réformes, du bac et du brevet notamment.

Former un gouvernement et relever les défis

Sa première tâche sera de former un nouveau gouvernement sous le signe du « réarmement » vanté par le chef de l’Etat lors de ses voeux du Nouvel An : « réarmement industriel, économique, européen » mais aussi « civique », autour notamment du vaste chantier de l’école que Gabriel Attal a porté depuis l’été en initiant de nombreuses réformes d’ampleur.

Gabriel Attal Premier ministre
Passation de pouvoir entre Elisabeth Borne et Gabriel Attal dans la cour de Matignon ce 09 janvier 2024 ©AFP

Les élections européennes

À moins de six mois des élections européennes du 9 juin prochain et au moment où le camp présidentiel est largement distancé dans les sondages par le Rassemblement national, l’heure est à la bataille. Pour cela, le premier grand chantier du nouveau Premier ministre sera de mener cette bataille des européennes pour reconquérir un bastion qui était autrefois sa marque de fabrique : un ancrage européen fort, marqué par une politique européenne affirmée.

Civisme et laïcité

Emmanuel Macron l’a déploré à plusieurs reprises, et notamment à l’occasion de sa dernière intervention télévisée dans l’émission «C à vous» sur France 5, le pays est, selon lui, engagé dans un processus de «décivilisation». Celui-ci se manifeste notamment à travers les récentes affaires tragiques qui ont scindé la France en deux: le meurtre du jeune Thomas, à Crépol, et celui du jeune Nahel, à Nanterre. À ce titre, le président avait, à chaque fois, évoqué un lien avec l’école, «la mère des batailles», et un nécessaire «réarmement civique» aux contours encore flous.

Relancer l’économie avec Bruno Le Maire

Après avoir tranché sur son Premier ministre, Emmanuel Macron s’attaquera, en compagnie de Gabriel Attal, à reformer l’ensemble du gouvernement, avec deux mots d’ordre : «réduire et renouveler». Un chantier d’ampleur, qui ne devrait néanmoins pas concerner Bercy, le ministère piloté par Bruno Le Maire depuis 2017. En effet, l’un des gros dossiers géré par le gouvernement demeure celui du réarmement économique et industriel, avec une politique forte et ambitieuse menée sur le long terme.

Et la collaboration entre les deux hommes s’annonce ardue. En effet, dès hier soir, les coups de fils furent nombreux que ce soit de Bercy ou d’ailleurs place Beauvau. « Bruno (Le Maire) et Gérald (Darmanin) ont hurlé », confie l’un de leurs collègues. Les deux élus auraient exigé de ne pas être sous les ordres de Gabriel Attal, qui devient ce mardi le plus jeune Premier ministre de la Ve République. « Ils veulent le ministère des Affaires étrangères ou ils sortent« , croyait savoir un cadre de la majorité en amont de la nomination.

Tensions sur l’échiquier mondial

À l’heure où le monde est frappé par plusieurs guerres, aux portes de l’Europe avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais aussi au Proche-Orient où la situation reste très instable, la position de la France est scrutée par les Français mais aussi à l’international et demeure l’un des grands défis qui devra être géré par Emmanuel Macron, mais aussi par son Premier ministre, qui, s’il ne sera pas directement en charge du dossier, devra faire les bons choix pour nommer des personnalités compétentes pour porter les valeurs et les intérêts de la France.

La réaction des élus des Français de l’étranger

Enfin, nous nous sommes interrogés sur les réactions des élus des Français de l’étranger à cette nomination surprise. 

Les députés du camp présidentiel sont les premiers à avoir commenté. Pas tous, car certains restent sceptiques et préfèrent garder leurs commentaires pour les prochaines semaines. 

Par contre, certains, ceux que la rumeur désigne comme candidats à un poste ministériel, ont publié sur twitter des messages comme le député des Français du Bénélux qui se verrait bien au Ministère des Affaires européennes. 

« Son énergie et ses compétences seront utiles à la France. Il pourra compter sur tout notre soutien pour mettre en œuvre le projet du Président de la République Emmanuel Macron »

Le député Alexandre Holroyd, déjà Président de la Caisse des dépôts et consignations, a aussi partagé son message de félicitations. 

Le député Alexandre Holroyd mais pas seulement. L’enthousiasme gagne aussi des personnages qui ont l’habitude mesurer leur soutien à Renaissance, comme Stéphane Vojetta, qui siège avec la majorité comme élu des Français de la péninsule ibérique face à Manuel Valls pourtant investi par Renaissance même si une certaine résignation pointe le bout de son nez. 

« Puis on pourra se remettre au travail. Et LFI continuera à faire ce qu'elle sait faire, déposer des motions de censure.… »

Pour l’opposition comme Yan Chantrel sénateur des Français de l’étranger qui siège avec le parti socialiste, ce remaniement n’est qu’une opération de communication qui n’aura que peu d’impact. 

« Le seul remaniement utile et attendu n’aura pas lieu. C’est celui du Président de la République et de sa politique. Tout le reste n’est que diversion avec le simple remplacement d’exécutants d’une politique brutale et injuste au service des plus nantis. »

A droite, comme au niveau national, les réactions sont plus discrètes voire absentes. Après avoir félicité à de nombreuses reprises le jeune ministre de l’Éducation nationale pour avoir fait interdire l’abaya dans les écoles, les élus LR et assimilés ne savent que penser du Premier ministre surprise. 

Mais pour l’heure, le microcosme est focalisé sur les postes qui sont en cours de distribution. Roland Lescure restera-t-il ministre ou redeviendra-t-il député des Français d’Amérique du Nord ? D’autres parlementaires des Français de l’étranger seront-ils ministres ? La réponse dans les prochains jours. 

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