François-Xavier Bellamy à la rencontre des Français de l’étranger

C’est sous un format inédit que Les Républicains ont organisé une rencontre entre François-Xavier Bellamy, tête de liste aux européennes, et les Français de l’étranger. C’est en effet par vidéoconférence que M. Bellamy a échangé durant une heure avec des Français de 12 sections LR à travers le monde, du Liban à l’Argentine en passant par le Portugal et la Belgique.

« l’élection européenne sera la première étape de la reconquête ».

Une rencontre vaste donc, qui montre l’étendue du réseau du parti de droite, avec notamment ses nombreux élus consulaires, mais avec un public parfois clairsemé, qui rappelle que la droite ne s’est pas encore entièrement remise de la défaite de François Fillon. Pour le délégué LR des Français de Belgique Anthony Bisch, « l’élection européenne sera la première étape de la reconquête ».

Un refus de la simplification du scrutin à un match LREM/RN

M. Bellamy, qui semblait enthousiaste de son échange avec les militants hors de France, a commencé par rappeler que les Français de l’étranger sont la voix de l’Hexagone à l’international, « une richesse et une chance pour notre pays » et notamment les Français du Royaume-Uni dont il a appelé à défendre les intérêts dans le contexte compliqué du Brexit.

Un fond européen de défense et une stratégie européenne pour guérir Alzheimer

Sur les questions européennes, il estime la France discréditée et de ce fait peu crédible sur le champ européen. Pour M.  Bellamy, la France doit se réformer pour redevenir crédible. Quant à l’Europe, il la juge trop bureaucratique, avec trop d’élargissements et une attention trop forte par la Commission portée à de nouveaux règlements et directives. Celui qui vante « l’Europe d’Airbus » souhaite faire évoluer les institutions européennes en une Europe de projets avant tout. Parmi ceux-ci, plusieurs propositions concrètes et notamment une mutualisation européenne des efforts de recherche contre par exemple la maladie d’Alzheimer et les maladies dégénératives.

Autre proposition, concernant la politique de la défense, un fond européen de défense qui porterait une partie du poids des opérations extérieures françaises qui, aussi, protègent l’ensemble de l’UE. M. Bellamy en revanche n’est pas favorable au projet d’une armée européenne, pointant en particulier la difficulté d’avoir une crédibilité pour un chef des armées qui n’est pas un Chef d’Etat. En revanche, il souhaite une plus grande coopération avec quelques pays, en particulier le Royaume-Uni, l’Italie, et l’Allemagne.

Protéger le réseau des Lycées français à l’étranger

A propos des Lycées français à l’étranger, M. Bellamy a reconnu qu’il s’agit d’une question majeure pour les Français hors de France. Il a vanté l’étendue tentaculaire du réseau et son importance dans le rayonnement de la culture et de la langue française. Relayant les inquiétudes de certains parents d’élèves et organisations syndicales, concernant la baisse de moyens et le non-renouvellement de certains détachements, il a émis le souhait de la non-baisse des subventions à l’AEFE et d’une plus grande autonomie des Lycées, notamment via les conseils de gestion. Autre proposition, celle de la création d’un rectorat spécifique au réseau international.

Un combat européen souhaité par M. Bellamy contre le salafisme

Répondant à une question du Sénateur des Français de l’étranger Frassa, M. Bellamy a décrit l’Europe comme un « archipel de communautés » qui permet parfois à l’islamisme radical de prospérer. Rappelant la porosité des frontières européennes et l’existence d’une internationale djihadiste, il a souhaité la mise en place d’un bouclier européen contre le radicalisme, la fermeture de mosquées salafistes et l’expulsion du territoire européen d’imams incitant à la radicalisation. Il a souhaité également lutter contre les flux migratoires qu’il estime incontrôlés et que la répartition des quotas de migrants ne fonctionne pas.

M. Bellamy a par ailleurs assuré son regret que les racines de l’Europe, gréco-romaine, judéo-chrétienne et des lumières, ne soient inscrites dans les traités européens.

Le libre-échange, un outil en cas de réciprocité

M. Bellamy est par ailleurs revenu sur la question du libre-échange. Il considère que les accords de libre-echange peuvent être bénéfiques à partir du moment où une réciprocité équitable est assurée et où l’on s’assure qu’ils sont positifs pour l’économie française et européenne. Il pointé ainsi une faiblesse et une inquiétude, faiblesse de la réciprocité donc pour certaines relations bilatérales en particulier avec les Etats-Unis et la Chine, et une inquiétude pour l’agriculture française en cas d’accord avec les pays du MERCOSUR.

M. Bellamy a conclu cet échange avec une invitation aux Français hors de France à participer massivement au scrutin, ce qui n’est généralement pas le cas. Les différentes formations ont désormais moins de deux semaines pour convaincre.

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