Emmanuel Macron : "Nous ne sommes pas en guerre"

Emmanuel Macron : "Nous ne sommes pas en guerre"

Ce mercredi 12 octobre, France 2 lançait une nouvelle émission politique dénommée simplement « l’Événement ». Premier invité, et cela fait l’événement, le Président de la République. Deux émissions lui seront consacrées, la première était dédiée à la politique étrangère tandis que la seconde diffusée le 26 octobre 2022 traitera de la politique intérieure. Pour les Français de l’étranger, la politique menée par notre pays hors de nos frontières est souvent suivie de conséquences, bénéfiques mais aussi négatives. En effet, chaque expatrié peut être pris à parti comme « ambassadeur de la France », les événements des derniers jours au Burkina Faso l’ont encore démontré.

L’Ukraine

Dès le début de l’émission, Emmanuel Macron est revenu sur les attaques du début de semaine qui ont suivi la destruction du pont de Kertch. L’attitude de Vladimir Poutine inquiète énormément le chef de l’Etat.

« Le choix de la Russie, c’est une mobilisation des jeunes pour aller combattre, c’est d’annexer les territoires dans le Donbass, et ces nouvelles attaques. Nous ne voulons pas de guerre mondiale »

Emmanuel Macron le 12 octobre 2022

Gardant la ligne diplomatique que notre pays applique depuis le début du conflit russo-ukrainien, Emmanuel Macron exhorte le président russe à revenir à la table des négociations. Cependant, il est aussi conscient que la guerre rentre dans « une phase inédite depuis le début du conflit par des bombardements contre des infrastructures essentielles et des civils ».

Une guerre hybride

En réaction, le chef de l’Etat a confirmé le renforcement des livraisons d’armes à l’Ukraine comme des canons Caesar tout en accentuant notre présence en Roumanie en continuant à déployer soldats et militaires. Emmanuel Macron essaie ainsi de préserver l’Europe d’un dérapage de cette « guerre hybride » aux portes de l’Union européenne. L’enjeu principal étant d’éviter une extension du conflit, Emmanuel Macron a saisi l’occasion de rappeler que « nous ne sommes pas en guerre », cependant il faudra encore de longs mois pour que puisse advenir une solution diplomatique.

Pour cela, Emmanuel Macron compte sur la pression économique qui est encore alourdie par un nouveau paquet de sanctions mis en place par les 27 ! La journaliste de France 2 lui rétorquant que pour l’instant, nous sommes les victimes avec la flambée des prix de l’énergie, le Président de la République lui répondit par un renforcement de l’Union européenne, à travers des achats groupés, une solidarité plus forte.

La transition écologique

Après un aparté sur les raffineries en France qui sont bloquées par des grévistes entraînant des pénuries dans les stations-service, l’entretien ouvrit le thème de la transition écologique.

Pour réussir ce défi qui s’impose à l’humanité, le chef de l’État veut gagner cette «bataille du climat et de l’indépendance», en mettant un terme aux usines à charbon en Europe. Il prône le nucléaire et le renouvelable qui sont les seules méthodes qui peuvent nous permettre de tenir nos objectifs et engagements auprès de la communauté européenne.

Cohérent avec son discours, Emmanuel Macron a annoncé que la France ne soutiendra pas le forage de Total en Ouganda. Selon le Président de la République, «la priorité des priorités pour lutter contre le réchauffement climatique», c’est la lutte contre le charbon. 

L’Arménie

Sans transition, la journaliste a révélé une lettre qui sera publiée ce week-end dans le Figaro sur la situation en Arménie. Un pays, une culture, qui sont très proches de la France depuis de longs siècles. Plus de 5 000 Français vivent sur place et près de 200 000 arméniens sont francophones.

Dans son conflit avec l’Azerbaïdjan, le petit pays fait appel naturellement à la France. Le contentieux porte sur le sort du Haut-Karabakh, aussi appelé Artsakh, une enclave peuplée d’Arméniens en Azerbaïdjan, mais aussi sur la délimitation des frontières entre les deux pays. Cet été déjà, des tensions avaient refait surface dans la région. Les forces azerbaïdjanaises avaient mené une opération nommée « Vengeance ». L’Arménie avait alors accusé l’Azerbaïdjan de tenter de prendre le contrôle unilatéral d’une zone qui lie l’Arménie au Haut-Karabakh. Les deux pays se sont ensuite accusés mutuellement lors de bombardements. 

Dans ce conflit, Emmanuel Macron y voit la main de la Russie qui cherche à déstabiliser cet allié de la France.

« Nous ne lâcherons pas l’Arménie« 

Emmanuel Macron le 12 octobre 2022

L’Iran

Dernier sujet de l’interview, la crise en Iran et les relations entre ce pays et la France alors que 4 de nos compatriotes y sont accusés d’espionnage. Parmi eux, une syndicaliste à l’AEFE qui fut forcée à avouer un statut d’espion à la télévision la semaine dernière.

Alors que le régime d’Iran n’hésite pas à employer la manière forte contre la révolte de son peuple, le président de la République a exprimé son «admiration pour ces femmes, pour ces jeunes, parce que ce sont les femmes qui ont commencé avec courage à tomber le voile et à aller devant les armes». Et d’ajouter : «Aujourd’hui, ce sont aussi beaucoup de jeunes, et d’hommes, qui se battent pour le droit des femmes, pour ce combat universel. La France condamne les répressions menées par le régime iranien. (…). Nous sommes aux côtés de ces femmes, c’est un peuple souverain qui se bat pour sa liberté.»

Un cap pour la France et l’Europe

Crise climatique, énergétique, guerre… «Il y a deux manières de faire face à ces crises : se replier sur soi et aller vers les extrêmes, ou bâtir un cap et le tenir», assure Emmanuel Macron. «La France est un grand pays, par ses valeurs, son Histoire, notre indépendance en matière de recherche, d’industrie. Nous devons être plus fort, nous résistons mieux que nos voisins face à la crise. On a des forces qui sont les nôtres. Quel est le cap ? Celui de l’indépendance, celui de bâtir un pays plus fort et plus indépendant pour être plus juste.»

Prochain rendez-vous le 26 octobre !

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