Elections européennes: participation en hausse dans les bureaux de vote français en métropole et à l'étranger à la mi-journée

Hong-Kong crédits photos : Jean-François Amadei

A midi, la participation est en hausse de manière significative. En particulier chez les Français de l’étranger, à HongKong où le vote est fini, les files d’attentes furent dignes des présidentielles, à Bruxelles, Capitale de l’Europe, les français sont en train de voter en masse tandis que New-York où le vote commence une affluence inhabituelle est annoncée.

On souligne en Europe, que la gestion des inscrits sur les listes nationales ou de résidences fut encore compliquée. Des élus consulaires nous ont alerté sur cette possibilité de double vote.

Au niveau national, La participation aux élections européennes s’élevait à 19,26% dimanche à midi en métropole, en hausse de 3,5 points par rapport à 2014, pour ce scrutin aux lourds enjeux y compris nationaux.

En 2014, le taux à la mi-journée s’établissait à 15,70%.

Depuis 20 ans, moins d’un électeur sur deux se déplace en France pour élire les eurodéputés. Il y a cinq ans, le pourcentage de votants n’avait atteint en fin de journée que 42,4% pour la France entière.

La tendance est la même au niveau européen: si le Parlement n’a cessé d’accroître ses pouvoirs au fil des années, le scrutin est généralement marqué par une faible participation (42,6% en 2014), particulièrement spectaculaire à l’Est. La Slovaquie avait battu le record il y a cinq ans avec 13% de votants.

New-York crédits photo : Consulat de New-York

« Les Européennes, c’est important. L’UE s’occupe de l’agriculture, des routes, des infrastructures, c’est eux qui décident de l’argent qu’ils accordent à chaque pays », souligne Jeanne, retraitée de la Fonction publique, à la sortie de son bureau de vote de l’école Sadi Carnot, à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Si elle a « suivi la campagne », elle a « mis du temps » à faire son choix. « Je me suis décidée ce matin », reconnait-elle. « Je trouve qu’on ne dit jamais exactement tout ce que l’Europe fait. C’est dommage, si on était plus clair, les jeunes voteraient davantage », estime-t-elle.

Les têtes de liste ont montré l’exemple, Jordan Bardella (Rassemblement national), à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Ian Brossat (PCF) Raphaël Glucksmann (PS/Place Publique), Nathalie Loiseau (La République en marche), Manon Aubry (LFI) et Yannick Jadot (EELV) à Paris et François-Xavier Bellamy (LR) à Versailles.

Bruxelles – Crédits photos : Union des Français de Belgique

Emmanuel Macron a voté à la mairie du Touquet à la mi-journée en prenant tous les bulletins présentés, après s’être offert un bain de foule et serré plusieurs mains. La présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a voté dans son fief de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sans faire de commentaire.

Près de 47 millions d’électeurs sont appelés à désigner les 79 eurodéputés français, soit cinq de plus qu’en 2014, après la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne. Les cinq derniers élus devront toutefois attendre que le Brexit soit effectif pour siéger.

Le Parlement européen compte au total 751 membres, élus par les quelque 427 millions de citoyens des 28 pays de l’Union.

Après l’explosion d’un colis piégé vendredi à Lyon, le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets un renforcement de la sécurité des lieux accueillant du public.

A la mairie du 8e arrondissement de la ville, Cyrille, 60 ans, n’a « pas particulièrement » ressenti une ambiance différente des autres élections même si les contrôles à l’entrée ont été renforcés. Les bureaux de vote dans l’Hexagone fermeront à 18H00, 20H00 dans les grandes villes.

En Outre-mer, le scrutin est en cours depuis 07H00 (heure de Paris) à Mayotte et même à 06H00 à La Réunion, où dans plusieurs bureaux, les opérations de vote donnent lieu à de petites files d’attente. Les électeurs mettent du temps à récupérer la trentaine de bulletins « et cela forme des embouteillages comme sur la route », plaisante un président de bureau à la Possession (ouest).

Le vote est déjà terminé dans plusieurs territoires ultramarins, qui ont voté dès samedi. En Guyane, la participation s’est affichée en progression: 10,2% à 17H00 (contre 7,3% en 2014), tout comme en Martinique (10% contre 8%) et en Guadeloupe (12,10% contre 7,42%). En revanche, elle était en baisse à Wallis-et-Futuna (26,6% contre 38,7% en 2014), et en Nouvelle-Calédonie (16,2% contre 18,2%).

– « Le vote c’est l’essentiel » –

« Il est toujours utile de rappeler à nos concitoyens » que « dans une démocratie, le vote c’est l’essentiel », a glissé le Premier ministre Edouard Philippe, qui a fait son devoir civique au Havre, par un vote électronique.

Trente-quatre listes sont en lice, dont la moitié seulement émanent des partis traditionnels. Deux listes sont issues des « gilets jaunes ». Pour leur 28e samedi consécutif de manifestations, à la veille du scrutin européen, ils étaient environ 12.500 dans toute la France, selon le ministère de l’Intérieur, la mobilisation la plus faible de ce mouvement social. A Pantin, sur un panneau d’affichage vide devant le bureau de vote, un tag pronait: « le vote, c’est tous les samedi, #gilets jaunes ».

Partout dans l’Union européenne, les résultats officiels ne seront publiés qu’à 23H00, heure de clôture du scrutin en Italie, avec les premières estimations prévues dès 20H00.

Un envol des mouvements nationalistes et populistes est attendu, ce qui devrait faire perdre du terrain aux deux groupes les plus importants au Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE, droite pro-européenne), actuelle première force, et le Parti socialiste européen (PSE).

Droite et gauche se partagent le pouvoir de manière quasi ininterrompue depuis 1979 au Parlement de Strasbourg.

En France, pour ces premières élections intermédiaires du quinquennat d’Emmanuel Macron, la liste du RN pourrait devancer celle de LREM, avec une avance oscillant entre 0,5 et 2,5 points selon les sondages, très loin devant les autres listes.

Les Républicains espèrent ravir la troisième place avec 12,5 à 14% des suffrages. Les autres candidats ont plutôt peiné à émerger. Eparpillée en cinq listes (PCF, LFI, Générations, PS/Place publique, EELV), la gauche notamment est apparue plus divisée que jamais.

 

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