Elections consulaires, quelle date pour renouveler les élus locaux ? Le gouvernement tranchera cette semaine - Voter à notre consultation

Elections consulaires, quelle date pour renouveler les élus locaux ? Le gouvernement tranchera cette semaine - Voter à notre consultation

Dans le Journal du dimanche de ce 17 mai, 36 maires de grandes villes ainsi que des élus signent une tribune pour organiser le second tour des municipales dès le mois de juin.

5000 communes sont en attente d’un second tour. L’exécutif doit trancher sur la question cette semaine mais aussi sur celle des élections des Français de l’Etranger.

Vivement critiqués pour avoir maintenu le premier tour des élections municipales le 15 mars, Emmanuel Macron et Édouard Philippe doivent désormais décider de la date du second tour. Prévu initialement le 22 mars mais reporté en raison de la pandémie de Covid-19, celui-ci concerne environ 5 000 communes. La loi d’urgence prend aussi en compte les Français de l’Etranger car leurs élections devaient avoir lieu ce dimanche 17 mai afin de renouveler les conseillers des Français de l’étranger.

Le rôle des élus consulaires des 130 circonscriptions a été, lors d’une réforme en 2019, renforcé, ils vont désormais présider les conseils consulaires, fonction qui est actuellement dévolu à l’ambassadeur ou au consul, leur nom va changer passant de conseillers consulaires à conseiller des Français de l’étranger. Mandat souvent méconnu, il est pourtant essentiel pour les Français de l’étranger : attribution des bourses, permanence consulaire pour le suivi administratif, association à la gestion des établissements scolaires français, gestion des fonds d’urgence, attribution de subvention aux associations locales, animation de la vie consulaire, lien avec la métropole …

Avis du conseil scientifique

La loi d’urgence sanitaire du 23 mars prévoit que le Conseil scientifique donne son avis sur la tenue des élections et que le Premier ministre remette ensuite, « au plus tard le 23 mai », un rapport au Parlement pour déterminer si le second tour des élections municipales et l’unique tour des élections des conseillers des Français de l’Etranger peuvent avoir lieu en juin. Mais Édouard Philippe a voulu accélérer, selon Le Parisien, en demandant dès mercredi au Conseil scientifique de lui fournir son avis.

Le signe d’un désir de l’exécutif d’en finir au plus vite avec ces scrutins électoraux ? Alors que le feu vert a été donné mardi pour l’installation dans les prochains jours des conseils municipaux élus dès le premier tour, l’idée d’un second tour organisé en septembre, voire octobre, semblait tenir la corde ces dernières semaines. Mais, toujours selon Le Parisien, le président de la République aurait finalement opté pour le mois de juin. Est ce que les élections consulaires vont suivre le même chemin ?

Rien n’est moins sur, car hors de France, de nombreux pays sont toujours soumis à des mesures de confinement et dans tous les cas les rassemblements sont proscrits.. Alors comment organiser ces élections ? En Europe, les autorités locales avaient indiqué qu’il ne serait pas possible d’organiser des bureaux de vote comme à Bruxelles (des bureaux avec plus de 10 000 électeurs), à Londres, etc.

Cependant la rumeur courait dans les couloirs du sénat dès mardi dernier affirmant que les élections auront bien lieu en juin. Plusieurs raisons à cela.

Tout d’abord, les Français de l’Etranger disposent de la possibilité de voter en ligne, ce qui permet en théorie de se passer de bureaux de vote. Sauf, que l’utilisation du dispositif est encore peu répandu et que les personnes les plus âgées peuvent être récalcitrantes alors qu’elles sont les plus fidèles au devoir républicain. Certains craignent un effondrement du taux de participation, qui n’était déjà pas élevé.

La deuxième raison c’est la volonté du gouvernement et de son parti LREM de voir les élections sénatoriales d’Octobre 2020 maintenues. En effet, le sénat est aujourd’hui le premier, voir le seul, opposant institutionnel à un Président et à sa majorité. Les sénateurs sont élus par les Grands Electeurs (ceux que nous éliront dans les élections municipales, cantonales, régionales, et pour les Français de l’Etranger, les consulaires). Ces derniers n’ont pas été renouvelés depuis l’élection de 2017.

Afin de réaliser les réformes institutionnelles prévues dans le programme d’Emmanuel Macron, une majorité des 2/3 du Parlement (Assemblée nationale et Sénat) est nécéssaire. En l’état, c’est impossible, d’où l’envie pressante de voir le corps électoral dont est issue cette assemblée se modifier afin que de nouveaux sénateurs LREM puissent rejoindre les bancs de la vénérable assemblée au plus vite. Et avec plus de 90% des voix au second tour des élections présidentielles, LREM fonde de grands espoirs sur les conseillers des Français de l’Etranger qui pourraient, théoriquement, envoyer jusqu’à 6 sénateurs LREM.

Les élections municipales et consulaires sont donc un enjeu politique majeur pour la présidence de la République qui peut conditionner la fin du mandat. Le Sénat détient la clé du bilan Macron, alors que toutes les réformes importantes ont été annulées du fait de la crise liée à la Covid-19, il reste au Président de la République la carte des réformes institutionnelles.. pour sauver un bilan qui, sinon, sera bien maigre….

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